12/02/2010

Notre cher directeur artistique s’expose à partir de ce vendredi

L'Oracle de Jérémie Dres

Par StreetPress

Retrouvez l'installation Oracle de Jérémie Dres et sa performance avec les Hauts de Plafond ce soir à la galerie cinqsept (Paris 11e).

Jérémie, tu en avais marre de faire des dessins pour StreetPress, alors tu vas maintenant t’installer dans des galeries ?

Non non, les dessins pour StreetPress continuent.

Ce soir, tu présentes 2 projets d’art numérique…

Oui. Le premier dispositif s’appelle Oracle. J’ai créé une machine introvertie, puisqu’il n’y a aucune interaction avec l’extérieur. C’est un horoscope qui se charge seul de créer la prédiction en fonction des signes astrologiques.

Tu veux dire que l’horoscope se génère tout seul ?

En fait, j’ai créé un lien entre le langage de programmation et la langue vivante. La programmation copie des règles grammaticales. On peut donc dire que c’est un travail linguistique. A partir des règles grammaticales et des champs lexicaux proposés. Ce qui fait que l’on obtient une infinité de possibilités de prédictions.

Et du coup, l’horoscope ne s’arrête jamais de prédire.

Oui. Ce qui m’intéressait dans ce projet, c’est l’aspect infini et perpétuel. Ce qui fait que chaque fois que l’on revient sur un signe astrologique, on a une nouvelle prédiction, puisque c’est de la création de phrases en temps réel.

En fait, tu te la joues Oulipo ?

Oui mais c’était déjà le cas dans mes précédents travaux, comme Paroles de. Avec Oracle, on est davantage dans la linguistique et la création littéraire. Mais bon, il reste quand même un peu de poésie…

… Sauf que quand Oracle prédit pour les poissons « un coup de pouce professionnel accomplira un pari dommageable » on est plus dans l’horoscope du Parisien que dans la poésie…

C’est vrai, mais si ça te rappelle le très bon horoscope d’Alexandra Marty dans le Parisien, c’est que ça fonctionne !

Et lorsque tu prédis « Jupiter amputé atteindra un traumatisme infecté », tu te prends pour la Pythie.

Bah oui, parce que parfois, ça donne des phrases complètement absurdes.

La faute à la base de données ?

On peut la nourrir. Il y a déjà 2.000 mots dans la base de donnée rien que pour le projet Oracle.

Autre chose à ajouter ?

Vous pouvez me poser une question sur Noam Chomsky ?

Ok. Alors, Noam Chomsky ?

Ce qui est intéressant chez Chomsky, c’est sa classification des termes du langage et des méthodes de construction de la phrase. Sauf que chez lui, cela reste de la théorie. Dans mes concepts, je fais une sorte d’application informatique de ses paradigmes.

Oracle, la démo :

Galerie atelier cinqsept, 7, rue de Belfort (Paris 11e)
Site
Performance vendredi 12 février à 19h30
Installation Equations lyriques du 12 au 14 février 2010

Voir aussi : Les Pixels de Jérémie

Source : François Nazon et Johan Weisz | StreetPress