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Un petit panneau indique l'entrée / Crédits : Yann Castanier

Dans les allées du Bois Dormoy / Crédits : Yann Castanier
Dans les allées du Bois Dormoy
On croise Ahmed, 25 ans. Un seau à la main, il fait sa lessive. D’autres migrants se reposent dans une tente ou sur des matelas posés à même le sol. L’un d’eux, Jafa, en France depuis 5 jours, passe le temps en regardant des vidéos sur son portable. Il a filmé son sauvetage en bateau. Un peu plus loin, les associations ont installé des toilettes sèches.

Au Bois Dormoy, un migrant fait sa lessive / Crédits : Yann Castanier

Ahmed Ibrahim, à gauche, a 25 ans. Asharof, à droite, a 17 ans. Ils sont arrivés depuis 16 jours en France. Ils n'ont pas de documents. / Crédits : Yann Castanier

Mohammed est Ethiopien. Il fait parti du groupe des Oromos, différent de celui du gouvernement. "J'ai été emprisonné 3 fois : 2 mois et 2 fois 4 mois. J'ai peur pour ma vie là-bas. " Il était maçon en Ethiopie. Il espère obtenir des papiers pour travailler. Il n'a ni famille, ni ami ici. Il est arrivé par bateau depuis la Lybie. / Crédits : Yann Castanier
Dans le Bois Dormoy, c’est l’effervescence. Riverains, associatifs et journalistes défilent dans le jardin. A droite de l’entrée, une mini-pharmacie et même un bar ont été installés dans l’ancien cagibi de jardinage. Des chaussures sont entassées à terre. Les habitants du quartier ont apporté de la nourriture et des biens de première nécessité, comme du savon. Une dame a proposé de faire un couscous pour 30 personnes.
« Ce n’est pas à nous de nous substituer à l’État »
Thomas Augeais est le président de l’asso’ du Bois Dormoy :
« On m’a appelé dans la nuit. Les migrants étaient traumatisés par les violences policières du 8 juin. A La Chapelle il y avait des toxicos. Impossible de dormir dehors. On a décidé d’ouvrir. »
Jeudi matin, le jardin sera pourtant fermé.

Au Bois Dormoy, les asso' mettent la main à la pâte / Crédits : Yann Castanier

Nyomad est Erythréen. Il a 25 ans. "Je suis arrivé en France il y a 4 jours. Je ne veux pas rester ici. Je veux rejoindre ma femme qui est aux Pays-Bas. C'est pour ça, je n'ai pas demandé l'asile. Mais je n'ai aucun moyen d'y aller." / Crédits : Yann Castanier
« Ce n’est pas à nous de nous substituer à l’État », poursuit le trentenaire aux cheveux hirsutes. Il a déposé un ultimatum à la mairie. « Personne ne veut d’un nouveau Sangatte dans Paris… », déclarait dans l’après-midi Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement interviewé par Europe 1. Surtout pas les migrants.

Le portrait à la banane / Crédits : Yann Castanier