En ce moment

    12/10/2015

    Son site « Bob vous dit toute la vérité » est numéro 1 sur le paranormal

    De Skyrock à radio ovnis, la sortie de route de Bob Bellanca

    Par Robin D'Angelo

    Dans les années 1990, Bob Bellanca interviewait Cameron Diaz, aujourd’hui il est le journaliste préféré des ufologues. Site de rencontre, web radio, VOD, évènementiel : Il tente l'OPA sur le business des sciences occultes.

    Petites lunettes sur le nez et micro devant la bouche, l’animateur radio Bob Bellanca écoute attentivement son invité. A l’antenne, le chasseur de fantômes GussDx est en plein récit d’une de ses traques d’ectoplasmes au domaine de Tanaïs, en Gironde. « Les batteries de mes cameras étaient pleines quand d’un coup, elles ont commencé à toutes tomber en panne les unes après les autres, raconte-t-il. C’est comme si les entités se nourrissaient de leur énergie ! » Un dialogue s’en suit à propos du danger de partir accompagné d’amis à la chasse aux esprits. Bob Bellanca esquisse un sourire, puis relance GussDX d’une voix concernée : « Comment fais-tu pour te protéger des possessions quand tu visites des maisons hantées ? »

    C’est à Boulogne dans un grand salon aménagé en studio que StreetPress l’a retrouvé. Casque sur son crâne chauve, l’animateur radio met ses invités à l’aise comme à l’époque où il s’entretenait avec les plus grandes stars du showbiz. Sa voix éraillée et légèrement haut-perchée, vous l’avez peut-être entendue sur Fun Radio où il animait au début des années 2000 l’émission Bob, Isa et Martin. Sauf qu’aujourd’hui, ce vieux routier de la FM se spécialise dans les interviews d’ufologues et de mediums. « Un réservoir d’invités inépuisable, mesure-t-il. En plus, il y a des différents courants chez ceux qui s’intéressent aux ovnis ou au spiritisme. »

    Animateur préféré des chasseurs de soucoupes volantes

    Du lundi au vendredi de 21h à 22h, Bruno Bellanca (son vrai nom) officie dans l’émission principale de sa web radio, “Bob vous dit toute la vérité.”:https://www.btlv.fr/ Avec 15.000 abonnés payants, une vingtaine de chroniqueurs et plus de 3 émissions quotidiennes, le site s’est imposé comme le média incontournable du paranormal. Un succès est « colossal », estime-t-il. A 49 ans, il a retrouvé son statut de présentateur vedette. Lors de ses enregistrements publics, ses fans font même la queue pour prendre des selfies avec lui.

    Les clés du succès ? « J’offre le seul espace médiatique où l’on peut parler de tout sans avoir peur de la raillerie », fait-il valoir. Ses longues interviews sur des sujets aussi farfelus que les expériences de mort imminente ou les crop circles ravissent tous les amateurs de sciences occultes. Sourire enjôleur, teint halé et débit à 200 à l’heure, Bob Bellanca a pourtant des airs de baratineur. Mais quand l’écriteau « On Air » s’allume, il ravale sa tchatche et brosse dans le sens du poil ses invités, aussi illuminés soient-il. Maxence Layet, fondateur de la revue Orbs et partenaire de la web radio, est enthousiaste :

    « Il ne juge jamais si ce qu’on lui raconte est vrai ou faux. Mais il estime que si son interlocuteur lui assure dire la vérité, alors sa parole mérite d’être entendue. »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/portraitok.jpg

    Bob ne juge jamais si ce qu’on lui raconte est vrai ou faux / Crédits : Robin D'Angelo

    Du théâtre de boulevard au spiritisme

    Parmi les autres animateurs, la médium Anne Tuffigo, qui prodigue des conseils pour « vendre ou acheter un bien immobilier », ou la voyante Annabelle de Villedieu, qui donne chaque mois un cours de « coaching de vie ». Bob, lui, ne médite pas, n’a jamais consulté de guérisseur, pas plus qu’il ne croit à la théorie des chemtrails ou à celle des « entités bâtisseuses » à l’origine des Pyramides de Gizeh ; deux délires conspirationnistes qu’il relaie pourtant assidument. Tout juste confie-t-il être « devenu végétarien il y a 8 mois », à force de côtoyer dans ses émissions des défenseurs de la cause animale.

