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    04/05/2013

    Julien Morel, rédacteur en chef du magazine, nous reçoit dans l'antre de tous les « Vice ».

    « Vice, c'est le petit X de l'extrême »

    Par Mylène Bertaux

    Entre provocation et recherche de l'inédit, les mecs de Vice tirent leur épingle du jeu avec des «stories» exclusives. De l'extrêmetainment chez Vice ? Julien Morel, boss de la version française nous répond.

    Je t’ai senti hyper réfractaire au fait de qualifier d‘«extrême » le journalisme chez Vice. Pourtant, on n’est pas chez Marie-Claire.

    Quand tu es photoreporter et que tu décides de partir en reportage de guerre, là c’est extrême, avec 3 X. Nous on transforme des sujets qui pourraient être chiants et on trouve l’angle pour les rendre corrects. Comme le mec qui a arrêté de dormir 72h ou la fille qui est partie à un défilé sous substances. Mais c’est vrai que c’est un journalisme de niche. On est le petit x de l’extrême.

    Vous passez du temps avec des mecs bizarres qui impriment des armes avec des imprimantes 3D. Il faut qu’on se mette d’accord sur la définition d’extrême.

    Je considère qu’on fait du journalisme intéressant. Ce n’est pas que c’est extrême, c’est juste que ce n’est pas chiant et même profondément intéressant. On ne fait pas d’articles, on écrit des stories tout en ayant un ton littéraire.

    On est le petit x de l’extrême

    Le pseudo non style, l’apparent non choix des sujets, c’est hyper travaillé ?

    Clairement oui, c’est beaucoup de boulot. Par exemple, les gens qui essaient de nous copier n’y arrivent pas. C’est même carrément une catastrophe ! Le journalisme bâtard qui fait de la pub, non merci ! Le buzz, c’est exactement ce qu’on ne veut pas faire. On est l’inverse de ça. Chez nous, il y a toujours une valeur ajoutée, un angle.

    Pourtant, vous connaissez bien les ficelles du trash. Les putes, la drogue, le scato…

    Disons que ça se fait naturellement. Il y a des trucs pour appâter le chaland, en effet, mais pas que. On mélange des trucs de l’ordre du fanzine et je l’assume. Après, il y a des trucs profondément drôles comme le mec qui se fait un tatouage sur le visage pendant 3 semaines. Ce n’est pas gratuit. Ce n’est pas le côté bête d’avoir un tatouage sur la tête qui est drôle. C’est le fait d’être confronté à des gens très normaux. Le mec essaie même de se choper un job ! C’est une histoire que tu peux trouver dans un fanzine punk eighties.

    Et les stories, elles viennent d’où ?

    On en a partout. Il y a des blogs mexicains où il y a de ces trucs ! Ça ne m’étonne pas qu’ils aient les meilleures stories ! Tout se passe en bas de chez eux. Mais même en France, il y a des histoires en bas de chez toi, juste en sortant de Château d’eau.

    Jamais de provoc gratuite ?

    Si, si quand même. Mais assumée, parce que c’est marrant. En fait Vice c’est un truc ultra réflexif.

    3e degré ?

    Non, c’est carrément 1er. Ce qu’on écrit dans les chroniques, on le pense. Après, il a toujours ce que pensent les autres. C’est de l’ultra-élitisme. Il y a de la provoc’ gratuite parce le magazine, soit tu l’aimes soit tu le hais. Il n’y a pas de juste milieu. Rien que ça, c’est un peu extrême quand même. C’est vrai qu’on est tous un peu extrêmes.


    Un des blogs mexicains préférés de Vice

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