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    16/09/2010

    Expo : Archi et BD, la Ville dessinée

    Par Emilie Kestler

    La Cité de l'architecture et du patrimoine confronte en ce moment bande dessinée et architecture. Une expo qui vaut le coup d'oeil.

    Les organisateurs de l’exposition ont eu la bonne idée de construire un parcours qui sollicite d’abord notre imaginaire enfantin. Ainsi mis en confiance, on se laisse mener vers des concepts plus complexes.

    Un parcours original pour tous publics

    Le visiteur emprunte un long couloir de panneaux en PVC translucides, à luminosité variable et pulsative zig-zagant le long d’une trajectoire à l’opposé de l’à-plat des planches tant des auteurs de BD que des architectes. Au bout du couloir, des renfoncements dans lequel le visiteur peut s’attarder, abritent des projets plus érudits.
    Ce cheminement n’est jamais morne. L’œil peut prendre le temps de lire une page originale (Bringing up father, de McManus, 1937) faire le tour d’une maquette (l’atomium) visionner un court film (dessins animés de Superman) lire le détail des agrandissements (le HLM infernal de Jano, 1982) comprendre des projets architecturaux (Le Grand Pavois de Jean Balladur 1967-1968) .
    L’exposition offre une belle mosaïque d’artistes internationaux, aux styles très variés. Elle est accessible et ludique puisqu’elle s’appuie sur la bande dessinée, art par essence populaire, pour initier les visiteurs aux techniques, plus élitistes, de l’architecture.

    L’ambition de ces commissaires nous convainc : artistes et artisans se libèrent de la planche à dessin, contrainte matérielle originelle, en projetant dans l’espace mental ou physique leur imaginaire, avec pour même objectif de faire entrer la vie entre quatre côtés, sans l’y étouffer.

    Expo Mode d’emploi

    J’y vais quand ? Vite ! L’exposition s’achève le 28 novembre !
    J’y vais avec qui ? Mon petit cousin de 12 ans : c’est gratuit pour lui, et l’expo propose un parcours spécial fait d’ateliers à partir des dessins futés de Florent Chavouet (Tokyo Sanpo, Ed. Philippe Picquier)
    Ca dure combien de temps ? 1h30, de quoi, en un tour de monde, contempler un siècle de progrès foisonnants
    Je fais quoi après ? Je retrouve la vision en 3D en admirant la perspective de Chaillot sur la Tour Eiffel
    Je lis quoi après ? Mourir, Partir, Revenir, le jeu des Hirondelles, de Zeina Abirached (éditions Cambourakis, 2007) l’auteur se souvient du Beyrouth de 1984, ville rétrécissant à mesure des dangers géopolitiques, des cessez-le-feu
    Ou encore World Trade Angels, de Fabrice Colin et Laurent Cilluffo (éditions Denoël graphic) errance post-traumatique dans un New York touché en plein cœur de son principe architectural

    Voyages autour des mégalopoles

    Les US.Le premier axe explore d’abord l’émergence des mégalopoles mondiales, du début du 20ème siècle. Les héros des premières bandes dessinées (alors suppléments des grands quotidiens US) enjambent les gratte-ciels, piétinent les distances, survolent les districts à l’image de Little Nemo de Winsor McCay) Les auteurs imaginent leurs propres cités : Métropolis pour Superman et Gotham City pour Batman.

    L’Europe. Ensuite, les villes européennes, comme le Londres de Blake et Mortimer sont les décors favoris des artistes de la seconde partie du siècle, de la contre-culture des années 60. Elles témoignent de l’angoisse urbaine, l’anonymat des foules (Silent Blanket de Giandelli) mais aussi de ses ressources : la fête (dans le sillage de la Movida : Ceesepe, Mariscal) l’inépuisable renouveau culturel.

    L’Asie. Tokyo et Pékin offrent, encore, de nouvelles perspectives depuis les années 80, villes de signes, denses et curieux alliages de tradition polyséculaires et de grand modernisme (Jiro Taniguchi, Le Promeneur). Bandes-dessinées et architecture n’ont jamais cessé, enfin, de projeter des cités utopiques, idéales ou cauchemardesques (le groupe Archigram, les Cités Obscures de Peeters).

    Expo Mode d’emploi

    J’y vais quand ? Vite ! L’exposition s’achève le 28 novembre !
    J’y vais avec qui ? Mon petit cousin de 12 ans : c’est gratuit pour lui, et l’expo propose un parcours spécial fait d’ateliers à partir des dessins futés de Florent Chavouet (Tokyo Sanpo, Ed. Philippe Picquier)
    Ca dure combien de temps ? 1h30, de quoi, en un tour de monde, contempler un siècle de progrès foisonnants
    Je fais quoi après ? Je retrouve la vision en 3D en admirant la perspective de Chaillot sur la Tour Eiffel
    Je lis quoi après ? Mourir, Partir, Revenir, le jeu des Hirondelles, de Zeina Abirached (éditions Cambourakis, 2007) l’auteur se souvient du Beyrouth de 1984, ville rétrécissant à mesure des dangers géopolitiques, des cessez-le-feu
    Ou encore World Trade Angels, de Fabrice Colin et Laurent Cilluffo (éditions Denoël graphic) errance post-traumatique dans un New York touché en plein cœur de son principe architectural

    Parallèle entre l’évolution de la bd et celle des villes

    L’axe chronologique, lui, témoigne de l’affranchissement des artistes et artisans par rapport au cadre des planches à dessins. La « ligne claire » concept dégagé par Swarte, dans les années 70 et 80, témoigne de la même volonté sur le bâtiment et le dessin narratif, de fonctionnalité, économie de moyens, épure des décors. Mais par la suite, le « gaufrier » tel que Franquin surnommait le système quadrillé de la BD classique se brise. Les romans graphiques ne tiennent plus compte de ces délimitations : le dessin explose son cadre, la narration se dilate, se perd. Quant à l’architecture, le style rectiligne haussmannien et l’agencement répétitif des ouvrants sur les façades, cèdent face aux nouvelles lignes architecturales faites de ruptures et de destructurations, qu’on retrouve dans le concept d’ « oblique » de Claude Parent.

    Y aller

    Archi et BD, la Ville dessinée
    Tous les jours sauf le mardi, de 11h à 19h, et 21h le jeudi

    Cité de l’architecture et du patrimoine
    Palais de Chaillot
    1, place du Trocadéro et du 11 novembre
    75116 Paris
    Tél: 01 58 51 52 00
    Métro : Trocadéro (lignes 9 et 6) et Iéna (ligne 9)
    RER : Champs de Mars Tour Eiffel (RER C)
    Bus : 63, 32, 82, 22, 30
    Navette fluviale : arrêt Tour Eiffel – Batobus
    Vélib’ : 4 avenue d’Eylau
    Parcs auto : 65, avenue Kléber / 19, rue de Passy / 82, rue de Passy
    Dépose bus: place du Trocadéro

    Source Emilie Kestler | StreetPress

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