02/11/2010

Critique: Jackass 3D avec Johnny Knoxville

Par Benjamin Gans

Retour en force des célèbres Jackass avec un épisode qui fera gicler sang, sueur et larmes de douleur sur vos lunettes 3D. Ames sensibles s'abstenir…

Jackass is hype

Vous l’ignoriez sans doute mais ce dernier film des Jackass a été projeté au célèbre Museum of Modern Art de New York, aka The MoMa. Voilà donc la plus célèbre bande d’ados attardés américains (bientôt quarantenaires) emmenés par leur leader Johnny Knoxville consacrée au comble du hype. Que de chemin parcouru après dix années de cascades scato-sado-maso en tous genres qui ont fait le bonheur de MTV. Mais au-delà de cette consécration, on peut affirmer sans se tromper que la plus grande prouesse de cette bande de tarés est d’être encore en vie et pas handicapés (moteur). Heureusement pour nos zygomatiques car la recette marche toujours autant. C’est sale, dégueu, bête et totalement absurde mais miracle, toujours aussi drôle.

Fiche technique

Réalisé par Jeff Tremaine avec Steve-O, Johnny Knoxville, Wee-Man, Chris Pontius, Bam Margera
Durée: 1h16
Vu au: Gaumont Opéra avant première
Affluence: Salle blindée en présence de Tremaine, Margera et Knoxville
J’y vais avec: un nain, un vieux incontinent, un obèse, un débile, tous ceux qu’on ne voit pas au cinéma et qui sont au casting
Glace ou Pop-Corn: pour une fois, mieux vaut ne rien manger du tout !
Note: 3/5

« Mais…pourquoi c’est drôle ? »

Avec Vincent, notre geek préféré, j’attends notre tour dans le couloir de l’hôtel Park Hyatt avant l’interview promotionnelle expresse de 7 minutes qui nous est accordée par trois Jackass. L’une des attachées de presse qui nous tient compagnie nous interroge, elle est vraiment perplexe: « Mais euh, pourquoi vous trouvez ça drôle ? ». «Ben parce que c’est absurde… » justifie Vincent sans trop comprendre le sens d’une telle question. Effectivement, regarder un film de Jackass, ça n’a aucun sens : c’est d’une absurdité totale et ce genre d’humour ne s’explique même pas. On y adhère ou pas, point. Regarder Johnny Knoxville faire du patin à roulette dans un enclos à buffles, contempler Dave England recevoir un coup de poing par surprise, assister à une bagarre de nains, essayer de tenir debout face à un réacteur d’avion pleine puissance etc, etc…, tout ça ne rime à rien du tout.

Cinéma or not cinéma ?

Maintenant, est-ce à dire que c’est du cinéma ? En fait de film, ce n’est qu’une simple succession de sketchs. Et l’argument 3D n’est qu’un prétexte pour nous servir un beau générique explosif. La nouveauté la plus intéressante réside en fait dans l’utilisation des ralentis. Se repasser les visages déformés sous les impacts est carrément jouissif, d’autant plus sur grand écran. C’est d’ailleurs l’une des recettes de jackass : on ne fait pas semblant, c’est même le contraire du cinéma qu’Hollywood nous sert en permanence. Ici, il n’y a pas de place pour le chiqué : ça saigne, ça cogne, ça sonne. Et le public plein d’empathie souffre avec ses héros favoris. En somme ça fait vraiment mal, et ne me demandez pas pourquoi, mais c’est cela qui est drôle.

La bande-annonce


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Source: Benjamin Gans | StreetPress