💌
 Nos newsletters ici
 Soutenez StreetPress

En ce moment

    24/12/2009

    Messe de Noël, eau bénite et H1N1

    Pas de succès à Paris pour les distributeurs électroniques d'eau bénite

    Par StreetPress

    Le H1N1 ne passera pas dans les églises parisiennes: les bénitiers sont supprimés, les fidèles ne se donnent plus la main. Mais pas de succès pour le distributeur électronique d'eau bénite.

    Tempête dans les bénitiers

    Notre média est accessibles à toutes et tous

    StreetPress produit un journalisme rigoureux, factuel et populaire grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs. Engagez-vous avec nous, faites un don et faites vivre un média indépendant !

    A quelques heures de la messe de Noël à Paris, toutes les églises sont sur le pied de guerre. Mais cette année il y a un nouveau venu parmi les fidèles : H1N1. Les lieux clos très fréquentés sont en effet propices à une propagation du virus que, hélas, même la foi ne peut arrêter. Le bénitier est tout particulièrement pointé du doigt : tout le monde y fait trempette et dépose ses miasmes, créant un véritable bouillon de culture de virus.

    Bénitier à capteur électronique

    En Italie un petit malin, Luciano Marabese, a eu l’idée de fabriquer un distributeur d’eau bénite hygiénique. Le machine fonctionne comme un distributeur classique : un passage sous un capteur électronique et chaque menotte reçoit une giclée divine propre. Une façon simple d’éviter le contact avec de l’eau suspecte. « Les gens étaient tout d’abord choqués par cette innovation technologique, mais par la suite ils ont accueilli cela avec beaucoup d’enthousiasme » raconte-t-il. Des dizaines d’églises italiennes, dont la cathédrale de Milan, ont déjà fait l’acquisition de ce distributeur hors norme et l’inventeur se vante d’avoir des centaines de commandes partout dans le monde.

    « Il y aura de l’eau bénite pour la messe, les gens ont la foi »

    Seulement à Paris, les églises sont très réservées sur ce sujet. Sous couvert de conserver une tradition séculaire, certaines maisons de dieu font franchement la gueule a l’idée d’accueillir une machine automatique. Quitte à faire preuve d’un poil de mauvaise… foi. 
    Lorsque StreetPress appelle la Madeleine, on crie au mensonge : « il ne faut pas croire ce que disent les journalistes, ici il y aura de l’eau bénite pour la messe de Noël, les gens n’ont pas peur, ils ont la foi ».
    En revanche, du coté du Sacré-Cœur, le bénitier a été retiré depuis déjà plusieurs semaines pour éviter une contamination des ouailles: « Les gens ne se donnent plus la main pendant les prières de paix, c’est interdit ». On assure même que cette mesure a été prise dans de nombreuses paroisses parisiennes. Mais la prévention s’arrête là : hors de question d’introduire un distributeur pour autant.

    Notre-Dame de Paris quant à elle, botte en touche : « nous n’avons pas le droit de toucher au bénitier : il fait partie d’un monument géré par la ville de Paris » nous explique-t-on d’un ton pincé. Donc si vous tombez malade après la messe, inutile d’en appeler au tout puissant : Bertrand Delanoë est là pour toute réclamation.

    Source: Camille Chayet | StreetPress

    Au Sacré Coeur: «Les gens ne se donnent plus la main pendant les prières de paix, c’est interdit»

    Et après la lecture de cet article, une petite question pour vous, lectrices et lecteurs

    Est-ce que vous vous sentez sereines et sereins dans un monde où une majorité des médias appartient à une poignée de milliardaires aux intérêts pas toujours raccords avec l'intérêt général ?

    Nous non plus. C'est pour ça qu'on s'acharne, chez StreetPress, à produire un journalisme accessible à toutes et tous, en toute indépendance. Parce que nous pensons qu'une information libre, éclairée et éclairante est indispensable.

    Parce que parler des êtres humains se fait à hauteur d'humain. Parce que le journalisme, même engagé, se doit d'être rigoureux et factuel.

    Si ce combat est aussi le vôtre, vous pouvez agir et faire bouger les lignes en nous soutenant. Faites un don, même tout petit, si possible mensuel, et nous en ferons des enquêtes et des reportages qui comptent.