En ce moment

    22/03/2010

    Critique livre: Exils de Nuruddin Farah

    Par Armelle de Rocquigny

    Cette semaine, StreetPress a lu Exils de Nuruddin Farah, un livre assez déprimant sur la guerre civile en Somalie. Si toi aussi tu veux savoir pourquoi à Mogadiscio des enfants s'amusent à tirer sur des passants, c'est par ici.

    Un livre sur la guerre civile

    « Un proverbe somalien dit que les chaussures d’un mort sont plus précieuses que lui vivant». C’est dans cette atmosphère pesante que Nuruddin Farah donne vie à son récit, dans la ville de Mogadiscio déchirée par des conflits claniques et hantée par l’incertitude d’être encore vivant à la tombée de la nuit.

    Après 20 ans d’exil à New-York où il a fondé une famille, Jeebleh revient dans sa ville natale pour honorer la mort de sa mère mais aussi pour aider son ami, Bile, à retrouver ses nièces mystérieusement disparues.

    Mais derrière cette énigme presque prétexte, c’est la guerre civile et le désastre qu’elle a semé qui tiennent le premier rôle. Il est donc surtout question de cette bataille insensée dans laquelle la méfiance est devenue le mot d’ordre. Méfiance vis-à-vis des hommes mais méfiance aussi vis-à-vis des enfants qui prennent les passants pour cible en guise de distraction.

    Exils de Nurudin Farah, aux éditions Serpent à Plumes

    Où le lire ?: Le soir calé dans mon lit… Mais pas après avoir regardé un docu sur Haïti
    A qui l’offrir ?: A ton cousin qui part faire de l’humanitaire en Somalie
    On le déconseille: A ta copine américaine qui croit que son pays est entrain de sauver le monde…
    Lu jusqu’à la page: 384 sur 384
    Temps pour arriver à la page 384: 4h32
    Prix par pages: 0,05€

    On a aimé: L’ambiance du récit
    On n’a moins aimé: La façon dont est révélée l’énigme

    Un des meilleurs écrivains africains pour Salman Rushdie

    Nuruddin Farah n’en pas un inconnu. Né à Baidoa (Somalie) en 1945, il a déjà consacré de nombreux ouvrages à ce thème. Avec Hier, Demain : voix et témoignages de la diaspora somalienne, l’auteur évoquait aussi les conséquences tragiques de la guerre civile et de l’exil. Considéré comme « l’un des plus fins romanciers du continent africain » (Salman Rushdie), Farah parvint à toucher le lecteur dès les premières pages.

    On lira donc Exils pour sa description stupéfiante du quotidien à Mogadiscio dans laquelle il n’a aucun mal à nous transporter. Les fans d’Agatha Christie seront, eux, peut-être un peu déçus.

    Retrouvez Nurrudin Farah en interview sur StreetPress le 5 avril.

    Source:Armelle de Rocquigny / StreetPress

    Le journalisme de qualité coûte cher. Nous avons besoin de vous.

    Nous pensons que l’information doit être accessible à chacun, quel que soient ses moyens. C’est pourquoi StreetPress est et restera gratuit. Mais produire une information de qualité prend du temps et coûte cher. StreetPress, c'est une équipe de 13 journalistes permanents, auxquels s'ajoute plusieurs dizaines de pigistes, photographes et illustrateurs.
    Soutenez StreetPress, faites un don à partir de 1 euro 💪🙏

    Je soutiens StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER