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    20/02/2017

    Hortefeux, Guéant et Vaillant racontent

    De Sarkozy à Valls, les amours politiques du tout puissant syndicat de police Alliance

    Par Tomas Statius , Emmanuel Bossanne

    En moins d’une décennie, Alliance est devenu le premier syndicat policier de France. Une ascension qu’il doit à ses liens privilégiés à droite.

    Rue du Cardinal Lemoine, Paris 5e – Les deux bistrots qui se font face sont comble ce mardi 31 janvier. Costards, blousons en cuir, robes de soirée, le petit monde de la police s’est mis sur son 31 pour une soirée de gala. Une trentaine de convives s’ambiancent avant de parcourir les quelques mètres qui les séparent du Paradis Latin.

    Dans le plus vieux cabaret de Paris, ce soir, c’est le syndicat Alliance Police Nationale qui régale pour ses voeux 2017. Grands flics, barons de la sécu, anciens ministres de l’Intérieur, députés et même ancien président de la République… la soirée est un véritable Who’s who de la maison police.

    Passage obligatoire

    « Quand on travaille sur la police, c’est un passage obligatoire », raconte un député qui s’est rendu à la sauterie plusieurs années de suite. Pour un syndicaliste, cet étalage de soutien politique est « unique dans le milieu de la police ». Et de poursuivre :

    « Ce n’est pas un gala, c’est un parterre politique. »

    Devant le Paradis Latin, les invités poireautent sous les spotlights. Quand, tout à coup, deux berlines et un mini-vanne de couleur sombre, bien escortés par deux policiers à moto, font halte devant le cabaret. Les flashs crépitent. Bruno Le Roux, le nouveau locataire de la place Beauvau, sort d’une des voitures noires, s’avance sur le tapis rouge et s’engouffre dans le cabaret. Pour nous, la soirée s’est arrêtée sur le trottoir : malgré de nombreuses demandes, le service presse du puissant syndicat a refusé de nous laisser entrer.

    Syndicat tout puissant

    33.000 adhérents, 4.000 délégués, 300 détachés permanents, entre 2 et 3 millions d’euros de budget annuel… Alliance, c’est la grosse machine du syndicalisme policier. En moins de 20 ans d’existence, le syndicat s’est taillé la part du lion, jusqu’à devenir majoritaire lors des élections professionnelles de 2014.

    Pendant plusieurs mois, StreetPress a rencontré syndicalistes, grand flics, députés, anciens ministres de l’Intérieur pour raconter la vraie histoire d’Alliance. Cette force qui fait la pluie et le beau temps sur la planète police, grâce à ses liens privilégiés avec les politiques. Une voix manque cependant à l’appel. Celle de la direction du syndicat. En raison d’un « emploi du temps trop chargé » ou d’un mauvais « timing », la porte est toujours restée close.

    Grèves, manifs et petits coups fourrés… Dans l’ombre, le syndicat a souvent comploté pour la droite, tout en ménageant la gauche. À la baguette, on retrouve un intrigant : Jean-Claude Delage. Le boss d’Alliance, ancien CRS à Lyon, a grenouillé au PS avant de passer l’arme à droite jusqu’à fricoter avec le très droitier Mouvement Initiative et Liberté (MIL).

    « Notre premier logo, on l’avait copié sur celui de Canal + »

    L’histoire d’Alliance, ou plutôt de son ancêtre, commence à la fin des années 1980. Le syndicalisme policier est alors dominé par la Fédération Autonome des Syndicats de Police, un syndicat connu pour ses liens historiques avec le Parti Socialiste. Le SIPN, le syndicat indépendant de la police nationale (l’ancêtre d’Alliance) et ses alliés regroupés dans l’USC se contentent des miettes. Le gâteau est pourtant bien mince. À cette époque, le syndicalisme policier ne fait pas recette. « Les salles de meeting étaient vides du côté du SIPN ou du nôtre », se souvient Jean-Louis Arajol, secrétaire général de l’Unité SGP Police.