    Placardée sur un mur du studio, une vieille couverture de News of the world, titrée « Hillary Clinton a adopté un bébé alien », rappelle que le présentateur est un adepte du second degré. Bob n’est pas issu du petit monde des sciences occultes. Son truc à lui, ce sont plutôt les spotlights. « Peut-être que depuis le temps que je ne l’ai pas vu, il a pris de la drogue. Mais à l’époque, le paranormal il n’en avait rien à foutre. Mais alors-là, rien à foutre ! », balance Rémy Caccia, aujourd’hui producteur de one-man-show bien établi. Ce dernier formait avec lui le duo comique « Sarko et Hutch », à l’affiche au Théâtre de dix heures de 2005 à 2006.

    Caméras cachées pour France 2, acteur dans Julie Lescaut, romancier à l’eau-de-rose et même… chanteur de tubes de l’été ! C’est bien simple : Bob a tout tenté pour devenir célèbre. « Si tu fais de la radio et que tu ne veux pas être un star, ça n’a pas d’intérêt, juge-t-il. C’est complétement dingue de s’exposer autant sans obtenir de la reconnaissance. » Aujourd’hui, un bandeau avec une photo de son visage souriant occupe le 1/3 de la page d’accueil de son site.

    Bébé Skyrock

    Car avant de s’intéresser aux reptiliens, Bob Bellanca a baroudé avec un certain succès dans le petite monde de la FM. Tout a commencé à Skyrock où le jeune animateur descendu des Alpes obtient son rond de serviette en 1989, derrière les grosses pointures de l’époque, Skyman et Arthur. Fred Musa, MC vedette de la radio numéro 1 sur le rap, s’en souvient. En 1992, il débutait sa carrière et portait un regard admiratif sur Bob, du haut de ses 19 ans : « Il faisait partie des gens que j’écoutais dans ma chambre. C’était un des premiers à mettre des sons d’explosion dans ses émissions. Il s’inspirait beaucoup ce qui se faisait aux Etats-Unis. » Dans les premiers locaux de la station au Forum des Halles, Bob, déjà chauve à l’époque, s’affirme. Il y rencontre sa femme et se fait des relations puissantes, comme Arthur et surtout le président-fondateur Pierre Bellanger. « Il avait pris comme pseudo “Bob le Cinglé”. Mais il n’était pas si cinglé que ça. C’était surtout un gros bosseur et déjà un vrai entrepreneur », se remémore Laurent Bouneau, l’inamovible directeur des programmes de la station.

    En 1998 c’est la consécration. Il se fait débaucher par Fun Radio qui lui confie les rênes de sa tranche horaire star, le 6 – 9. Il y restera un peu plus de 5 ans. « J’ai monté le ¼ d’heure de 50.000 à 650.000 auditeurs », souligne-t-il. Face à lui, sur un mur de la web radio, une photo bras dessus, bras dessous avec Cameron Diaz est punaisée, comme une relique de ces prestigieuses années. « Je fais la fête blanche d’Eddie Barclay, j’ai dîné avec Jack Nicholson, j’ai connu Keanu Reeves, énumère-t-il. La notoriété, ça a du bon : tu sais, les gonzesses elles sont faciles et tu as toujours de la place au restaurant. »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/cameron-diazok.jpg

    Bob et ses drôles de dames / Crédits : Robin D'Angelo

    Plus dure sera la chute

    Comment passe-t-on d’interviews avec les plus grandes stars d’Hollywood à des émissions consacrées aux Illuminatis ? « Le paranormal, ça m’amusait quand je tombais sur une émission en zappant. Mais c’est tout », concède-t-il. Jusqu’au jour au Laurent Dumay, le patron d’Ado FM, se met en quête d’un animateur pour donner un coup fouet à son créneau 21 heures – minuit. Après avoir tenté sa chance à la télé au milieu des années 2000, puis présenté une émission plus anonyme sur Ouï FM jusqu’en 2012, Bob saisit cette opportunité pour rebondir. Les deux hommes s’accordent sur un projet de « média vérité qui parle des Ovnis mais aussi du 11 septembre et de l’industrie agro-alimentaire ». Son nom sonne comme un slogan évangéliste : « Bob vous dit toute la vérité ». « L’idée est venue d’un consultant. Il me conseillait d’importer un concept qui cartonnait aux Etats-Unis, rembobine Laurent Dumay. Au début Bob n’y croyait pas trop, il ne s’intéressait pas du tout à ces sujets-là. Mais après il a été séduit et comme c’est un bosseur, il y est allé à fond. »

