04/02/2010

J’ai pris mon pied avec des poissons

«Fish pedicure»: 7 étapes pour se faire manger les peaux mortes par des petits poissons

Par Noémie Toledano

Parce qu'il paraît que certains petits poissons aiment manger les peaux mortes entre vos doigts de pied… StreetPress est allé accélérer la chaîne alimentaire poissons / humains en testant pendant 30 minutes la « fish pedicure ».

1ère étape : Comprendre le principe de la fish pédicure

On a entendu parler de « poissons-docteurs ». Alors, bien sûr, on a fait des pieds et des mains pour les tester. Ces petits poissons, appelés garra rufas, ont la particularité d’adorer les peaux mortes de nos pieds. Ils s’en nourrissent même. Aux oubliettes nos appréhensions, on a poussé la porte de l’institut RufaFish Spa, à deux pas du Panthéon.

2ème étape : Se jeter à l’eau

Parquet flottant, poutres apparentes et musique d’ambiance, le salon ne nous a pas encore dévoilé tous ses secrets. On a bien vu l’équipe nous accueillir dès l’entrée mais, nous, ce qu’on attend de pieds fermes, c’est de faire connaissance avec les petits poissons. Notre patience est mise à rude épreuve : il faut d’abord se laver les pieds. Un coup de jet d’eau plus tard et on est enfin installé. Prêtes à se jeter à l’eau, sous nos pieds apparaît l’aquarium de 200 poissons.

3ème étape : Faire plus ample connaissance

Ces petites bêtes qui embrassent nos pieds sont originaires des rivières turques et syriennes. Là-bas, elles sont appelées « poissons-docteurs » et utilisées pour soigner le psoriasis et l’eczéma. Selon Rida Boughanmi, propriétaire des lieux, « ce n’est pas un remède miracle mais ça aurait des vertus thérapeutiques et permettrait d’apaiser la peau. » Même si la vertu curative n’est pas avérée, une baignoire remplie de rufa fish est prévue dans les prochaines semaines.

4ème étape : Se taper une bonne barre de rire

Gare aux chatouilleux, la première sensation s’apparente légèrement au supplice de la chèvre. En plus cool, quand même. Passé le stade des guilis, l’effet est plutôt agréable. Il faut juste ne pas penser que vous vous faites bouffer les pieds par de la poiscaille. Enfin, « bouffer », il ne faut pas le prendre au pied de la lettre. Ils n’ont pas de dents et procèdent par micro-aspiration. On est bien loin des piranhas.

5ème étape : Reconnaître que la taille ne dépend pas du plaisir

Et pendant que les poissons travaillent, notre hôte tente de noyer le poisson. Si on apprend que nos nouveaux amis mesurent de 3 à 4 centimètres, on ne saura pas ni combien ils coûtent, ni combien de temps ils vivent. Par contre, on apprend que les plus gros peuvent atteindre de 8 à 10 cm. « Mais, avec cette taille, l’effet n’est plus agréable et ce n’est pas approprié au bien-être. »

6ème étape : Oser voir en grand

Et on veut bien le croire ! Soumia, notre esthéticienne, nous propose de tester l’autre bassin. Au lieu d’innocents poissons de 3 cm, on trempe les pieds dans l’aquarium de, ce qui nous semble, vu d’en haut, des sardines. En réalité ces 100 rufa fish là mesurent 5 cm. La différence est saisissante. Loin des petits guilis du début, on ressent un petit picotement à chacun des baisers de poissons.

7ème étape : Y mettre le prix

Malgré tout, on ressort les pieds doux, la curiosité épanchée et la peur surmontée. C’est déjà pas mal. Pour 35 euros, les 30 minutes de bain et 49 euros la fish pédicure complète (compter 7 euros supplémentaires pour la pose de vernis), le RufaFish Spa n’est pas plus cher qu’un institut classique. Pour un résultat plus ou moins équivalent. Sauf que là, on a donné notre corps à des petits poissons. Et, en plus, on s’est vraiment senti comme un poisson dans l’eau.

“Sous nos pieds apparaît l’aquarium de 200 poissons.”

“La première sensation s’apparente légèrement au supplice de la chèvre.”

“Avec cette taille, l’effet n’est plus agréable et ce n’est pas approprié au bien-être.”

Rufa Fish Spa
3, rue des Fossés Saint Jacques, Paris 5e, RER Luxembourg
Du lundi au samedi, de 10h à 19h
www.rufafishspa.com
Tél: 01 43 29 41 36

Source: Armelle de Rocquigny / Noémie Toledano / StreetPress