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    11/03/2011

    "Même le juge serait devenu fou !"

    Incendie du boulevard Vincent Auriol: Honte et couacs au deuxième jour du procès

    Par Samba Doucouré

    Larsen dans les micros, salles trop petites, victimes qui ne peuvent pas s'exprimer … Le deuxième jour du procès de l'incendie du boulevard Vincent Auriol où 17 personnes avaient péri a donné une triste image de la justice française.

    Le procès de l’affaire Freha concernant l’incendie de l’immeuble du boulevard Vincent Auriol au Palais de Justice de Paris a viré au grotesque jeudi 10 mars. La séance de la veille avait été écourtée afin de pouvoir traiter les autres procédures du jour: Tenant compte des remarques de la partie civile, une salle plus grande avait cette fois été choisie pour la suite du procès.

    BTP Problème, il y a encore une fois trop de monde et une partie du public venu soutenir les victimes doit rester debout. Les familles espéraient pouvoir enfin prendre la parole mais elles ont dû de nouveau assister à un cour magistral de BTP sur les matériaux de construction. C’est d’ailleurs le responsable de la société Paris-Banlieue Construction qui est le premier invité à la barre. Il est 15h15 et le procès va basculer. Les micros ne fonctionnent pas et après une violente série de larsen, le juge décide de déménager la séance dans la 1re chambre correctionnelle.

    Reminder: Les familles des victimes organisent une manifestation samedi 12 mars devant la mairie du 13e arrondissement à 13h30.

    Renvoi Ce n’est qu’à 16h30 que l’audience va reprendre, une fois que l’on aura installé des chaises supplémentaires pour permettre au public de s’asseoir. La parole est donnée à Me Florent, l’avocat des familles qui réclame d’emblée un renvoi. « Il n’est plus possible de tenir le procès dans de bonnes conditions. Les très nombreuses parties civiles dont la participation est indispensable n’auront pas le temps de s’exprimer ».

    Hystérie Après une délibération rapide, le juge rejette la requête des avocats. Tollé général dans la salle, les familles décident de s’en aller. Révoltés, les victimes hurlent à l’injustice et déversent leur colère au micro des journaliste. L’une d’entre elles va frôler la crise d’hystérie: « 17 personnes! Personne ne pourrait accepter de vivre là où on a vécu, même le juge serait devenu fou ! Il y a une justice pour les blancs et une justice pour les noirs. Cela aurait été 17 blancs qui seraient morts, il n‘y aurai pas eu tout ça!».

    Il est environ 17h10 lorsque l’audience reprend et que l’on annonce le renvoi du procès à une date ultérieure. Les avocats des parties civiles espèrent profiter du report pour obtenir une éventuelle réouverture de l’instruction. Ils ont encore l’espoir que l’on retrouve le criminel.  

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