    Le syndicalisme policier est pourtant à la veille d’un grand chambardement. En 1995, Jean-Louis Debré est ministre de l’Intérieur. Il lance une grande réforme de la police nationale qui porte sur l’avancement des carrières. Dans la foulée, la FASP, marqué à gauche donc, éclate. Tandis qu’à droite le SIPN fusionne avec le le syndicat national des enquêteurs (SNE). Alliance naît de cette rencontre actée en 1998. « Notre premier logo, on l’avait copié sur celui de Canal + », rigole un ancien de la maison. Rapidement, la mayonnaise prend. « C’était une offre syndicale qui n’existait pas », décrypte un ancien du bureau national d’Alliance.

    Le bébé de la droite

    Difficile de se départir des mauvaises habitudes. Comme son ancêtre, les cadres d’Alliance se rapprochent naturellement des responsables politiques de droite. « Chirac, Pandraud, Pasqua, on les connaissait tous… On était proches de la mairie de Paris », se souvient Georges Confusi, délégué CRS pour le SIPN puis pour Alliance. Il poursuit :

    « Moi à l’époque j’étais au RPR. »

    Pour le journaliste Frédéric Ploquin, Alliance serait carrément un bébé de deux ténors de la droite : Claude Guéant et Michel Gaudin. Le premier est alors directeur général de la police nationale (DGPN), le second directeur de l’administration (DAPN). « Ils ont contribué à la création du syndicat Alliance, devenu la deuxième force dans la police », écrit-il dans un article de Marianne publié en février 2013 . « À cette époque, c’est clair, la droite a cherché à équilibrer les choses », renchérit Patrice Bergougnoux, ancien DGPN et directeur de cabinet de Pierre Joxe et Jean-Pierre Chevènement :

    « Alliance a été créé pour contrebalancer le pouvoir des syndicats de gauche. »

    De son côté, Guéant nie son implication dans la création d’Alliance, mais reconnaît une certaine bienveillance à son égard alors qu’il était à la tête de la police entre 1994 et 1998 :

    « C’était un syndicat jeune. Nous aurions pu l’écraser. Nous ne l’avons pas fait. »

    Machine de guerre

    À peine lancé, Alliance se pose en machine de guerre au service de la droite. En 2001, Daniel Vaillant, alors ministre de l’Intérieur, tente de vendre à l’ensemble des syndicats la réforme phare de la gauche : la police de proximité. La mesure n’est pas franchement populaire chez les képis. Pour faire passer la pilule, le monsieur police de Lionel Jospin propose une cure de Juvamine à la Police Nationale : embauche de 1.000 fonctionnaires, augmentation des numerus clausus dans les écoles de police. En pleine négo, Alliance quitte la table. « On ne va pas signer », lâchent les cadres du syndicat à Vaillant, qui y voit la main de la droite. Et ce dernier de rétorquer aux syndicalistes :

    « Vous avez des conseils de vos amis politiques, c’est ça ? »

    Dans l’ombre, Vaillant repère un jeune loup qui vient d’être nommé secrétaire général délégué : Jean-Claude Delage. « Il avait la réputation d’être un militant RPR avec qui il était difficile de négocier », se souvient l’homme de fer du 18e.

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    Delage, un coup à gauche, un coup à droite / Crédits : Emmanuel Bossanne

    L’intrigant Monsieur Delage

    Dans la police tout le monde connaît Jean-Claude Delage. Depuis 2005, c’est lui le Monsieur Loyal d’Alliance. En privé, l’homme claque la bise à Ciotti ou Estrosi. En public, il affiche ses couleurs. En 2015, il est même candidat aux municipales sur la liste de Jean-Paul Gaudin avant de figurer parmi les soutiens de Christian Estrosi aux élections régionales. « C’est sûr que c’est zarb de négocier avec un type qui est syndicaliste et à la fois politique », s’étonne une ancienne de la maison police. Cet affichage fait rager Patrick Riou, patron historique du 36 Quai des Orfèvres :

    « À mon époque cela n’existait pas. Aujourd’hui, il y a une politisation des syndicats. »

    Sa carrière, Delage la commence chez les CRS sur la canebière. Et c’est dans l’orbite… du PS qu’il connait ses premiers émois politiques. « Il a même collé des affiches pour moi », s’exclame Patrick Menucci, cacique du PS dans les Bouches-du-Rhône, quand StreetPress lui passe un coup de fil.

