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    27/04/2012

    Naissance du (petit) collectif Génération Marianne

    « On n'est pas la génération Marine ! »

    Par Alexander Abdelilah

    Sur Street Press, Sarah Aizenman, du collectif Génération Marianne, appelle à un Freeze géant demain samedi, à Paris. "Le discours FN est dangereux, mais personne ne se révolte, personne ne se mobilise."

    Pour commencer, comment s’est créé votre collectif ?

    Sarah Aizenman : En fait ça s’est fait de manière très spontanée, quelques heures après l’annonce des résultats du premier tour de la présidentielle. On était quelques-uns à s’être réunis pour la soirée électorale, et le score historique du FN nous a trop choqués. On voulait que les associations, les politiques, les personnalités françaises réagissent, surtout ceux qui ont l’habitude de monter au créneau ! Mais personne n’a vraiment dénoncé ce score et là, on s’est dit qu’on était face à une vraie banalisation du Front National.

    Votre engagement vient d’où ?

    En 2002, la plupart d’entre nous était encore au lycée, on était descendus dans la rue tous les jours pour manifester contre Le Pen. Pour nous, c’est un acte militant fondateur. C’est là qu’on s’est dit « on appartient à une Nation, on a une responsabilité citoyenne. » Donc puisque les associations et les grands partis ne le font pas, c’est à la société civile de tirer la sonnette d’alarme. Si, aujourd’hui, on ne pointe pas le FN du doigt comme on l’a fait en 2002, il risque d’être au second tour en 2017 et peut-être même en première position.

    Il y a un climat politique particulier à cette élection ?

    Tout le monde est un peu frileux. Cette élection est un peu particulière, très clivante : les gens de gauche méprisent les gens de droite, et les gens de droite méprisent les gens de gauche. Dans notre collectif, y’a des supporters de Hollande, de Sarkozy, y’en a même qui ont voté Mélenchon. Nos convictions politiques, mettons-les de côté pendant une minute, demain samedi (voir encadré). On va s’arrêter comme on veut arrêter de banaliser le FN.

    Vous connaissez des électeurs du Front National ?

    Oui, on en parlait justement avec un ami de Toulouse. Autour de lui, plein de gens votent clairement FN. J’ai l’impression que c’est la première fois que les gens affirment sans aucun tabou qu’ils votent Le Pen. Et ça, pour moi, c’est un cataclysme. Et là on est dans la même lignée : personne ne se révolte, personne ne se mobilise. Alors que c’est un discours dangereux qui peut détruire notre République et détruire notre jeunesse !

    Que pensez-vous de la présence de Marine Le Pen aux élections ?

    Je le comprends, mais ce n’est pas le débat : on ne peut pas faire de compromis sur le vote Le Pen.

    Donc pour vous le vote Le Pen est acceptable jusqu’à un certain seuil ?

    Non, ce n’est pas le problème. À partir du moment où le FN devient un danger, il faut se mobiliser massivement. Dans un monde idéal il faudrait rappeler tous les jours que le Front National est un parti d’extrême-droite, et on a bien vu ce que l’extrême-droite a donné dans le monde. Et là je considère qu’il s’agit d’une crise, avec Le Pen à 18%.

    div(border). h4>Où, quand, comment ?Un Freeze géant (une mobilisation type flash mob), demain samedi 28 avril à 17h, sur l’esplanade de l’Hôtel de Ville de Paris

    Si, aujourd’hui, on ne pointe pas le FN du doigt comme on l’a fait en 2002, il risque d’être au second tour en 2017 et peut-être même en première position.

    Et pourquoi appeler le collectif « Génération Marianne » ?

    Pour une raison simple : on n’est pas la génération Marine mais la génération Marianne !

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