En ce moment

    21/06/2010

    Les rockeurs parisiens «Seattle 2.0» aiment le 'Too Much' et la déconne

    Ed-Äke: « On est complètement mégalo »

    Par Noémie Toledano

    Sur StreetPress, Fred, Dimitri, JB et Nico de Ed-Ake, parlent de NRJ, d'arrogance et de grenadine. Un mélange qui pourrait donner un sacré mal de tête. Ça tombe bien leurs influences c'est le grunge du début des 90's qui fait headbanger sec.

    Salut les garçons. Alors vous êtes qui?

    Fred: Salut, nous sommes Ed-Äke, groupe de rock parisien composé de cinq jeunes hommes. On existe depuis bientôt 10 ans. On cherche nos influences dans le rock anglais des 60’s, 70’s jusqu’au rock US des années 90 et 2000 avec un gros attachement a la scène grunge de Seattle des années 90.

    Cet attachement, c’était avant ou après que Les Inrocks écrivent sur vous « C’est Seattle 2.0. » ?

    Dimitri: Merde elle voit tout.
    JB: Elle fait partie du KGB.
    Fred: C’était bien avant la critique des Inrocks donc ça nous a fait plaisir qu’ils aient su remarquer nos influences et les souligner.

    Ed-Äke, ça veut dire quoi?

    Fred: Pour le petite histoire, on était jeunes, on jouait dans des groupes différents. Nos groupes tournaient un peu mal. On s’est réunis un soir et on s’est dit « faisons un groupe, ça s’appellerait Ed-Äke ». C’est jeu de mot que j’ai trouvé avec l’anglais « headache » (mal de tête), mais c’est un mot qui ne veut rien dire. C’est simplement une sorte de phonétique inventée qui sonne un peu suédois.

    Ed-Äke – Bio express

    Comme souvent dans le rock, il y a deux frères, Dimitri et Nico, et des amis d’enfance, Julien, Fred et JB, se rassemblant après le split de leurs groupes respectifs dans un garage de l’Est Parisien pour y créer un nouveau son autour de deux guitares, d’une basse et d’une batterie. Leur premier EP «Stade Kritik» sort en 2003 et très vite les concerts s’enchaînent.

    « In Loving Memory Of A Dead Rock Band », leur premier album, enregistré, mixé et masterisé par Francis Caste (Tracy Gang Pussy, Zuul FX, Lazy…) sorti en 2007 a été un succès critique. JD Beauvallet, journaliste aux Inrocks, dira même d’eux “c’est Seattle 2.0”
    Decadence and Poetry est leur deuxième album.

    Avec un nom pareil, il doit y avoir pleins de trucs qui vous donnent mal à la tête?

    Dimitri: Oui, comme tout le monde. Sans faire le vieil ado de 16 ans, il y a des trucs qui nous révoltent. La société aujourd’hui, c’est pas la teuf tous les jours.

    Et en musique, y a des trucs qui te font mal à la tête?

    Dimitri: J’ai beaucoup de mal à allumer NRJ par exemple ou d’autres radios comme Voltage.

    Si NRJ t’appelle pour une interview tu dis non?

    Dimitri: Ce n’est pas ce que je veux dire. Je ne valide pas certains choix de la programmation. Je suis pas hip-hop ou ragga. Mais j’aime autre chose que le rock, il y a même des trucs de disco qui me plaisent à fond.
    JB: Bon maintenant Dimitri, c’est moi qui t’interviewe. Pourquoi est-tu triste?
    Dimitri: Mais je suis pas triste. C’est pas de ma faute si je tombe sur la question qu’est-ce qui te donne mal à la tête.

    La session acoustique


    J’ai vu le trailer de votre album sur votre MySpace. Ça fait un peu bande-annonce pour un film sur les Stones ou The Doors. C’est pas un peu too much?

    Nico: Je vais répondre à cette question puisque tu es en train de critiquer mon travail. Sache donc que c’est moi qui fait les trailers. Je travaille aussi sur le making-of de l’enregistrement de l’album. Si ça fait un peu film c’est pour créer le suspens en attendant le documentaire.
    JB: On est complètement mégalo, donc oui c’est too much!
    Fred: Tu dis « too much », mais c’est un problème franco-français. On fait du rock, on produit des images. Qu’est-ce qui est too much? On monte sur scène, on fait de notre mieux pour mettre le feu.
    Nico: On n’a pas pris les images d’un autre groupe. Ce ne sont que les images de nos concerts, de notre public. Donc ce n’est pas tout much, ce n’est pas « pas assez much », c’est la réalité de ce que nous vivons.
















    « J’ai beaucoup de mal à allumer NRJ

    Donc, vous êtes des rock stars?

    Tous: Mais oui bien sur.
    Fred: On est surtout des rockeurs. Dans l’imagerie Rock n Roll, un peu d’arrogance c’est cool, ça fait pas de mal. Tu es là pour proposer de l’image et du délire aux gens.

    Et des rock stars, ça parlent de quoi dans leur album?

    Nico: Nos textes parlent d’émotion, de sentiments humains un peu universels : l’amour, la haine, ce qu’on vit pendant l’adolescence.

    Pourtant elle est loin derrière l’adolescence, non?

    Tous: Eh Oh!
    Nico: On n’a pas 50 balais!
    JB: On va t’interviewer toi! Alors c’est quoi le soucis? Tu ne nous aimes pas, c’est ça?
    Fred: Elle nous a traités de prétentieux et de vieux!
    JB: En fait on a le syndrome de Peter Pan!

    Decadence and Poetry – le trailer

    Et en dehors de la musique?

    Dimitri: J’ai envie de te dire, on ne fait que de la musique!
    Fred: Une question qu’on nous pose souvent en France c’est « Tu fais de la musique, mais ton métier c’est quoi? ». Ben mon métier, c’est d’être là à répondre à tes questions à 17h30.
    Nico: C’est un job à plein temps. Entre les répétitions, les enregistrements, les concerts ça ne laisse pas beaucoup de place pour autre chose. Mais si tu poses la question, c’est que tu as conscience que c’est de plus en difficile pour les musiciens de gagner leur vie.
    Dimitri: Sinon nos passions, c’est les femmes et l’alcool.
    Nico: Moi, c’est les hommes et la grenadine.
    JB: On est un groupe super cool. Tu regrettes pas, hein?

    « Ma passion, c’est les hommes et la grenadine »















    « Un peu d’arrogance c’est cool: Tu es là pour proposer de l’image et du délire aux gens »

    Pas du tout. Justement JB, ça te fait quoi que Michela (notre photographe) pense que tu ressembles à Michael Pitt?

    JB: Ah Michela, tu as vu c’est ambiance boudoir, on est bien ici. Je m’en fous, en fait.
    Fred: Moi je trouve que tu ressembles à quelqu’un d’autre…
    JB: Sarkozy.
    Dimitri: Moi je trouve que tu ressembles à Bruce Springsteen, mais quand tu es fatigué.

    Pour finir les gars, quelle est la question qu’on vous pose jamais, mais à laquelle vous avez vraiment envie de répondre?

    Nico: Mais Nico, comment fais-tu pour être aussi musclé?
    JB: Pourquoi vous êtes si drôles en interview?
    Dimitri: Personne n’a jamais osé me la poser, c’est « Est-ce que c’est vrai que tu es avec Kate Moss? ». Et la réponse c’est non, non, non, désolé, non je ne suis pas avec Kate Moss.
    Fred: Ça fait quoi de vendre 3 millions d’albums? Je ne sais pas, on en a vendu 6.

    « Tu nous traites de prétentieux et de vieux?»

    Le shooting photo de Ed-Äke by Michela Cuccagna














    « Non, je ne suis pas avec Kate Moss.»

    Source et Crédits Photo: Noémie Toledano et Michela Cuccagna |“StreetPress”:http://www.streetpress.com

    Le journalisme de qualité coûte cher. Nous avons besoin de vous.

    Nous pensons que l’information doit être accessible à chacun, quel que soient ses moyens. C’est pourquoi StreetPress est et restera gratuit. Mais produire une information de qualité prend du temps et coûte cher. StreetPress, c'est une équipe de 13 journalistes permanents, auxquels s'ajoute plusieurs dizaines de pigistes, photographes et illustrateurs.
    Soutenez StreetPress, faites un don à partir de 1 euro 💪🙏

    Je soutiens StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER