En ce moment

    05/11/2010

    La BNF expose « La France de Raymond Depardon »

    Exposition Depardon : « C'est quel département ça ? »

    Par Camille Bordier

    Le cinéaste photographe a voulu montrer la quintessence de l'hexagone. A travers 36 photos exposées à la BNF, Depardon résume 6 ans de voyage, 7000 kilomètres, et la ruralité brute, vive, troublante, une matière devenue sa marque de fabrique.

    Pour cette exposition de Depardon, tout se joue dans une grande salle où sont exposés 36 clichés de taille égale (200 × 165 cm) . On observe chacun d’entre eux, et on y voit la France. Celle des campagnes, celle que l’on traverse sans s’arrêter. Des clichés bruts et sans artifices. Aucune explication, aucun titre. Des couleurs vives qui surprennent.

    « Mais ce n’est pas Cannes, ça y ressemble… »

    « Je ne sais pas si c’est la lumière douce sans contraste, les couleurs criardes de ces cafés. En tous les cas ma décision était prise, j’optais à 100% pour la couleur…tout doucement, j’allais vers l’espace public, l’espace vécu, le territoire » Depardon

    Et c’est exactement ça, c’est l’espace vécu que l’on a face à nous.
    On veut s’y retrouver, reconnaître la petite route qu’on emprunte ou le petit village que l’on a traversé une fois, il y a longtemps.
    La plupart des visiteurs sont donc là, à chercher, à se questionner à chaque cliché. « Mais ce n’est pas Cannes, ça y ressemble… » « Je ne sais pas je n’y suis jamais allée » « Ah ça c’est Cannes, c’est sûr »

    Un peu plus loin « et ça c’est quel département, les Deux-sèvres non ? »
    Chacun y va de son pronostic, de son anecdote et teste sa connaissance de la France. D’autres se baladent avec leur Iphone, carte en fond pour mieux se repérer.

    Expo Mode d’emploi

    J’y vais quand ? Jusqu’au 9 janvier 2011
    J’y vais avec qui ? Mami, Papi, oncles, tantes… ceux qui se battront pour reconnaître un des petit village, ou une route départementale!
    C’est où ? Bibliothèque François Mitterand, Ligne 6 Quai de la Gare. Ligne 14 Bibliothèque François- Mitterand
    Qui est dans la place ? : Des mamies, papis, oncles et tantes ! Et des jeunes aussi hé ho !
    Ça coûte combien ? : 5 euros Tarif réduit, 7 euros.

    Des posters de Jordy

    On se plonge alors dans cette France qui nous semble déserte. Mais, méprenez-vous ! En faisant attention à certains détails, on voit que cette France des campagnes vit ou du moins survit.

    Pour preuve : l’affiche collée sur la devanture d’une boucherie qui nous informe de la soirée « Swing Karaoké » avec Tequila Gin Vodka, shooter fluo et tout ça en présence de Jordy (oui oui, Jordy l’ancien bébé chanteur) !

    Puis on continue l’exposition en traversant un petit couloir où sont exposés tous les clichés en miniature annotés du nom de la ville et du département. Oui, les plus joueurs peuvent enfin savoir s’ils ont gagné leur tour de France!

    La visite se termine par une dernière salle qui nous présente les influences du photographe, ses cahiers où il liste les villes parcourues, et la bête : sa chambre 20×25. Parce que Depardon prend ses photos avec une chambre posée sur un pied, et se recouvre d’un voile rouge pour se protéger de la lumière.

    « Cette posture de la chambre posée sur un pied, tel un chevalet, est l’essence même de l’acte photographique » Depardon

    La France de Depardon, à voir donc, pour prendre le temps d’observer cette France dont on hérite et que l’on oublie souvent.

    « Pour moi il y a trois sortes de France : la France du centre-ville avec ses commerces franchisés et ses parkings ; la France des banlieues ; la France des petites villes et des petits villages.»

    «La France que je voulais photographier, c’est celle d’où je viens, celle du Tour de France, des ronds-points et des villages ou moyennes villes, avec des petites zones industrielles ou urbaines qui se ressemblent toutes et qui sont très peu photographiées.»

    Source: Camille Bordier | StreetPress

    Crédits Photos: : Raymond Depardon/ La France de Raymond Depardon © Raymond Depardon / Magnum photos / CNAP

    Le journalisme de qualité coûte cher. Nous avons besoin de vous.

    Nous pensons que l’information doit être accessible à chacun, quel que soient ses moyens. C’est pourquoi StreetPress est et restera gratuit. Mais produire une information de qualité prend du temps et coûte cher. StreetPress, c'est une équipe de 13 journalistes permanents, auxquels s'ajoute plusieurs dizaines de pigistes, photographes et illustrateurs.
    Soutenez StreetPress, faites un don à partir de 1 euro 💪🙏

    Je soutiens StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER