02/06/2010

Aux États-Unis les immigrés mexicains ont envoyé 9% d'argent en moins au pays qu'en 2009

Par Robin D'Angelo

Pour la première fois depuis 5 ans, les immigrés mexicains des États-Unis ont envoyé moins d'argent à leur famille restée au pays. Cette conséquence directe de la crise met à mal l'économie mexicaine qui compte sur ces transferts de fonds.

1. Les faits

La Banque du Mexique a publié mardi 1er juin un rapport présentant le montant des remesas – l’argent transféré par les immigrés aux États-Unis à leurs familles au Mexique – pour le premier semestre 2010. Pour la première fois depuis 5 ans, le chiffre est négatif: Le volume en dollars des remesas a diminué de 8,99%. Il est passé de 7,3 milliards de dollars à 6,6.

2. Le contexte

Les remesas sont la deuxième source de revenus pour le Mexique, juste après le pétrole, et devant le tourisme. A titre de comparaison, le pétrole – exploité par l’entreprise d’état PEMEX – a rapporté 11 milliards de dollars pour le premier semestre 2010, soit moins du double que les remesas. Il s’agit donc d’un secteur essentiel pour l’économie mexicaine.

Pour rappel, 12 millions de mexicains vivent aux Etats-Unis, soit 10% de la population du territoire national. Il y a eu 5,5 millions de transferts de fond de janvier à avril 2010, avec un montant moyen de 325 dollars.

3. Les raisons

Selon Moises Jaimes, directeur du service de transfert de fonds de la banque mexicaine Bancomer, la diminution du volume des remesas est une conséquence de la crise économique. « Les secteurs du BTP et de la restauration ont été les plus touchés par la disparition d’emplois aux États-Unis. Et ce sont ceux qui emploient le plus de mexicains », explique t-il au quotidien la Jornada.

Néanmoins il se veut confiant: Depuis début 2010 beaucoup d’emplois ont été créés dans ces secteurs qui emploient de la main d’œuvre immigrée. La baisse du volume de remesas au premier semestre 2010 serait une conséquence à retardement de la crise de 2009. La Banque du Mexique attend un retour de la croissance des remesas pour le deuxième semestre 2010, à hauteur de 3%.

Source: Robin D’Angelo | StreetPress et La Jornada
Crédits Photos de Une: Robin D’Angelo