En ce moment

    22/09/2016

    Oxmo Puccino, L’Entourage, Mac Tyer…

    Une expo photo rassemble le gratin du rap français

    Par Inès Belgacem

    Pour son bouquin, Le visage du Rap, David Delaplace a photographié près de 400 artistes. En attendant la publication, il expose à La Place, le nouveau hot-spot du Hip-Hop à Paris. Il raconte les coulisses de certains clichés qu’il a filé à StreetPress.

    Il a fait bouger 400 artistes pour son projet de livre photographique, Le visage du rap. David Delaplace, barbe rousse et casquette noire, a shooté graffeurs, danseurs, rappeurs. Il les a tous réunis dans son hommage à la musique préférée des Français :

    « Ça commence dans les années 80, jusqu’à aujourd’hui. J’essaie de raconter l’histoire de cette musique. Je n’invente rien, mais il manquera toujours des gens et ça sera toujours un peu subjectif… »

    Autour d’un chocolat chaud, dans une brasserie de Bastille, le photographe rembobine le projet. Tout commence en février 2014 avec un premier shooting d’Oxmo Puccino. Depuis, il court les concerts, festivals et studios d’enregistrement pour avoir le plus d’artistes possible :

    « Travailler avec des rappeurs c’est une mission totale ! Les annulations de dernière minute et les coups de flemme, c’est tout le temps. »

    Rien qui ne le décourage. Le projet lui tient tellement à cœur, qu’il se l’est gravé au corps : sur sa main gauche, à l’encre noire, « Le visage du rap ».

    Le photographe bosse toujours sur son livre. En attendant, il expose du 12 au 22 octobre, 20 de ses clichés à La Place, le centre hip hop de la capitale. « Faire l’ouverture c’est chanmé ! Ça a été compliqué de choisir les photos. Il n’y a que des portraits. » En avant-première, le photographe nous a filé quelques-uns de ses clichés. L’occasion de nous parler un peu des backstage.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/lentourage.jpg

    Ce jour-là, le collectif tourne un clip... qui n'est jamais sorti. / Crédits : David Delaplace

    L’Entourage – Juillet 2015

    « Le premier que j’ai rencontré dans l’Entourage, c’est Deen Burbigo. C’était super bizarre, j’étais parti le shooter à Auber. Juste après, il m’a proposé d’aller faire du sport avec lui et on a été manger ensemble, tranquille ! Comme si on était pote depuis longtemps. Depuis on est devenu assez proche. C’est grâce à lui que j’ai eu l’Entourage. Sur le principe, ils étaient tous ok pour participer au projet. Mais avoir les 11 ensemble, c’est une misère. D’ailleurs, il manque Fonky Flav sur la photo….

    (repitw) Nekfeu avait décidé de tourner un clip du remix de Martin Eden avec L’Entourage. Deen m’a invité sur le tournage, c’était le moment de les avoir tous ! On s’est retrouvés dans une maison incroyable en plein cœur de Paris. Un manoir comme t’en a jamais vu ! C’était un délire ! Du luxe, des lustres, des cheminées d’époque et du bois partout. Mais finalement, rien ne s’est passé comme prévu : ils n’ont pas eu assez de plans, ca n’était pas assez bien et le clip, comme le son, ne sont jamais sortis. Du coup, c’est le seul cliché qu’il reste de cette journée. »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/kool_shen.jpg

    Kool Shen en studio. / Crédits : David Delaplace

    Kool Shen – Avril 2015

    « Ça faisait des mois que je courais après Kool Shen pour l’avoir dans le projet. Je galérais ! Et un matin, Salif m’appelle et me demande si je cherche toujours à choper Kool Shen. – Bien sûr ! – Il me dit “demain il sera au studio de la Seine. Tu y vas, j’ai tout arrangé”. Et autant te dire que quand Salif cale un rendez-vous, primo t’y vas; deuxio, les portes sont grandes ouvertes ! Du coup je me pointe au studio, pendant que Kool Shen enregistrait son dernier album, Sur le fil du rasoir. Il a été super ouvert, tapait la pose. Il y avait vraiment une ambiance ultra festive, c’était la foire. Ce qui est drôle, c’est que ça ne se voit pas du tout sur la photo, au contraire. Il s’est posé une fois, j’ai pris le cliché à ce moment-là. Il a l’air hyper concentré, alors que ça n’était vraiment pas le cas… »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/oxmo_puccino.jpg

    Sans Oxmo, ce projet n'aurait peut-être jamais vu le jour. / Crédits : David Delaplace

    Oxmo Puccino – Février 2014

    « C’est le premier artiste qui a accepté de participer au livre. Oxmo m’a motivé. Il a pris le truc très au sérieux en me disant qu’il était important que des projets comme ça existent, pour raconter l’histoire.

    Oxmo a joué un rôle important dans l’histoire du rap français. Il impose le respect à tout le monde. Pour avoir les artistes que je veux, je leur raconte toujours “ouais hier j’étais avec Oxmo, il kiffe le projet” ! »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/mac_tyer.jpg

    El Général ! / Crédits : David Delaplace

    Mac Tyer – Octobre 2015

    « J’ai shooté ça avant son concert à la Cigale, pendant les balances. Je l’avais suivi toute la journée. Il a un air pensif, un peu mélancolique, qu’il n’a pas forcément d’habitude. Mac Tyer est un des artistes qui m’a le plus motivé pour ce projet, il a tout de suite adhéré. Il a l’habitude de me dire “c’est pas un livre que tu fais, c’est une encyclopédie !”. »

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/lino.jpg

    « Lino, je suis fan. » / Crédits : David Delaplace

    Lino – Septembre 2014

    « Je l’ai prise pendant le concert du Minister Amer à l’Olympia, pour les 20 ans de l’album 95.200. C’est shooté entre deux sons, avant qu’il remonte sur scène. On a un rapport bizarre avec Lino. Quand je le prends en photo, je lui casse les couilles. Mais quand je n’en fait pas, il me le reproche ! Lino, ça doit être l’artiste dont j’ai le plus de photos, bien 60 ! Je suis fan, c’est un de mes artistes préférés. C’est avec lui que j’ai mûri dans le rap et que j’ai arrêté d’écouter ce qui passait en radio, quand j’étais plus jeune. Le rap de Lino c’est une claque dans ta gueule ! »

    “Vernissage”:https://www.facebook.com/events/1677110262565189/ prévu le 12 Octobre de 18h30 à 23h30 en présences de plusieurs artistes.

    Le journalisme de qualité coûte cher. Nous avons besoin de vous.

    Nous pensons que l’information doit être accessible à chacun, quel que soient ses moyens. C’est pourquoi StreetPress est et restera gratuit. Mais produire une information de qualité prend du temps et coûte cher. StreetPress, c'est une équipe de 13 journalistes permanents, auxquels s'ajoute plusieurs dizaines de pigistes, photographes et illustrateurs.
    Soutenez StreetPress, faites un don à partir de 1 euro 💪🙏

    Je soutiens StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER