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    25/11/2011

    Partie 2: La science des rêves

    Anthony Gonzalez AKA M83: «Jean-Michel Jarre a été un vrai choc pour moi»

    Par Etienne Gin

    Le dernier album de M83 s'appelle Hurry Up We're Dreaming et les critiques classent sa musique dans la catégorie «Dream Pop». Anthony Gonzalez raconte à StreetPress son dernier rêve où il était presque nu dans un club désaffecté. A vous les psys.

    Ta musique est-elle destinée à faire rêver les gens ?

    J’ai toujours aimé les groupes un peu oniriques, avec une ambiance spatiale. On retrouve ça dans ma musique. C’est le côté synthétique qui donne le côté rêveur. Mais aussi parce qu’il y a beaucoup d’effets, de reverb et de chorus. Avec un bon album, tu dois te retrouver dans une bulle de rêves.

    Parlons de tes rêves: Quel serait ton rêve le plus fou ?

    La plupart de mes rêves sont assez fous ! Quand j’ai déménagé à Los Angeles, je me suis retrouvé seul dans un pays avec une culture différente. J’ai alors commencé à me souvenir de mes rêves d’enfants. Et c’était des aventures dans l’espace, dans un vaisseau spatial où je voyageais de planètes en planètes. C’était un peu influencé par les animations japonaises, vu que j’en regardais énormément quand j’étais gosse…


    M83 – Splendor par jonnyshelby

    Quand tu étais enfant, tu rêvais de faire de la musique?

    Pas vraiment. J’étais dans une famille où le sport était très important. J’ai toujours rêvé d’être footballeur professionnel parce que le foot était très présent dans mon environnement. Après, j’ai toujours été attiré par la musique. Même si je n’ai pas baigné dans une ambiance très musicale, j’ai commencé le piano à 5 ans. Mais surtout, à 6-7 ans, je me rappelle d’une soirée où l’on regardait la télévision en famille. C’était un live de Jean-Michel Jarre. Il y avait un côté très futuriste dans le son, comme dans le visuel. Cette musique électronique a été pour moi un vrai choc !

    C’était quoi ton dernier rêve ?

    Celui dont je me souviens, c’est un rêve assez court il y a 2-3 soirs. J’avais dormis 3 heures lorsque je revenais de la promo de Berlin. Dans ce rêve, j’étais en train de faire un live dans un club complètement désinfecté. Toutes mes machines tombaient en panne et je me retrouvais seul, presque nu devant tout le monde et j’oubliais toutes mes paroles… Face à moi, il y avait un public déguisé avec des costumes complètement fous. Donc je me retrouvais mis à nu et livré à moi-même, alors que dans la réalité, je joue avec un groupe.

    Pas mal de gens parlent de « dream pop » au sujet de mon projet, mais ça ne me botte pas trop

    Dream Pop ça te paraît adapté pour définir ton style ?

    Pas mal de gens parlent de « dream pop » au sujet de mon projet, mais ça ne me botte pas trop… Mais bon, la musique c’est tellement subjectif. En fait, j’ai énormément de mal à définir ma musique, vu qu’elle est certainement un mix de toutes mes influences qui sont multiples.

    Quels sont les artistes ou genres musicaux qui t’ont fait rêver ?

    On peut dire du rock allemand des années 70 jusqu’à Sonic Youth, Mogwai… Donc pas mal de guitares, mais aussi l’électro ambiant de Brian Eno. Mais j’écoute souvent de la musique classique et de la musique contemporaine. Donc ça reste assez éclectique, avec toujours beaucoup d’influences cinématographiques.

    Toutes mes machines tombaient en panne et je me retrouvais seul, presque nu devant tout le monde et j’oubliais toutes mes paroles

    Quelle serait la chanson la plus rêveuse de ton nouvel album ?

    Je dirais « Splendor », avec en guest le chanteur américain Brad Laner. Je l’ai découvert à la fin des années 90. Il jouait dans le groupe Medicine, que j’adorais. J’ai eu la chance de collaborer avec lui sur cet album, et c’est une chanson très différente des autres. Elle est très calme, avec du piano. Même assez orchestrale, avec une chrorale d’enfants à la fin qui reprend le thème. C’est une de mes chansons préférées du disque.

    Une collaboration avec David Guetta, ça te fait rêver ?

    Ahaha ! Je ne suis pas particulièrement fan, mais je le respecte. Je pense qu’il a un certain talent et que ce n’est jamais vraiment par hasard que tu rencontre le succès. Il fait son truc et je trouve qu’il le fait bien. Donc du respect oui, mais pas d’admiration quelconque. Pour une collaboration, pourquoi pas ! Mais ce n’est vraiment pas le premier nom dans ma liste.

    Pour finir, je veux le nom de ta chanson parfaite pour rêver

    Sans hésiter, la chanson n°1 de Music for airports de Brian Eno. Une track ambiante, qui dure presque 20 minutes. Très épurée et mélancolique, c’est un titre que j’écoute énormément. C’est nostalgique et rêveur.

    bqhidden. J’ai toujours rêvé d’être footballeur professionnel parce que le foot était très présent dans mon environnement

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