23/11/2011

Pourquoi devrions-nous rembourser votre dette ?

A l'Assemblée: Jeunes actifs VS Députés

Par Johan Weisz

Et si à la manière d'un héritage les jeunes actifs refusaient de prendre en charge les dettes de la France ? Pour les députés UMP « chaque individu n'est pas libre de dire s'il va contribuer au remboursement de la dette ». Flûte !

1 Les faits:

Au 1er septembre 2011 la dette publique de la France a atteint 1692,7 milliards d’euros , soit plus de 86% du Produit Intérieur But du pays. C’est 26.000 euros par an et par habitant et ce n’est pas prêt de s’arrêter: Les prédictions de base prévoient que la dette en 2014 atteigne le pic de 91,7% du PIB .

2 Le contexte:

26.000 euros par an sur le dos… pas très optimale comme condition, surtout pour démarrer dans la vie active. Voilà donc l’héritage laissé par la génération aux manettes jusqu’à aujourd’hui. Mais heureusement, un héritage ça peut se refuser, c’est mon oncle notaire qui me l’a dit. D’ailleurs mon oncle quand il a hérité de papy, il a déchiré en quatre le contrat qui lui promettait une Mini Cooper jaune… mais aussi 26.000 euros de dettes. Alors, si on faisait comme Tonton ?

Allez prendre le train dans les pays qui nous entourent. En Grande-Bretagne, en Italie. Allez faire un tour par là-bas

3 La question de StreetPress:

Pourquoi devrions-nous rembourser votre dette ?

4 La réponse des députés:

Tais-toi et pleure en silence

Charles de la Verpillière – UMP – Ain: « Malheureusement ou heureusement chaque individu n’est pas libre de dire s’il va contribuer personnellement ou pas au remboursement de la dette. »

Michel Lejeune – UMP -Seine-Maritime: « Dans le civil on peut hériter un héritage avec des dettes. Mais là c’est la Nation, c’est quand même plus compliqué de refuser. »

On peut se réjouir enfin que tout le monde ait compris qu’on était tous concernés

Vive la dette !

Michel Piron – UMP – Maine-et-Loire: « Ne tombez pas dans le piège qui consisterait à rompre le lien entre les générations (…) Allez prendre le train dans les pays qui nous entourent. En Grande-Bretagne, en Italie. Allez faire un tour par là-bas. Allez voir l’état des routes même au Canada. (…) Dire que c’est les jeunes qui remboursent la dette, excusez-moi … Ce n’est pas les étudiants qui remboursent la dette aujourd’hui c’est tous ceux qui travaillent. Et c’est aussi les retraités. Et demain ça va être tout le monde. »

Brigitte Barrège – UMP- Tarn-et-Garonne: « Ma génération qui est bien plus ancienne que la vôtre, on paie aussi des dettes d’il y a 30 ans. Je crois que c’est une prise de conscience collective. Et en ce sens on peut se réjouir enfin que tout le monde ait compris qu’on était tous concernés. »

Sébastien Huyghe – UMP – Nord: « Les jeunes ne sont pas une génération sacrifiée »

Jean-Pierre Door – UMP – Loiret: « Pourquoi les jeunes devraient rembourser la dette ? Ça c’est une bonne question … C’est parce que nous nous avons été probablement un peu trop loin dans les mauvais engagements financiers. Nous confions peut-être un héritage difficile mais on donne aussi des atouts. »

Les 35 heures, c’est 150 à 200 milliards de nouvelles dettes que vous allez devoir payer. Qu’on envoie la facture à Solférino !

La faute aux socialos et aux soixante-huitards

Jean-Michel Fourgous – UMP – Yvelines: « Les 35 heures, c’est 150 à 200 milliards de nouvelles dettes que vous allez devoir payer. Qu’on envoie la facture à Solférino »

Valérie Rosso-Debord – UMP – Meurthe-et-Moselle: « C’est vrai que c’est eux qui vont tout payer. C’est-à-dire que la génération en dessous de 40 ans va tout payer. Il faut faire en sorte que les générations de soixante-huitards qui ont tout eu et qui ont été somme toute assez égoïstes ne se retrouvent pas à faire tout payer par les autres. »

Et à gauche

Patrick Braouzec – ex-PC – Seine-Saint-Denis: « Ce n’est pas un problème de génération, c’est surtout un problème de qui paie. Est-ce que les plus riches doivent effectivement payer beaucoup plus aujourd’hui ? »

Les générations de soixante-huitards ont tout eu et ont été somme toute assez égoïstes