07/12/2011

Germanophobes nos hommes politiques ?

Qu'est-ce que vous aimez le plus en Allemagne ?

Par Jacques Torrance

Du « baroque allemand » pour Hervé Mariton à « Goethe et des poèmes plus récents » pour George-Pau Langevin, à l'Assemblée Nationale tout le monde aime quelque chose de l'Allemagne. Michèle Alliot-Marie aime surtout sa bonne copine Angela.

Angela Merkel, je suis allée chez elle, elle est venue chez moi

1 Les faits:

Lundi 5 novembre, la chancelière allemande Angela Merkel était en visite à Paris pour rencontrer Nicolas Sarkozy et parler dette européenne. Une visite qui intervient une semaine après les déclarations d’Arnaud Montebourg qui avait comparé Angela à Bismarck sur LCP :

« Le nationalisme allemand est en train de resurgir à travers la politique à la Bismarck de Mme Merkel (…) qui construit la confrontation pour imposer sa domination ».

Les Allemands sont des bons vivants sympathiques. Je n’ai aucun problème avec les Allemands

2 Le contexte:

« Germanophobie », « irresponsable », « inacceptable et scandaleux » … L’UMP ne s’est pas faite prier pour casser du sucre sur le PS dès la sortie d’Arnaud Montebourg. Chefs de file de anti-anti-Merkel, François Fillon et Alain Juppé qui a dénoncé « les risques de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie ».

Le premier ministre a tapé encore plus fort:

« Créer un fossé entre la France et l’Allemagne (…) pourrait libérer des forces enfouies aux tréfonds de notre histoire et enclencher la mécanique infernale de la division »

Le Parti Socialiste a refusé les accusations de germanophobie regrettant « une opération de communication visant à discréditer la gauche comme si elle était l’anti-France » (Pierre Moscovici). François Hollande était lui en Allemagne au moment de la polémique:

« Aucun de nos amis allemands ne nous a posé cette question. Je leur ai demandé: vous avez entendu parler de propos germanophobes? »

En fait tout le monde aime le pays de la Currywurst.

3 La question de StreetPress:

Qu’est-ce que vous aimez le plus en Allemagne ?

Le baroque allemand en terme de richesses architecturales et de richesses décoratives

4 La réponse des députes:

Les plus sentimentaux

Hervé Mariton – UMP – Drôme: « Le baroque allemand en terme de richesses architecturales et de richesses décoratives. »

Michèle Alliot-Marie – UMP – Pyrénées-Atlantiques: « Il y d’abord de gens avec qui je m’entends bien et que je connais bien comme Angela Merkel. Je suis allée chez elle, elle est venue chez moi ».

Jean-Pierre Grand – UMP – Hérault: « Les Allemands sont des bons vivants sympathiques. Je n’ai aucun problème avec les Allemands. »

Christian Vanneste – UMP – Nord: « Ah moi je suis germanophile parce que j’ai une très grande admiration professionnelle pour la philosophie allemande. Héhé. »

Les plus footeux

Lionnel Luca – UMP – Alpes-Maritimes: « Si j’étais provocateur je dirais qu’ils jouent bien au football »

Bruno Le Roux – PS – Seine-Saint-Denis: « Ne pas me souvenir de Seville en 1982 »

Une culture allemande pleine de qualité, une industrie allemande pleine de qualité, enfin un peuple allemand plein de qualités

Les plus politiques:

Christiane Taubira – DG – Guyane: « Par exemple les Allemands ont été extrêmement performant sur la formation professionnelle ».

Jean-Marie Le Guen – PS – Paris:: « Ils ont un rapport aux universités qui est à la fois respectueux où la notion de service public est forte (…) Une culture allemande pleine de qualité, une industrie allemande pleine de qualité, enfin un peuple allemand plein de qualités. Ce qui n’empêche qu’il peut avoir un gouvernement dont on n’apprécie pas l’orientation, ce qui est le cas »

Les plus pragmatiques

George-Pau Langevin – PS – Paris: « On est marié et on a l’obligation de réussir ensemble sinon c’est la catastrophe. Voilà c’est une bonne raison d’aimer l’Allemagne. »

Bernard Debré – UMP – Paris: « La germanophilie c’est quoi ? C’est aussi la stabilité et la paix. Nous avons tellement combattu les Allemands qu’il vaut mieux s’entendre avec eux. »

On est marié et on a l’obligation de réussir ensemble sinon c’est la catastrophe