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    26/03/2010

    Grégoire Korganow, photographe: Mon expo 'Père et Fils' «a suscité beaucoup de réactions: de la gêne, du trouble et de l'émotion»

    Par Aurelie Achache

    Sur StreetPress, et entre deux cours de chasse-neige avec ses enfants dans les Alpes, Grégoire Korganow nous explique pourquoi il a photographié des pères avec leur fils, (torse) nu dans sa dernière expo 'Père et Fils'.

    Pourquoi avoir travaillé ce duo familial, le père et le fils ?

    Après l’arrivée de mon fils (que j’ai adopté), je me suis rendu compte que j’avais des choses à dire à propos de mon propre père, c’était comme une mise en miroir. C’est aussi et surtout un travail sur la ressemblance et l’hérédité. Après l’arrivée de mon fils, j’ai eu cette envie. Et puis mon premier appareil photo, c’est mon père qui me l’a offert, et une des premières photos que j’ai faites, c’était lui aussi. C’était une manière de me le rappeler.

    C’est ta mère qui a du être jalouse…

    Non ! Ce travail est une histoire de garçons. Pendant la séance photo, si les mères et compagnes accompagnaient les duos, je leur demandais de ne pas assister au shooting. C’était vraiment entre garçons où les femmes n’avaient pas leur place.

    Et pour les frères ? Dans tes séries tu choisi toujours de photographier un seul fils avec le père, même dans le cas de fratrie.

    C’est un travail sur une relation, un rapport entre un fils et son père, qui varie selon les fils. Sinon c’était une photo de famille ! Il y a eu un cas d’un père qui a quatre fils. Je l’ai pris quatre fois en photo avec chacun de ses fils.

    Grégoire Korganow

    Les photos montrent ces hommes nus. Pourquoi les avoir déshabillés ?

    Le nu est suggéré, en fait ils sont torses nus. Je ne voulais pas qu’on s’accroche à un détail, à une anecdote, qu’on devine la classe sociale, ou une appartenance. Je voulais qu’il y ait simplement un rapport entre le père et le fils, dans l’intimité. Et puis être torse nu, c’est un truc de garçons. On se compare, on voit le temps qui passe, les ressemblances. Ça a suscité beaucoup de réactions: de la gêne, du trouble et de l’émotion. Ce n’était pas juste un gadget.

    Comment as-tu choisi tes modèles ?

    Au début, j’ai pris en photos mes amis, puis mes voisins ou moi-même avec mon fils et mon père. Puis quand je n’ai plus eu d’amis ou de voisins à photographier, j’ai passé une annonce sur Facebook. Je ne connaissais donc pas ces personnes, mais ceux qui répondaient, étaient très motivés et ces photos ont donné prétextes à beaucoup de retrouvailles. Certains pères et fils ne s’étaient pas vus depuis des années donc ça a fait remonter beaucoup de souvenirs et d’émotions.

    Sinon, j’ai cru comprend que tu étais sur une piste de ski. Alors, raclette ou fondue ?

    Définitivement raclette ! J’en ai même mangée une hier soir !

    Père et Fils, au Forum des Images

    Exposées en grand format au Forum des Halles (Paris) jusqu’au 10 avril, les photos de Grégoire Korganow s’inscrivent dans le cycle cinématographique « Les pères » actuellement à l’affiche au Forum des Images. Le but: Apporter un nouveau regard sur les évolutions de la relation père/fils.

    Pour voir les quarante clichés de Korganow, direction les couloirs du Forum, côté cinéma et sur tout le niveau -3.

    Source: Aurélie Achache / StreetPress

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