    Sauf que les scores du talk-show ne sont pas à la hauteur des espérances. « Il y a eu un pic d’audience mais cela est vite retombé. L’émission coûtait trop cher par rapport aux résultats », regrette Dumay. Exit, donc, les projets du patron d’Ado FM qui souhaitait décliner l’émission en documentaires pour la télé et peut-être même investir dans la boite de production de Bellanca. La déception est immense quand ce dernier apprend que son talk-show ne sera pas renouvelé à la rentrée 2013. « Il m’ont annoncé ça le 17 juillet. Dans l’ascenseur », précise-t-il, avec froideur. Lui affirme avoir fait gagner « 280% d’audience à Ado FM ».

    « Il n’y avait que Cauet devant moi. Si on avait continué, je suis sûr que je serais passé devant lui. »

    Mais Bob n’a pas dit son dernier mot. Il met en scène son départ de la bande FM avec pertes et fracas. Dans la foulée de sa non-reconduction, il publie sur Facebook un communiqué vengeur où il s’estime victime de la main du « pouvoir » et de « la censure [qui] a eu raison de la vérité. » Il agrémente le tout d’un photomontage à son effigie, avec un bâillon sur la bouche, et évoque « des menaces de mort ». Son numéro de martyr de la liberté d’expression connait son petit succès. « Il y avait 50 personnes pour me soutenir devant les locaux de la station pour la dernière », affirme-t-il. Il lui vient ainsi l’idée de lancer un appel aux dons à sa communauté de fans pour continuer l’émission sur Internet. Il obtient 10.000 euros de leur part, en virement Paypal.

    Aujourd’hui encore, Bob surfe sur son image de victime du système. Cette légende est l’autre raison de son succès. Sa web-radio est « la seule consacrée à ce que l’on vous cache, pour ne plus jamais dire “je ne savais pas” ». Il vient de sortir des t-shirts floqués : « j’écoute Bob et je t’emmerde. »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/bob-censure.jpg

    Bob en mode reporter sans frontière / Crédits : CC

    La revanche d’un chauve

    C’est sous les conseils de Pierre Bellanger que l’animateur-producteur a migré sur Internet. Joint par StreetPress, le PDG de Skyrock s’en souvient : « Il cherchait une station sur laquelle il pourrait continuer son émission. Et au vu du sujet qu’il avait choisi, je lui ai dit que le modèle de la radio sur abonnement était la meilleure solution. » Désormais, Bob sous-loue une grande pièce aménagée en studio, dans les locaux d’une boite de prod’ de Boulogne (92). Un petit décor inspiré des late show américains a été monté dans un coin pour qu’il réalise des entretiens vidéo. « En tout, j’en ai eu pour plus de 100.000 euros de matos », annonce-t-il, en désignant micros, caméras et ordinateurs. Il débite des chiffres, comme souvent, pour attester de sa réussite. 15 nouveaux abonnés par jour, 15.000 au total, 75.000 connectés le soir de son ouverture et plus de 100.000 visiteurs uniques chaque mois. Quand on lui demande s’il a l’impression d’avoir pris sa revanche sur Ado FM, il savoure :

    « En fait, je suis triste pour eux. Si ces cons m’avaient gardé, ils seraient leaders sur la tranche horaire et se feraient encore plus d’argent. »

    Le producteur emploie 3 personnes à plein temps. Jeunes et impliqués. Il a pris sous son aile son réalisateur Mathieu, rencontré alors qu’il débutait sur Ouï FM. Marc, qui gère le web, est un de ses premiers auditeurs, période Ado FM. Entouré de ces moussaillons, Bob vit une seconde jeunesse et retrouve l’effervescence des radios pirates. « Les mecs de la FM ont perdu tout sens commun. Les habitudes ont complétement changé », avance-t-il avec fougue. Quelques poils blancs dans son bouc impeccablement taillé rappellent néanmoins que l’éternel adolescent fêtera ses 50 ans en novembre prochain.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/recompenseok.jpg

    Un des trophées à mettre sur la cheminée / Crédits : Robin D'Angelo

    Panier de crabes

    Bob peut compter sur de nombreux soutiens dans le microcosme de la presse paranormale. « C’est bien qu’un pro comme lui s’intéresse à ces sujets », vante Didier Gomez. Avec son catogan broussailleux, ce Tarnais d’une quarantaine d’années est une sommité chez les chasseurs de soucoupes volantes occitans. Son fanzine Ufomania vient de mettre la clé sous la porte après 22 ans de bons et loyaux services, dont 2 en tant que partenaire de Bob vous dit toute la vérité. « Un des problèmes dans l’ufologie, c’est que les rédacteurs écrivent mal, se lamente-t-il. Et un type comme Bob apporte des compétences techniques. »

