17/10/2016

Trois assos saisissent le contrôleur général des lieux de privation de liberté

Le centre de rétention administrative de Coquelles est-il hors-la-loi ?

Par Tomas Statius

Avec l’arrivée de nouveaux lits, le Centre de rétention administrative de Coquelles serait surpeuplé donc hors-la-loi. C’est en tout cas ce que soupçonnent plusieurs assos qui déposent un recours.

Le centre de rétention administrative de Coquelles est-il hors-la-loi ? C’est la question que posent trois assos de soutien aux migrants au contrôleur général des lieux de privation de liberté.

Selon des informations de StreetPress, La Cabane Juridique, Le Réveil Voyageur et Calais Migrant Solidarity, trois assos qui interviennent dans la jungle de Calais, ont décidé de saisir ce lundi le gendarme des prisons françaises. Elles dénoncent des conditions de détention du CRA qui se sont détériorées. A commencer par le manque d’espace par retenu.

Pas assez de places

(img) La saisine

Construit en 2003 pour répondre à l’afflux de réfugiés après la fermeture de Sangatte, le CRA de Coquelles ne devait accueillir initialement que 50 migrants. Or, sa capacité n’a fait qu’augmenter au fil des années sans qu’aucun travaux d’extension n’aient été réalisés. Depuis le 30 septembre dernier et la livraison de 20 lits supplémentaires, 99 migrants peuvent désormais séjourner dans le petit bâtiment coincé entre l’autoroute et le tunnel sous la Manche. « Le CESEDA [code d’entrée et de séjour des demandeurs d’asile, ndlr] impose au moins 10 mètres carrés par retenu. Aujourd’hui on est loin du compte » s’alarme un policier calaisien.

Du côté de la préfecture, on s’efforce de dégonfler la polémique :

« Je peux vous assurer que cette augmentation d’effectifs au CRA se fait dans le respect du droit des personnes retenues. »

Les manquements au CRA sont nombreux

« Dans notre saisine, nous n’abordons pas que la question de la surpopulation » rappellent les représentants de la Cabane Juridique. Pour les membres de cette asso’, les manquements au CRA sont nombreux : visites refusées, mauvaises traductions de la part des interprètes et surtout placements directs de réfugiés dans des centres de rétention éloignés (une pratique que le CGLPL avait déjà épinglé suite à un article de StreetPress).

La balle est désormais dans le camp de l’autorité administrative.

Photo d’illustration en une