    Son diplôme de police en poche, Delage retourne sa veste. On le retrouve rapidement dans les rangs d’Alliance. Et dès cette époque, il affiche sa proximité avec la droite. « C’est un chiraquien », raconte le criminologue Alain Bauer qui l’a rencontré, il y a de longues années, « après une bouffe ». « On connaissait sa proximité avec le RPR », se souvient Jean-Louis Arajol, l’ancien secrétaire général de la FASP :

    « À l’époque, il portait même une croix de Lorraine autour du cou. »

    Selon un ancien du Bureau National, JCD aurait même grenouillé au Mouvement Initiative et Liberté, une asso de gaullistes hardcores qui a succédé au SAC après sa dissolution en 1982. « Il recevait le journal du MIL au syndicat », se souvient-il. Delage en serait pourtant à son dernier tour de piste. En octobre 2019, il passera la main. Frédéric Lagache, son n°2, serait en bonne voie pour récupérer le poste. Lui aussi est un routier du syndicalisme. Passé par le SGP, il a déserté avec toute son équipe alors qu’il était pressenti pour en devenir le secrétaire général.

    La lune de miel avec Sarkozy

    Sa puissance, Alliance la doit en grande partie à Nicolas Sarkozy. « Dès 2001, on sentait qu’il y avait un réseau police qui se créait autour de Sarkozy », rembobine Daniel Vaillant. Entre le syndicat et le jeune ministre de l’Intérieur, le coup de foudre est immédiat. Un peu avant sa prise de fonction, les huiles d’Alliance rencontrent une première fois le futur premier flic de France. « On avait dit à Sarkozy en 2002 qu’il fallait un nouveau protocole corps et carrières (accord portant sur la promotion des policiers, ndlr) On voulait marquer un coup historique et devenir majoritaires », raconte cet ancien de la maison.

    À Beauvau, Sarkozy consulte fréquemment les cadres d’Alliance. Quoi de plus normal pour les Sarko Boys, Claude Guéant et Brice Hortefeux. « Ce syndicat avait une véritable vision de la police », justifie le premier. « C’est l’interlocuteur naturel », abonde le second. Il les reçoit, les appelle, écoute leurs conseils. « Delage, il avait une ligne directe avec Péchenard, le directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur », raconte cet ancien membre du Bureau National d’Alliance. « Quand Sarko nous recevait, il recevait toujours Alliance avant », se lamente le leader d’un syndicat concurrent.

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    Entre Sarkzoy et Alliance, le coup de foudre est immédiat / Crédits : Emmanuel Bossanne

    Sarkozy président

    Les bonnes relations entre Sarkozy et Alliance se poursuivent avec l’accession de l’ancien maire de Neuilly à la magistrature suprême. « En terme d’avancement, le mieux qu’on ait eu, c’était quand Sarkozy était président », se souvient cet ancien d’Alliance faisant référence aux nombreuses promotions et mutations obtenues par les leaders syndicaux :

    « On n’était même pas majoritaires et on avait plus de mutations que le SGP. »

    Pour Alliance, le lobbying a débuté quelques mois plus tôt. En pleine campagne, les patrons d’Alliance et le staff du candidat fomentent un petit coup d’état. « On a dit à Sarkozy qu’il fallait tuer le SGP (le principal concurrent d’Alliance, ndlr) », se souvient cet ancien cadre d’Alliance :

    « Il nous a dit qu’il nous aiderait s’il était élu. »

    La promesse sera tenue un an plus tard, alors que Michèle Alliot-Marie est à Beauvau. Le gratin de la maison bleue se retrouve dans un hôtel du 15e arrondissement, sur les bords de Seine. Les syndicats sont là pour négocier un accord historique sur l’avancement des policiers. Les discussions sont houleuses. Au terme de plusieurs nuits agitées, Alliance tire son épingle du jeu et fait sauter ses deux principaux concurrents de la table des négos. « On savait que l’UNSA et Unité SGP Police ne voudraient pas transiger en terme de durée du temps de travail. On a accepté de lâcher sur ce point pour obtenir plus sur la revalorisation salariale », lâche t-on du côté d’Alliance. « En aparté, Delage négociait directement avec Michel Cadot, le directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie », se souvient un participant aux négociations. Le but affiché ? Favoriser le syndicat et en faire la force n°1 dans les rangs de la police. Le 22 octobre 2008, c’est un Delage tout sourire qui signe l’accord seul avec la ministre de l’Intérieur. Le coup de poker a été payant pour le jeune syndicat.