    Mais tout le monde n’est pas aussi enthousiaste. « C’est simple, il pompe tous nos invités depuis 30 ans ! Sauf qu’il n’y connait rien ! Il a trouvé un secteur et je ne lui accorde pas un gros quota de sincérité », brocarde-t-on du côté de la radio Ici et Maintenant !, spécialisée dans le paranormal depuis 1981. Roch Saüquere, directeur de publication du magazine Top Secret, a, lui, rompu son partenariat avec l’animateur à l’été 2015, « gêné par son côté marchand de tapis », explique-t-il. « Je lui faisais sa promo par amitié en lui donnant des pages en veux-tu en voilà. Et puis un beau jour, il m’envoie un contrat-type où il était question de troquer des espaces pubs contre des spots radios. Il n’a pas compris que ce milieu est fait de petits artisans. » Bob rétorque en raillant ces vieux de la vieille pour qui « le mot argent est tabou ».

    Magnat de l’inexpliqué

    L’animateur-producteur est en train de faire une razzia sur le marché du paranormal. Une économie où les montants ne sont pas négligeables, en témoignent les 1.1 millions de chiffre d’affaire annuel du magazine Nexus, un des gros tirages du secteur. Bob, lui, annonce 450.000 euros de résultats pour l’année 2013. Un score qui en 2015 devrait largement dépasser le million d’euros, si l’on en croit son audience revendiquée de 15.000 abonnés. Car sur son site tous les contenus sont payants. Comptez 10 euros par mois l’abonnement pour écouter les émissions en illimité, contre 2 euros 49 le podcast-vidéo à l’unité. L’entrepreneur livre son analyse :

    « J’ai un site internet qui commercialise des programmes radio. Je suis comme CDiscount, sauf qu’eux vendent des téléviseurs et moi des émissions. »

    Mais ce n’est pas tout. Sa boîte de production organise des événements, comme des conférences entre 25 et 50 euros consacrées à « la révélation des Pyramides » ou le grand raout annuel des Rencontres du mystère et de l’inexpliqué. Prix du pass’ 2 jours pour ce « Solidays du paranormal », comme il l’aime à le présenter : 140 euros. Bob développe aussi des affiliations tous azimuts. Avec le guérisseur Jean-Pierre Bordes, qui offre des « week-end bien-être » pour 290 euros, il fait 50/50 sur chaque ticket vendu via sa plateforme. Il propose aussi des lunettes de relaxation, dont le prix est compris entre 399 et 579 euros, et même … des serres pour cultiver des légumes selon les préceptes de la permaculture !

    Point d’orgue de cette boulimie entrepreneuriale : le lancement du site de rencontre pour « personnes éveillés » KundaliniPeople.net à la fin du mois d’octobre 2015. Bob affiche des ambitions philanthropiques : « Plein de gens qui aiment ces sujets sont très seuls, se justifie-t-il. A chaque event, je rencontre des auditeurs qui n’arrivent pas à trouver quelqu’un parce qu’on les prend pour des fous dès qu’ils parlent de spiritualité. » Cette fois, ce sera gratuit pour les filles.

    Pour développer ces projets, le businessman est en train de préparer une levée de fonds. « 500.000 euros », certifie-t-il. S’il tient secret le nom de son plus gros investisseur, il peut compter sur les sous d’Alexandre Tran, un homme d’affaire de 29 ans rencontré par l’intermédiaire de son développeur web. Joint par StreetPress, ce franco-cambodgien explique avoir fait fortune grâce à son site Forexagone, spécialisé dans le boursicotage sur le marché controversé du Forex. Un business doublement lucratif puisqu’il a revendu les données de ses utilisateurs à des banques afin qu’elles puissent développer leur stratégie de marketing ciblé. Une filiale de Coexia, sa principale société basée à Hong-Kong, un paradis fiscal, doit investir 100.000 euros dans la SAS de Bob, raconte le jeune homme. Passionné de méditation et dégouté des médias, il espère que ce site indépendant puisse apporter un nouvel éclairage sur des questions, telles que le 11 septembre.

