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    02/02/2012

    A Paris, Rokhaya Diallo avec Kathleen Cleaver du Black Panther Party

    Le Black History Month fait sa première symbolique en France

    Par Samba Doucouré

    Institutionnalisé aux USA le Black History Month faisait sa première en France pour une journée. Alors bientôt un mois consacré à l'histoire des Noirs de France ? «Il existe encore beaucoup de divergences» dixit Rokhaya Diallo.

    La salle Félix Eboué du Ministère de l’Outre-mer était comble hier pour accueillir Kathleen Cleaver, ancienne chargée de la communication du Black Panther Party. La militante américaine était l’invitée d’honneur du Black History Month français. L’événement était organisé par le label de musique Dooinit et l’agence de communication H2A Com , sur le modèle du Black History Month américain (BHM), qui commémore chaque année en février la culture et l’histoire des afro-américains.

    Venez comme vous êtes Le Black History Month américain est un acquis du mouvement des Droits civiques des années 1970. Il est inspiré du Negro History Week, créé en 1926 par l’historien Carter G. Woodson. La manifestation fait désormais partie du paysage culturel américain, elle est même devenu commerciale. « Il est courant de voir des marques telles que Coca Cola ou McDonald’s soutenir le BHM », explique jointe par StreetPress Maboula Soumahoro, maître de conférence à l’Université François-Rabelais de Tours. Selon elle, les « Black studies » restent malgré tout une discipline marginale dans les grandes universités américaines.

    Il est courant de voir des marques telles que Coca Cola ou McDonald’s soutenir le BHM

    A l’allemande Curieusement, c’est par l’Allemagne que le BHM s’est installé en Europe, en 1990. Il est célébré dans les villes de Hambourg et Berlin. « Les Noirs d’Allemagne sont pour la plupart des issus d’union entre des femmes allemandes blanches et des soldats noirs, arabes, ou malgaches.Ils forment une communauté homogène qui partage le même vécu », précise Mme Soumahoro. La spécialiste en études afro-américaines aimerait voir émerger un équivalent français. Hier, elle animait une table ronde sur la situation des Noirs de France. Rokhaya Diallo , éditorialiste et militante antiraciste y a pris part : « Pour des raisons démographiques, les Noirs de France sont en train d’imposer un nouveau rapport de force. Ils ont davantage accès aux moyens médiatiques. » Cela suffit-il à en faire une communauté ? Pour la chroniqueuse de RTL et Canal+, la réponse est négative.

    « Il n’y a pas une histoire des Noirs de France mais plusieurs histoires. Une conscience noire est aujourd’hui en éveil mais il existe encore beaucoup de divergences. »

    Pour Maboula Soumahoro, l’histoire des Noirs de France est en train de se construire.

    « L’ouvrage de Pap Ndiaye ‘‘La condition noire’‘ portant sur la France, est déjà un classique. On avance, car autrefois on traitait ce sujet uniquement sous l’angle de l’immigration. »

    Au PS, nous n’avons pas de réflexion particulière concernant les Noirs

    Une conscience noire est aujourd’hui en éveil mais il existe encore beaucoup de divergences

    Pas de communauté noire pour le PS Rokhaya Diallo n’est pas opposée à l’apparition d’un Black History Month français. « Ce serait une très bonne chose de prendre en compte les mémoires des minorités. » Elle considère que ce serait aussi l’occasion de reconnaître la spécificité de la question noire. Une spécificité qui n’est toujours pas reconnue au niveau politique. Ali Soumaré , conseiller régional PS en porte témoignage :

    « Au PS, nous n’avons pas de réflexion particulière concernant les Noirs. C’est la diversité dans son ensemble qui est prise en compte. La question pour nous est avant tout sociale. »

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