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    16/03/2012

    Tous les mois StreetPress rejoue le match Paris/Province avec un jeune monté à la capitale

    L'exilé du mois : Pierre-Jean de Bernay (Eure)

    Par Emmanuelle Germain

    Sur StreetPress Pierre-Jean de Bernay est catégorique: « Autant ça me fait plaisir d'y revenir le week-end, autant y habiter à l'année… » Depuis 4 ans le Normand vit à Paris où il cultive son réseau bernayen dans les bars de Belleville.

    Salut, alors comme ça tu viens de Bernay ? Oui, moi c’est Pierre-Jean, j’ai 23 ans et je suis arrivé à Paris il y a cinq ans pour mes études. Là, j’étudie à Sciences Po, en urbanisme, et je vis pas loin de Nation. Mais je rentre encore souvent à Bernay, au moins deux fois par mois… On se refait pas !

    Quand est-ce que t’as réalisé que tu n’étais pas parisien de souche ? Haha, très vite ! J’étudiais qu’avec des gens qui ne parlaient que du classement des lycées, de savoir si leur classe prépa était meilleure que celle de leurs potes. J’ai halluciné ! Un autre truc qui m’a surpris, c’est la première fois où j’ai entendu parler de soirées rallye, je visualisais un truc du style tracteur pulling… J’en ris encore !

    A Paris, t’es toujours en contact avec des gens de Bernay ? Oui, j’ai gardé contact avec mes potes du collège et du lycée ! On se voit souvent, dans nos appart’ ou dans des quartiers comme Mouffetard ou Belleville. On parle beaucoup de nos parcours, de nos études, du monde actuel. Mais c’est vrai qu’on parle aussi souvent de nos anciens profs et de nos souvenirs de lycée – y’a des dossiers ! Et puis on a une façon bien à nous de faire la fête : on adore se retrouver autour d’un feu, boire et camper. A Paris, c’est un peu dur, mais dès qu’il fait un peu beau à Bernay, on sort la tente !

    Bernay, c’est où ce trou (normand)?



    Afficher Bernay sur une carte plus grande!

    Quand t’es à l’étranger, tu dis que tu viens de Paris ou de Bernay ? Je dis que j’ai grandi en Normandie et que je fais mes études à Paris, je mentionne bien les deux. J’ai envie de faire connaître l’Eure, d’en parler à tous ceux (et ils sont nombreux) qui ne connaissent pas. Pour moi, c’est une façon de casser les stéréotypes : non, tous les parisiens ne viennent pas de Paris ; non, ceux qui rêvent de grands espaces n’ont pas tous une résidence secondaire à la campagne ; oui, il y en a juste qui viennent d’ailleurs et à qui ça fait plaisir d’y retourner !

    La vanne sur Bernay que t’entends le plus souvent depuis que t’es à Paris ? Y’en a deux : « Chez toi, y’a plus de vaches que d’habitants » – bon, c’est pas faux… Et le traditionnel, « Ah les Normands, p’tete ben qu’oui, p’tete ben qu’non, hein »…

    Qu’est-ce qui te manque le plus de ta ville d’origine ? Croiser des gens que t’as pas vu depuis un bail au marché le samedi matin, être dans une ville où t’es moins anonyme qu’à Paris.

    Pourquoi t’as quand même voulu te barrer de Bernay ? Parce que y’a rien pour faire ses études, et encore moins pour trouver un boulot… Et parce que ça fait du bien d’aller voir ailleurs ! Autant ça me fait plaisir de revenir le week-end, autant y habiter à l’année, c’est pas pareil…

    6 hotspots à Bernay

    1 Le lycée Augustin Fresnel, le seul endroit où tu peux encore pécho des célibataires à Bernay.

    2 Le bar Le brin d’zinc où la pinte est à 3€50.

    3 La gare de TER/Train corail qui place Bernay à 1h30 de Paris (et à 25 euros).

    4 Le marché du samedi matin où tu peux croiser l’écrivain Philippe Delerm qui a écrit La première gorgée de bière et autres plaisir miniscules.

    5 La voie verte, une piste cyclable de 15 kilomètres construite sur une ancienne voie ferrée.

    6 Le 7 rue Saint-Michel, une ancien maison close où a vécu Edith Piaf. (Sa grand-mère était la matronne.)

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