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    04/11/2014

    Le projet crowdfunding à faire tourner

    Pour quelques dollars de plus : des serviettes hygiéniques pour de jeunes éthiopiennes

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    A Keyit, village d’Ethiopie, les jeunes filles ne vont plus à l’école pendant leurs règles, et sont progressivement totalement descolarisées. La solution : leur apprendre à fabriquer des serviettes hygiéniques en tissu.

    1 Que veulent-ils financer ?

    Des cours de coutures pour apprendre à des jeunes filles du village de Keyit en Ethiopie, à fabriquer des serviettes hygièniques en tissu.

    2 Combien ça coûte ?

    Au total le projet coûte 22.000 euros. Sur Ulule, ils demandent les 1.868 euros consacrés à la formation.

    3 A quoi ça sert ?

    Sans serviettes hygiéniques (trop chères), avec un accès limité aux sanitaires, la période des règles est une grosse galère pour les jeunes filles de Keyit. Nombre d’entre elles ratent ainsi l’école une semaine par mois. Et par ailleurs l’utilisation de journaux ou de tissu en mauvais état génère des infections.

    4 Notre contrepartie préférée :

    Pour 30 euros vous deviendrez l’heureux propriétaire d’un « cadre magnet » et recevrez une carte rédigée main d’une des bénéficiaires.

    5 L’un des papas c’est :

    Frédéric Burdy est jurassien et kiff l’Ethiopie. Depuis 1999, il parraine cinq jeunes filles éthiopiennes et un garçon au Sénégal. En 2000, il a accompagné la construction d’une bibliothèque. Le début d’une longue aventure, jalonnée de nombreux projets humanitaires. Le dernier en date : « Leur première fois », qu’il lance avec l’assoc’ « Un enfant par la main ».

    D’où vient cette idée ?

    Elle vient d’une association locale en Ethiopie avec laquelle j’ai monté une bibliothèque il y a trois ans. Quand je suis retourné les voir ils m’ont parlé de ce projet-là.

    Pourquoi avoir choisi l’Éthiopie ?

    (img) Prendre un enfant par la main … mini-crowfunding-ethiopie.jpg

    Moi, je suis tout seul. Je ne peux pas aider tout le monde. L’Ethiopie est un pays qui n’a pas été colonisé. On a une relation avec les Ethiopiens qui est beaucoup plus naturelle qu’avec les autres pays: on n‘est pas les anciens colons, je trouve ça beaucoup plus naturel. Et c’est accessoirement un pays merveilleux.

    Comment la fabrication de serviettes fait-elle baisser la déscolarisation ?

    Quand les jeunes filles ont leurs règles, elles ne vont pas à l’école. Ensuite elles y retournent, etc… Au bout de trois, quatre mois de scolarisation par intermittence, les parents leur donnent du travail lorsqu’elles sont à la maison et elles finissent pas ne plus aller à l’école du tout. Elles s’occupent des vaches et des moutons.

    En restant seulement quelques semaines sur places, comment pérenniser le projet ?

    Je suis pour ainsi dire seulement le financier. Il y a une association sur place qui le structure. Depuis vingt ou trente ans, elle travaille avec les communes, les écoles, les professeurs… Nous avons un business-plan précis de dix pages avec des sommes, des objectifs, etc. Je ne fais pas de charité-business. Je gère ça comme un vrai business. Ils me détaillent le projet, comment il est monté. Après je dis si j’y crois ou pas. Et si j’y crois je le finance et après je vais vérifier si ça marche.

    Comment les serviettes vont-elles être distribuées ? A l’école ? Dans les familles ?

    D’abord on va former des couturiers et des couturières. On crée des ateliers pour qu‘il fabriquent eux-mêmes ces serviettes. C’est techniquement assez facile. Ensuite il y aura des kiosques dans les écoles pour vendre les serviettes hygiéniques aux jeunes filles. Elles se servent des serviettes, elles les lavent et les ramènent. A ce moment elles récupèrent de l’argent. C’est comme une consigne. Ensuite soit elles repartent dans le circuit, soit on les détruit quand elles sont trop usagées.

    Comment assurer l’accompagnement médical ?

    C’est fait avec la communauté locale KEYC et plusieurs écoles autour. Sur place, ils ont déjà un centre de santé, des infirmières, etc. Ce personnel de santé va assurer les formations et suivre le projet afin de s’assurer que les règles d’hygiène de base soient assurées.

    Pour contribuer au projet, c’est ici que ça se passe !

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