12/01/2012

Le groupe életro-pop-rock en concert samedi 14/01 à la Maroquinerie

Mina May: « Pas vraiment sûr que nous apportions quelque chose de novateur »

Par Etienne Gin

De retour d'un an au Canada, Flashing Teeth, El Pulpo, Kriss et Antoni de Mina May reviennent sur leur album Everything Was Beautiful And Nothing Hurt, sorti fin 2011. Vous pourrez retrouver les loulous en concerts samedi 14, à la Maroquinerie (Pari

Le titre de votre 2ème album est-il nostalgique ? (En français : « Tout était beau et rien ne fait mal »)

Flashing Teeth : Le texte de la chanson du titre de l’album parle de quelqu’un qui va mourir. On a choisi ce titre car il correspondait à la tonalité générale. Les morceaux sont reliés à ce thème récurent. Mais ce n’est pas non plus un album-concept.

Rester un an au Canada, ça vous a inspiré pour faire cet album ?

El Pulpo : Oui ça a commencé à Montréal : les trois autres membres avaient enregistré ce morceau à la fac de Concordia, puis j’ai posé ma voix dessus. On a enregistré tous ces morceaux en live, dans l’urgence. On voulait quelque chose de frais, de spontané. L’album a été composé en 3 mois et demi. Il y a des morceaux que l’on a fini de composer en studio, la veille des prises. Mais après l’enregistrement, il y a un travail de recherche. On aime bien bidouiller et trafiquer en studio.

Maintenant que vous parlez bien québécois, comment trouvez-vous la scène canadienne ?

El Pulco : C’est pas quelque chose que l’on peut vraiment improviser ! Tabernacle ! Non sérieusement au Canada, il y a une scène vraiment riche, très créative.

Antoni : Mais là-bas, 99% des groupes avec lesquels on a joué sont anglophones. Bah en fait des groupes francophones, on n’en a pas rencontrés ! Mais les contacts que l’on a pu avoir, comme avec Suuns par exemple, c’était des choses qui nous plaisaient. Et puis, on avait perdu le numéro de Garou … Sinon on l’aurait bien appelé.


« On aime bien bidouiller et trafiquer en studio »


[Vidéo] Everything was beautiful and nothing hurt

Au Canada ? On avait perdu le numéro de Garou… Sinon on l’aurait bien appelé

Je veux savoir ce que raconte l’étrange vidéo de « Think twice »…

Tous : Aucune idée, on ne sait pas…

Mais le côté dark et bizarre de cette vidéo, c’est quelque chose que vous voulez donner a l’image du groupe ?

Antony : La proposition de Elise Wiener, la réalisatrice du clip, c’était le contraste avec le morceau qui a un côté assez dynamique et garage. Le concept avec le côté obscur de la nuit américaine, pas du tout rythmé, ça nous a bien plu !

Parlons du morceau : pensez-vous que les Rolling Stones referont un titre aussi réussi que votre « Think twice » ?

Antoni : Je n’ai pas l’impression que les Rolling Stones aient fait de bons morceaux depuis des décennies… Avec ce qu’ils ont donnés avant, ce n’est pas bien grave ! Mais je ne pense pas que l’on puisse comparer ce morceau à ce qu’ils faisaient…

Mais comment faites-vous pour faire des morceaux déstructurés qui sont dansants ?

Antoni : A la base, c’est beaucoup plus compliqué ! Le principe de création, c’est délayer au maximum. On a tous une culture des années 60-70. Les morceaux que l’on faisait au début étaient beaucoup plus longs. Maintenant, on a une volonté d’aller vers quelque chose de plus essentiel, de composer dans l’urgence, pour que ce soit plus efficace. Tout en gardant notre univers, on essaye de faire quelque chose de dansant…

On peut dire que vous faites de la pop psychédélique ?

Antoni : Je pense que l’on est moins pop qu’avant. On est plus direct, plus proche du rock. Mais ce n’est pas faux car on pense qu’il faut plusieurs écoutes pour s’approprier notre musique, donc on fait bien du psychédélique !

Flashing Teeth : Quand on fait de la musique, je ne pense pas que l’on cherche à rentrer dans une catégorie. La catégorie ne sert qu’à guider les gens qui veulent t’écouter.

Que pensez-vous de la scène rock française actuelle ?

Flashing Teeth : Je pense que les Français s’exportent surtout dans le milieu électro où ils sont vraiment crédibles. Sinon ce sont des ovnis. On peut citer Phoenix comme ovni ! Mais c’est vrai qu’à part des DJ et des artistes électroniques, je ne vois pas grand monde de populaire à l’étranger. L’électro est une culture jeune et la « french touch » est arrivée avec, ça aide pour l’export. Mais pour le rock, la culture est et reste anglo-saxonne.

Pour des Français, chanter en anglais, c’est donc un atout ?

Flashing Teeth : Le public français écoute d’abord les paroles quand c’est en français, mais quand c’est de la musique anglo-saxonne, ils écoutent d’abord la musique…

Et comme vous êtes des Français qui font du rock anglo-saxon, qu’est-ce qui vous démarque des autres ?

Flashing Teeth : Je ne suis vraiment pas sûr que nous apportions quelque chose de novateur. Mais ce n’est pas à nous de dire ce qui nous démarque…

El Pulpo : Oui c’est au public de le dire !


[Vidéo] Think Twice / Réalisation Elise Wiener

Je pense que l’on est moins pop qu’avant. On est plus direct, plus proche du rock

bqhidden. Le public français écoute d’abord les paroles quand c’est en français