01/04/2011

« A moins que je sois pire que le diable »

Vidéo : Tariq Ramadan réagit sur la pétition de l'Obs, Aubry et Fabius

Par Maud de Bourqueney

Sur StreetPress, Tariq Ramadan «sort de son ghetto intellectuel» et revient sur la pétition de l'Obs contre le débat sur la laïcité. Fabius et Aubry avaient retiré leur signature en apprenant que Ramadan faisait partie des signataires.

1 Les faits

La semaine dernière, Martine Aubry et Laurent Fabius ont retiré leur signature d’une pétition du Nouvel Obs et de Respect Mag contre le débat sur la laïcité. La cause : Tariq Ramadan en était également signataire.

2 Le contexte

« Comment des responsables politiques socialistes peuvent-ils associer leur nom et leur voix à celle de Tariq Ramadan ? » s’étaient insurgées quatre dirigeantes de l’UMP, dont Nadine Morano, dans un communiqué. L’intellectuel suisse se voit encore reprocher son appel de 2003 à un moratoire sur la lapidation des femmes dans le monde musulman . Cette histoire de pétition signée à la fois par Aubry, Fabius et Tariq Ramadan est donc tombée à pic pour l’UMP qui a pu justifier sa position du « ni/ni » dans les duels FN/Gauche au second tour des cantonales : « Il n’y a décidément pas de pacte républicain possible » concluaient Nadine Morano et ses copines.

3 La question de StreetPress

Comment avez-vous réagi aux désistements de Martine Aubry et Laurent Fabius à la pétition contre le débat sur la laïcité ?

4 La réponse de Tariq Ramadan

« Depuis quand signe-t-on une pétition en analysant le nom de ceux qui la signent avec nous? A moins que je sois pire que le diable et que j’aie complètement entaché la substance du texte ? Je représente la figure de cet ancien colonisé (…) qui tout à coup sort de son ghetto intellectuel et social dans lequel on l’avait mis et qui vous parle d’égal à égal.

« Il n’y a pas de question de l’Islam en France, il y a des questions socio-économiques, de banlieue, d’égalité d’accès au travail, à l’habitat, à l’emploi L’ère du populisme se marie avec l’ère du compromis et du manque de courage : j’attends juste des politiques courageux. J’en ai plein des amis politiques (…) simplement avec la couverture médiatique ils préfèrent que ce ne soit pas su. »

L’ère du populisme se marie avec l’ère du compromis et du manque de courage

Je représente la figure de cet ancien colonisé qui tout à coup sort de son ghetto intellectuel