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    05/07/2012

    Interview fin du monde pour la sortie de son nouvel album Massive Passive

    PacoVolume : « Si les Mayas ont raison, j'ai 6 mois pour sauver le monde »

    Par Elodie Font

    A la fac PacoVolume a étudié la civilisation maya. Alors, cette fin du monde ? «Ils peuvent se tromper de plusieurs centaines d'années.» Heureusement pour le rockeur qui a 1.000 projets en cours : «ça m'arrangerait pas du tout cette fin du mo

    Salut PacoVolume, il paraît que t’as étudié la civilisation maya pendant tes études de lettres. La fin du monde, c’est pour décembre ? Non, rien ne l’assure. Tout est affaire de cycles, en fait, et ils peuvent se tromper de plusieurs centaines d’années. Mais par contre, c’est vrai que j’ai un peu étudié la civilisation maya, en fait je m’étais inscrit très tard à la fac, et j’avais le choix entre ça et la criminologie. J’ai choisi l’option la plus drôle.

    Et si jamais les Mayas ont raison, qu’est-ce que tu fais dans les 6 mois qui nous restent ? Ben du coup, j’ai 6 mois pour sauver le monde, parce que ça m’arrangerait pas du tout que ça s’arrête en décembre, j’ai plein de trucs de prévu en 2013 et en 2014, plein de projets à long terme, j’ai pas envie que tout soit gâché pour la fin du monde.


    [Palest Winter Light]

    Est-ce que tu profites de ces 6 mois pour te créer une page Wikipédia ? Ben non, c’est quand même un peu triste de se la créer soi-même. Non ?   

    Tu es un goûteur de vin, tu as même été en 2001 le 5e dégustateur de France. S’il nous reste 6 mois à vivre, lequel tu nous conseilles de boire ? Un grand vin, un de ceux que tu ne peux pas te permettre d’acheter. Attends, je réfléchis… Je te dirais de boire du champagne Tarlant, très bon et très rare.

    Massive Passive de PacoVolume

    Il vient de sortir et c’est le deuxième opus de PacoVolume .

    Tu bois quand tu composes ? Non, je compose le matin, quand je suis bien fatigué. Je me lève tôt exprès, vers 6h30/7h du mat’ alors que je suis un gros dormeur, je me poste face à mon ordi et là c’est très hypnotique, je répète inlassablement des mélodies dans ma tête jusqu’à trouver une qui me plaît… Je m’enregistre aussi souvent dans la rue. Avant, je m’appelais sur mon téléphone quand je marchais, j’ai dépensé pas mal de forfait à me laisser des messages sur mon répondeur où je fredonnais des notes que je ne voulais pas oublier.

    Par contre, quand je co-écris les textes, après avoir pensé les musiques, je m’isole avec un pote et là on fume pas mal. On se raconte des histoires et des histoires. En musique, tout a été dit mais tout peut être redit.

    Tu viens de sortir un nouvel album et, sur la pochette, tu portes une cagoule. Pourquoi ? Pour tout et rien ! Il n’y a pas de réelle explication. C’est juste que j’ai rencontré un mec il y a quelques temps, Greg Brunkalla, une star dans son domaine, qui me disait depuis longtemps qu’il aimait bien mon boulot. Mais je le croyais qu’à moitié – j’étais con. Un jour, il m’a envoyé cette illustration, inspirée par mes chansons, et j’ai trouvé le rendu très beau. Ce que j’aime, c’est que ça évoque plein de trucs et personne n’y voit la même chose : y’en a qui pensent que c’est une cagoule de ski, d’autres que ça donne un côté agressif, d’autres un aspect sexuel, d’autres encore y voient plus un côté mignon avec les fleurs vieillottes. Rien que pour ça, je trouve la pochette intéressante.

    Dans ton dernier clip, tu mets une cassette dans un auto-radio et tu conduis une vieille voiture. C’était mieux avant ? Non, mais tout ça, c’est un peu comme la pochette, ça évoque plein d’images… Plein de sensations. J’ai toujours enregistré mes morceaux sur cassette. Jusqu’il y a peu, je m’en foutais des ordis, ça m’intéressait pas. J’aime le souffle qu’il y a sur les cassettes, on a oublié à quel point c’est beau le souffle, à quel point ça apporte de l’émotion.

    Qu’est-ce que tu écoutes qui n’a rien à voir avec ton univers ? Ça va faire pompeux, mais j’aime énormément Ravel ou Debussy. J’adore aussi parler de Bach, mais c’est vraiment loin de ce que je fais. J’admire mais je ne compare pas, il n’y a absolument aucun parallèle. J’écoute du Bach pour prendre des vacances des guitares électriques. Sinon j’aime beaucoup tout ce qui est instrumental et en ce moment j’écoute beaucoup pas mal de rappeurs de Toronto. Ils écrivent des morceaux lents, atmosphériques, j’adore.

    Tes morceaux à toi ne sont effectivement pas lents… Non, ma musique est assez nerveuse, et comme je pense souvent mes mélodies en marchant, et que je marche vite, le tempo est assez rapide. Et puis, avec mon groupe, on aime bien jouer du vrai rock sur scène, avec tous les clichés. On décompte même le 1, 2, 3, 4 avant chaque morceau. La scène, c’est un peu la récré, on boit des bières, on est entre potes, on se connaît par cœur. Mais ce que je préfère, je crois, c’est me coucher en ayant eu une idée dans la journée, une bribe musicale qui m’est tombée dessus.


    35 ans en 5 dates:

    En 1990 : Première compo en acoustique, j’avais appelé le morceau Grégoire, je ne sais pas pourquoi, le prénom devait me faire marrer. Je m’étais enregistré sur un platine-cassette, et je jouais de la guitare. Je me souviens, je ne jouais pas fort parce que j’étais dans le salon de mes parents et c’était un peu la honte de faire genre j’enregistre un morceau alors que je savais à peine jouer de la guitare.

    En 2000 : Je pars en Nouvelle-Zélande pour devenir une rock star, je voulais vraiment faire un gros truc. Bon, ça n’a pas trop marché, j’ai surtout été serveur, mais je faisais quand même 3 concerts par semaine.

    Fin 2006 : création de mon Myspace, je signe avec une maison de disques

    Année 2009 : 1er album avec de supers critiques, et ensuite j’ai enchaîné avec une centaine de dates.

    Milieu 2012 : 2e album. Que j’ai écrit en 6 mois.

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