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    19/05/2011

    De « l'underground » à Direct 8

    Grégoire et David du Palmashow: « Chez Morandini on était des Ovnis »

    Par Camille Hamet

    Le Palmashow c'est David et Grégoire, 2 comiques qui sont passés de Dailymotion à Direct 8. Mais la télé ils l'aiment à moitié: Si « c'est une chance d'être sur Direct 8 », ils reconnaissent s'entendre moyen avec les animateurs vedettes.

    Power Rangers « Mais si, tu sais, c’est là où on a tourné les Power Rangers ! » On peut facilement être dérouté par la conversation de David Marsais et Grégoire Ludig, le duo du Palmashow, mais il ne faut pas se laisser impressionner par leur évidente complicité. « On est des mecs sympas », assure David, avec une pointe de regret dans la voix et un soupçon de malice dans le regard. « C’est un bonheur de travailler avec eux, ils sont d’une gentillesse rare», confirme leur collaborateur Sébastien Storch.

    Repliés dans leur quartier général, à Vincennes, ils terminent le tournage et le montage de la série « Very Bad Blagues ». Et justement, ils sont en train de visionner un épisode un peu particulier, puisque le Palmashow y partage la vedette avec Elie Semoun, « hilarant en Napoléon ». Signe que le Palmashow « a le vent en poupe », comme le dit Grégoire en s’esclaffant.

    Beaufs A croire que les internautes ont reconnu « le Français moyen » dans les personnages du Palmashow, dont la page Facebook rassemble près de 24.000 fans. Le banquier, le conseiller de Pôle Emploi, le présentateur de JT, le flic, le beauf’… autant de caricatures qui esquissent un portrait sans complaisance de notre société. Grégoire : « Nous, le mec ultra raciste, on adore, on le pousse même, pour voir jusqu’où il peut aller dans sa connerie ».

    Le duo est à la recherche de celui qui « a tout gagné », comme ce passant, gare Montparnasse, avec « une coupe de cheveux années 80 et un tee-shirt “Les vieilles morues”». « En même temps, on s’inclut dans le lot », remarque David. Ce qui explique peut-être cette tendresse, perceptible derrière une satire qui n’est pas sans rappeler celle des Inconnus.

    200 sketches En seulement un an, David et Grégoire ont écrit environ 200 sketches et, aujourd’hui, ils reconnaissent être « un peu sur les rotules ». « On travaille beaucoup sur des stéréotypes, au risque de s’épuiser », expliquent-ils. A les entendre, il était temps que le duo se lance dans l’écriture d’un long-métrage, « afin de développer de nouveaux personnages, et éviter les redondances ». Comme l’accent du Sud de Grégoire. Ou encore le gag du coup de poing.

    Lucides mais ambitieux, les deux humoristes espèrent « remettre au goût du jour les films de l’absurde » avec ce premier long-métrage. Car l’absurde, c’est un peu le dénominateur commun de leurs sketches, qui s’attaquent à tout et à tout le monde : « Nous sommes apolitiques, dans le sens où nous ne prenons jamais parti. »

    « Anti-Morandini » La télé, surtout, en prend pour son grade. Pour des humoristes qui ont été hébergés par l’émission de Jean-Marc Morandini, c’est audacieux. « Il ne nous aimait pas et on le lui rendait bien », raconte David. « On était des Ovnis là-bas, on parodie tout ce qui fait le succès de son émission. » Quant à la petite chaîne de la TNT, les humoristes la défendent avec sincérité : « Ils n’ont jamais relu un seul de nos textes, nous sommes entièrement libres parce qu’ils nous font confiance, et ça c’est une vraie chance. » Il est vrai que les parodies du Palmashow laissent peu de place aux tabous – n’en déplaise au CSA qui les a déjà rappelés à l’ordre.

    « 8 millième degré » « C’est devenu la mode de censurer les humoristes », regrette Grégoire qui n’imagine pas que leurs provocations puissent choquer : « Quand Hitler est reçu en Enfer par David déguisé en Satan gay, c’est tellement con que personne ne peut nous soupçonner de quoi que ce soit, c’est du huit millième degré ! » Cette liberté de ton, ils la doivent aussi à la création de leur propre boîte de production, Blagbuster, en 2008.

    Sur les tournages, la plupart des membres de l’équipe se connaissent depuis le lycée, voire le collège. « Et puis ça boit beaucoup parce qu’il y a pas mal de Bretons », s’amuse David. « Le matin, on se lève pour aller faire des blagues avec nos potes ; franchement, il y a pire comme boulot », renchérit Grégoire. Pour en vivre, il faut pourtant travailler énormément : « Le week-end, ça ne voulait plus rien dire pour nous. »

    « Sans piston » Le Palmashow a su profiter de l’explosion des plateformes You Tube et Dailymotion pour se faire connaître mais, selon Sébastien Storch, c’est grâce à leurs talents de comédiens que Grégoire et David se distinguent tant sur la toile. Tous les deux diplômés d’écoles de théâtre, ils ont commencé sur les planches d’une association culturelle des Yvelines (78) et leur envie de retourner à la scène semble pressante.

    Autre atout, leur réalisateur Jonathan Barré. « Ensemble, ils vous font un trailer de cinéma avec des bouts de ficelle, un téléphone et un ordinateur », rappelle Sébastien Storch. Pour les premières vidéos, l’équipe utilisait un skateboard en guise de travelling. « On est un peu les “underground” de l’humour malgré nous », commente Grégoire en réajustant ses lunettes carrées. 

    Comment s’écrit un sketch du Palmashow?

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