    Alliance a t-il tué Brice Hortefeux ?

    Pendant le quinquennat, Alliance multiplie les coups fourrés. En février 2009, alors que Brice Hortefeux est à Beauvau, une révolte explose chez les CRS. En cause ? La suppressions de trois compagnies, sacrifiées sur l’autel de la rigueur budgétaire. Arrêt maladie collectif, grève de la faim… La contestation est rude pour le ministre de l’Intérieur. Les syndicats, en rang serré, accompagnent le mouvement. Alliance est de la partie.

    À Beauvau, c’est branle-bas de combat. Hortefeux est dans le creux de la vague. « Je lui avais même envoyé un texto pour le soutenir. Je lui ai dit qu’il ne devait pas se laisser faire », rigole Daniel Vaillant. Le ministre finit par lâcher prise puis par démissionner trois semaines après le début de la grève. C’est Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée qui le remplace. Un transfert qui se fait à la demande d’Alain Juppé qui conditionne son retour au gouvernement à l’éloignement de Guéant des questions internationales. À l’Elysée, le mouvement est dans les tuyaux depuis plusieurs semaines.

    Dans cette histoire, selon un syndicaliste, Alliance était en service commandé de l’Elysée pour déstabiliser son propre ministre de l’Intérieur et justifier le départ d’Hortefeux. Une version farfelue selon ce dernier :

    « D’ailleurs, à l’époque, on m’avait reconnu une bonne gestion de crise. »

    Élection

    À chaque élection, Alliance se fait le porte-flingue du candidat Sarkozy. En avril 2012, la maison bleue est en émoi. Dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, Amine Bentounsi, un braqueur récidiviste, est abattu le 21 avril par le policier Damien Saboudjian à Noisy-le-Sec (93). Le 25 avril, il est mis en examen pour « homicide volontaire ». L’occasion est trop belle pour le candidat Sarkozy. L’affaire Bentounsi donne du grain à moudre à la critique de la justice qu’il a menée pendant toute la campagne. Alliance est à la relance. « Les policiers ont bougé tout seul. Le but pour nous, c’était de canaliser le mouvement, de l’utiliser et de le stopper », se souvient ce cadre d’Alliance :

    « On voulait faire de cette histoire une affaire politique. »

    Devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, alors que les policiers font chauffer les klaxons lors d’une manifestation de soutien à leur collègue, le délégué d’Alliance en Seine-Saint-Denis enchaîne les directs et les interviews. Mais le petit buzz ne suffit pas et le champion d’Alliance perd la seconde manche de l’élection présidentielle.

    Valls arrive avec un réseau de droite

    Sarkozy battu, Alliance doit dealer avec un nouvel interlocuteur : la gauche. « Quand ils sont arrivés, beaucoup de syndicalistes d’Alliance nous ont dit qu’ils avaient leur carte au PS », rigole un député proche de Manuel Valls. Avant de renchérir :

    « Bien sûr on ne les a pas crus. »

    Pendant la campagne, François Rebsamen est pressenti pour atterrir à Beauvau. Une mauvaise nouvelle pour Alliance. L’homme a des réseaux plutôt à gauche. Parmi ses soutiens, plusieurs pontes de la police issus des réseaux Joxe, dont Patrice Bergougnoux et Jo Mazanet, une figure de l’Unité SGP Police, depuis mis en examen pour abus de biens sociaux. « Avec plusieurs syndicalistes, on avait rencontré Rebsamen pour constituer une équipe », se souvient une huile du milieu. En avril 2012, patatras ! François Rebsamen se prononce pour la légalisation du cannabis… contre l’avis du candidat Hollande. Valls récupère la pole position pour devenir ministre de l’Intérieur. Il prend ses distances avec les proches de son concurrent. « Valls avait un réseau moins structuré à gauche que Cazeneuve ou Rebsamen », confesse un ancien de Beauvau.

    Pour se constituer un cabinet, il pioche parmi des responsables plutôt marqués à droite… dont Renaud Vandel, un haut fonctionnaire qui a fait toute sa carrière au côté de Michel Gaudin. « Au ministère de l’Intérieur, des gens qui bossaient déjà avec Alliance lors du gouvernement précédent ont été prolongés », se lamente ce syndicaliste concurrent :

    « Ils ont bénéficié de la rivalité entre François Rebsamen et Manuel Valls. »

    Pour Patrice Bergougnoux, le péché de la gauche, c’est de ne pas avoir su créer une élite policière proche politiquement, comme Pierre Joxe l’avait fait en son temps :

    « Il n’y a plus de viviers de hauts responsables policiers à gauche. »

    Des relations pacifiées pendant la mandature

    Quand Manuel Valls pose ses cartons à la place Beauvau, il connaît déjà Alliance et Delage. « Contrairement à ce qu’on dit, Manuel avait un important réseau police depuis quelques années et son passage à Evry », assure Alain Bauer, lui aussi un intime du futur Premier Ministre mais aussi de Nicolas Sarkozy.

    Pendant toute la mandature, les relations sont presque au beau fixe avec le ministère. L’ancien maire d’Evry n’est jamais loin pour arrondir les angles, même quand Bernard Cazeneuve le remplace à l’Intérieur. « Après la manif des flics Place Vendôme en 2015, c’est Valls qui a pris la main », raconte un ancien du Ministère de l’Intérieur.

    Même si la gauche est aux affaires, Alliance garde de bonnes relations avec Sarko, que le syndicat soutient officieusement pendant la primaire. Lors d’une réunion publique organisée à Woippy (57) par Eric Grosdidier, Alain Juppé, lui aussi candidat à la primaire de la droite, vient présenter son livre Pour un état fort. En rang d’oignons, les responsables locaux de la police, dont les syndicats. Sauf que les délégués d’Alliance n’adressent pas un mot au candidat. « Le responsable zonal était là pour les museler », raconte un participant à cette réunion. Selon lui, les élus ont reçu consigne du Bureau National de ne pas « mettre en valeur », ni de « déranger » l’homme de l’Ouest :

    « La motivation, c’est de valoriser Sarkozy. »

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    A la manif contre la haine anti-flics / Crédits : Emmanuel Bossanne

    Les syndicats seront toujours là

    Le 18 mai 2016, Alliance donne rendez-vous à ses troupes sur la place de la République pour manifester contre la haine anti-flic. Sono, écran géant, et gros ballons… le syndicat a vu les choses en grand. À quelques mètres de là, l’association Urgence Notre Police Assassine appelle à un contre-rassemblement. Pour ces militants, cette démonstration de force en plein mouvement loi travail est une provocation.

    Sur la place de la République, plusieurs élus fendent la foule, écharpe tricolore en bandoulière. Deux d’entre eux ont particulièrement la faveur des fonctionnaires. Pendant une petite demi-heure, Marion-Maréchal Le Pen et Gilbert Collard enchaînent les selfies. Les deux élus FN se sont rendus au rassemblement de leur propre chef. « On n’avait même pas pris contact avec les syndicats de police », raconte son attaché parlementaire :

    « D’ailleurs, ils s’étaient tenus bien à l’écart d’elle pendant le rassemblement. »

    Contrairement à un fantasme qui placerait le syndicat à la droite de l’échiquier politique, pour l’instant, aucun lien ne s’est tissé entre Alliance et le FN. « De toute façon, ce n’est pas à eux de contacter les partis politiques », affirme Alain Bauer :

    « Ils vont attendre qu’on vienne les chercher »

    Gauche, droite… Pour cette huile de Beauvau, Alliance saura toujours s’adapter :

    « Ils savent se vendre au plus offrant. Le moindre conseil local, il y a des syndicats. On ne peut pas faire sans eux. »

    « Il existe plus d’avantages que d’inconvénients à ce système », conclut Patrick Riou, ancien boss du 36 Quai des orfèvres :

    « Le pouvoir politique flatte les syndicats à coup de promotions et de primes. Et les syndicats permettent de faire accepter les décisions politiques par la base. »

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