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    13/01/2011

    StreetPress s'est incrusté aux voeux du président fondateur du Parti de Gauche dans un café du XIe arrondissement de Paris

    Jean-Luc Mélenchon : « Je suis pas plus impatient d'être candidat que le Christ ne l'était de monter sur la croix »

    Par Olivia Vigno

    Après avoir boycotté les vœux de Nicolas Sarkozy, Mélenchon a présenté ce matin les siens. Bilan : il souhaite un «échec total» au FN, prédit «l'enterrement du PS» et veut mettre une «raclée à l'UMP». Toujours sympa ce Méluche!

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    « Merci d’être là, compte tenu de ce qu’ont été nos relations au cours de l’année qui vient de s’écouler. Je mesure la part de masochisme qui entre dans votre présence nombreuse », plaisante le co-président du Parti de Gauche. Résolution 2011 pour Jean-Luc Mélenchon : ne plus se mettre à dos les journaleux ?

    Au diable les voeux pour les Français

    Si ces premiers mots devaient nous mettre à l’aise, à l’image du cadre dans lequel nous avons été convié (le Mecanobar ) ses vœux ont visé 3 entités bien différentes, et aucunement les Français. Tout d’abord, il a évoqué «nos oncles, nos tantes, nos neveux etc.», victimes de la répression en Algérie et en Tunisie. Puis est venu le tour du Front National, pour lequel Mélenchon a joué les oiseaux de mauvais augure espérant leur «échec total». Enfin le député européen a dédié ses «vœux aux têtes dures» et aux «rebelles», mais pas d’intention particulière pour les Français. Après tout, «Je suis pas plus impatient d’être candidat que le Christ ne l’était de monter sur la croix», a-t-il ironisé.

    La crème de la gauche de la gauche

    Alors qui représentera le Front de Gauche en 2012 ? A en croire ses déclarations, la question est encore ouverte. Se rassembler avec les communistes, voilà ce qu’a martelé ce matin Mélenchon. « Dès le mois de mars prochain, nous allons régler nos comptes » avec Nicolas Sarkozy lors des cantonales. Et de prévenir : « incapables de nous maîtriser (…) nous mériterons le ridicule dont nous serons accablés ». Pour ce faire, Mélenchon ne jouera semble-t-il pas la carte du PS. «L’autre (Jean Paul Huchon, NDLR) décide que je suis pire que Le Pen, et crée tout de suite une ambiance de travail !», raconte-t-il. Son avis sur les primaires est tranché : « ils sont en train de liquider la boite pour 1 euro », « c’est l’enterrement du Parti Socialiste en tant que parti politique ».

    Lui s’est en revanche coupé tout seul l’herbe sous le pied lors d’une réponse. En effet, lors d’une question concernant les amendements qu’il a pu déposer en tant que Ministre de l’enseignement professionnel (2000 à 2002, sous le gouvernement Jospin), le député a rétorqué qu’en tant que ministre il n’avait jamais « déposé de proposition de loi ». Si c’est pas du courage politique ça…

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