07/09/2016

Comme le Front National

Les Républicains déposent une proposition de loi pour couper le RSA aux « casseurs »

Par Robin D'Angelo

Pour dissuader les manifestants d’endommager les biens, des députés LR ont trouvé une solution: leur couper le RSA. Pour le député Arnaud Viala, « le vivre-ensemble ça passe par le respect. A fortiori quand on a soi-même besoin de la société pour vivre! »

Couper le RSA aux « casseurs ». Voilà la dernière proposition de loi d’Arnaud Viala, député Les Républicains de l’Aveyron. Avec 28 parlementaires, il demande à ce que l’on suspende pour une durée d’un an les allocations aux personnes qui se rendent coupables d’ « exactions » lors de manifestations. Le cas des « casseurs » qui ont une personne à charge devra, lui, être examiné par le Conseil d’Etat. Ouf !

Les pauvres passent entre les mailles du filet

Joint par StreetPress, Arnaud Viala, à l’origine de la proposition, s’explique :

« Les casseurs qui ont un statut de salarié sont appelés à des réparations financières lorsqu’ils sont sanctionnés. En revanche, ceux qui bénéficient d’un soutien de la société, ils arrivent à passer entre les mailles du filet. C’est anormal. »

Le député filloniste d’ajouter :

« Je crois que la population des casseurs regroupe des gens qui ont la certitude de ne pas être appelés à réparation parce qu’ils démontreront qu’ils n’en ont pas les moyens. »

Et de citer le saccage de l’hôpital Necker, où « l’enquête a montré que certains de ces individus bénéficient des dispositifs sociaux ». « Le vivre-ensemble ça passe par le respect, comme ne pas endommager les biens publics. A fortiori quand on a soi-même besoin de la société pour vivre ! » s’offusque-t-il. Parmi les autres signataires : Thierry Mariani, Alain Marleix ou encore Lionel Tardy.

Inspiré par le Front National ?

Sanctionner les allocataires du RSA qui cassent pendant les manifs n’est pas une idée neuve. Le 8 juin 2016, le député FN Gilbert Collard déposait déjà une proposition de loi allant dans ce sens. À une nuance près : il préconisait de suspendre les allocations pour une durée allant jusqu’à 5 ans. Le député Arnaud Viala jure qu’il n’était pas au courant de l’initiative de son collègue. Et il change de sujet lorsqu’on lui demande si cette proposition, portée coup sur coup par le FN puis LR, est le symptôme d’une proximité.