    En route vers la dissidence

    Jusqu’où s’arrêtera la folie des grandeurs du nouveau magnat de l’inexpliqué ? Vendredi 25 septembre, on le retrouve dans les locaux de Dailymotion, à Paris. Ce matin, Il anime le 2e numéro du talk-show vidéo Les affranchis de l’info, un de ses derniers projets. La plateforme de streaming met gratuitement à disposition des studios, en échange de l’exclusivité de la diffusion.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/affranchisok.jpg

    Les affranchis de l’info, fleuron de BTLV / Crédits : Robin D'Angelo

    Dans les gradins, une vingtaine de spectateurs. 4 chroniqueurs débattent autour de Bob pendant que ses hommes à tout faire s’occupent de la technique. Parmi son public, Adélaïde une magnétiseuse arrivée d’Aulnay-Sous-Bois (93) mais aussi Yannick, un agent immobilier d’une trentaine d’années, venu parler du projet Blue Beam, un programme secret de la Nasa qui a vocation à diffuser des hologrammes pour mieux manipuler le peuple. Puis Bob harangue sa petite troupe de fans :

    «BTLV est une chaine de salut public ! C’est hallucinant qu’il n’y ait pas de presse mainstream de contre-pouvoir !»

    S’il ne partage pas les vues de ses abonnés sur les sciences occultes, il déteste, comme eux, la majorité des politiques et des journalistes. Même Elise Lucet en prend pour son grade. Il accuse la vedette de Cash Investigation de s’attaquer aux puissants, pour mieux anticiper un retournement de veste si jamais le peuple venait à renverser le pouvoir ! Bob affirme « vivre dans une dictature ». Il dénonce « les grandes manip’ » de l’oligarchie. Il est aussi persuadé d’avoir été viré d’Ado FM suite à « des pressions du lobby pharmaceutique ». Avec son site, il ambitionne de créer un média généraliste de « ré-information ». Au Affranchis de l’info, on débat des Ovnis mais aussi du scandale Volkswagen et du business de la sécurité. « Je cible les 10% à qui on ne l’a fait plus, ceux qui ont trouvé la faille. Le changement ne passera pas par un bulletin de vote, mais par nous, par le peuple », développe Bob, lanceur d’alerte auto-proclamé.

    L’animateur court sur patte a des rêves de grandeur et insiste sur le pedigree de quelques-uns de ses interviewés, comme le décroissant Pierre Rabhi ou l’explorateur Jean-Louis Etienne. Il s’est surtout rapproché de « la dissidence », cet espace politique créé dans le sillage du duo Soral – Dieudonné. Si aucun des deux hommes n’a jamais donné suite à ses invitations, c’est bien toute la mouvance qui s’est déplacée derrière son micro. Du survivaliste Piero San Giorgio à l’ex-député belge Laurent Louis en passant par l’éditeur Salim Laïbi ou la spécialiste du complot contre la santé “Claire Séverac”:https://www.btlv.fr/claire-severac-scandale-des-calamars_a806.html. Bob participe aussi à l’émission du “Cercle des Volontaires”:https://www.youtube.com/watch?v=cjlgwdHTgpg et s’est fendu d’une vidéo de soutien pour “Dieudonné”:https://www.btlv.fr/edito-video-charlie-hebdo-dieudonne-zemmour-liberte-dexpression.html. Quant au prochain invité des Affranchis de l’info, il pourrait s’agir du bloggeur-populiste Etienne Chouard.

    De quoi le rapprocher encore un peu plus de “Glenn Beck”:http://www.liberation.fr/monde/2010/08/28/glenn-beck-mormon-ultra-cathodique_674915, son modèle américain. Cette ancienne superstar de Fox News passée sur le web s’est imposée comme la mascotte de l’extrême droite américaine.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/fanok.jpg

    Avec le public des Affranchis de l’info / Crédits : Robin D'Angelo

    La rédaction de StreetPress maintient l’intégralité de son article.

    Le journalisme de qualité coûte cher. Nous avons besoin de vous.

    Nous pensons que l’information doit être accessible à chacun, quel que soient ses moyens. C’est pourquoi StreetPress est et restera gratuit. Mais produire une information de qualité prend du temps et coûte cher. StreetPress, c'est une équipe de 13 journalistes permanents, auxquels s'ajoute plusieurs dizaines de pigistes, photographes et illustrateurs.
    Soutenez StreetPress, faites un don à partir de 1 euro 💪🙏

    Je soutiens StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER