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    24/04/2017

    Bruno Mars, bières et fraises tagada

    Entre hipsters et quinquas, l’after électoral de Jean Lassalle

    Par Lucas Chedeville

    Dans le yacht club en bord de Seine qui accueillait l’équipe de Jean Lassalle pour la soirée électorale, les militants scandaient « On a gagné ! On a gagné ! ». StreetPress était de la fête.

    Paris 15e arrondissement – Sur la terrasse du Yacht Club, qui fait face à la Seine, deux membres de l’équipe de Jean Lassalle, costumes cintrés sur chemises blanches, s’inquiètent de la suite de la soirée :

    « -Ils vont danser les gens ? »

    « -J’aimerais bien, faut mettre de la musique. Mais là Jean fait des interviews »

    « -Tant pis pour les interviews, dis au DJ de mettre le son, faut que ce soit chaleureux »

    Ni une ni deux, Uptown Funk de Bruno Mars résonne dans les enceintes Bose. La foule s’emballe.

    Quelques instants plus tôt, Jean Lassalle était arrivé en grande pompe, les bras levés. Le candidat le plus surprenant du premier tour avait salué la petite centaine de groupies qui l’attendaient de ses « Merci mes amis ! » dans une ambiance de victoire.

    Il avait envoyé bouler un journaliste du Petit Journal qui s’était précipité sur lui pour choper la petite phrase : « Attends un peu » avait répondu un Lassalle tout sourire.

    Yacht club luxueux et dragibus

    A l’intérieur du très chic Yacht Club, un bar à huitre attend les militants. Mais pour les plus gourmands, l’équipe de campagne a aussi prévu des saladiers avec Dragibus, fraises Tagada et bonbons bananes.

    Les quinquas BCBG croisent des jeunes hipsters, avec des pin’s « Lassalle Président » épinglés sur la poitrine. Un réunionnais d’une cinquantaine d’années, chemisette bleue à motifs lance à intervalle régulière, des « On a gagné ! On a gagné ! » ou « Résistance ! Résistance ! », un sourire jusqu’aux oreilles.

    « On va faire la bringue ! »

    Dès le début de soirée, l’ambiance est à la rigolade et bon enfant. Seule entorse à la règle, lorsque le visage de Le Pen apparaît sur l’écran géant qui diffuse les résultats, des sifflets retentissent. Les premiers arrivés attendent le héros de leur soirée : « Bon il fait quoi Jean ? » tonne un vieux complice du béarnais, béret de berger vissé sur la tête. « Il passe aux toilettes et il arrive », annonce son attachée de presse.

    La star débarque effectivement quelques minutes plus tard. « Ah, elle est bien cette sono, ça me plait ! » commence Lassalle, à peine monté sur scène pour son discours de clôture.

    Malgré ses 1,2 %, il préfère positiver et se concentrer sur les 500.000 électeurs convaincus : « Il faut laisser à mon cœur le temps de laisser couler, mais nous sommes au début d’une grande aventure ! » Puis Lassalle monte dans les décibels, et lance des « Résistons ! » à la chaîne. Il termine en fredonnant le Chant des partisans. Mais à peine descendu de l’estrade, le candidat remonte vite fait pour passer un dernier message :

    « Ne partez pas tout de suite hein, je compte bien faire la bringue ! »

    Le pied à terre, il trempe ses lèvres dans une bière bien fraiche avant une longue de séries de selfies, de poignées de mains et de bises. On discute des résultats. « Macron – Le Pen au second tour, c’est catastrophique. Mon père était résistant, ça le tuerait de voir ça » soupire un quinqua. « Ah bah justement, on va résister » lui répond Lassalle.

    Quelques pas plus loin, on retrouve le militant réunionnais qui essaye d’approcher son champion. Venu avec sa femme, il attend de pouvoir taper la pose avec son idole. Elle soupire, appareil photo en main prêt à mitrailler : « J’attends depuis trop longtemps, mais il veut absolument sa photo. » Jean Lassalle savoure l’instant :

    « Ah bah on va rester là longtemps et profiter, y’a beaucoup de monde à voir ici ! »

    A minuit, le candidat est tout de même rentré se coucher. Le DJ a continué à balancer du son jusqu’à 3h du matin, histoire de tenir la dernière promesse du candidat.

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