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    11/04/2016

    Maréchal le voilà !

    Jérôme Bourbon aime Pétain et les chaussettes de Jean-Marie Le Pen

    Par Robin D'Angelo , Yann Castanier

    Jean-Marie Le Pen, le négationniste Robert Faurisson, le collabo Pierre Sidos… Ils étaient tous là pour fêter les 65 ans du journal Rivarol. Aux manettes de cette folle journée, Jérôme Bourbon, le directeur du seul hebdo pro-nazi de France.

    « J’aurais du louer une salle de 700 personnes. Comme le Crif pour son dîner ! », lance Jérôme Bourbon, en marge du 65e anniversaire de Rivarol . Samedi 9 avril, le gratin de l’extrême droite radicale s’est donné rendez-vous pour un grand banquet en l’honneur de Rivarol, le dernier journal pétainiste de France. Invités prestigieux et cuisine du terroir : pour ses 600 invités le directeur du canard a mis les petits plats dans les grands. Il savoure ce succès inattendu :

    « J’ai dû dire non à des personnes qui avaient réservé. C’est du jamais vu ! »

    Le gratin de l’extrême droite

    Dans la salle des séminaires de l’hôtel Novotel de la porte de Bagnolet (93) flottait un petit parfum de régime de Vichy. Au micro, Pierre Sidos, 89 ans et condamné en 1945 pour son engagement collaborationniste. Ce dinosaure du fascisme est aussi le fondateur de l’Œuvre Française , un groupuscule actif de 1968 à 2013, dissous après le meurtre de Clément Méric. « C’est une super-référence. Je le croise parfois à la messe de Saint-Nicolas du Chardonnet », commente l’ex-FN aux cheveux gominés Alexandre Simmonot.

    Entre l’entrée et le plat de résistance, c’est une autre figure de la droite nationale qui prend la parole : Henry de Lesquen, 66 ans et cofondateur du Club de l’Horloge en 1974. Devant 600 personnes, le président de la station d’extrême droite Radio Courtoisie rappelle qu’il est candidat à la présidentielle de 2017. Dans son programme, l’arrêt des subventions publiques pour « la musique nègre » (sic). « La musique nègre stimule les mêmes zones du cerveau que la sexualité. C’est donc une musique obscène de part en part », se justifie le grand échalas, écharpe blanche de dandy autour du cou.

    Dans la salle, les benjamins de la mouvance sont venus applaudir leurs aînés. Parmi eux, Alexandre Gabriac ex-Jeunesses Nationalistes, Thibaut de Chassey du Renouveau Français ou encore l’auteur antisémite multi-condamné Hervé Ryssen qui refuse de nous parler :

    « Faites-moi signe dès que vous nourrissez des soupçons sur les bienfaits du judaïsme. »

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    Hervé Ryssen, écrivain antisémite / Crédits : Yann Castanier


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    Marco Verratti, version Boulogne Boys (en fait c'est Alexandre Gabriac) / Crédits : Yann Castanier

    De Pétain à Le Pen

    Mais la vedette de ce banquet de Rivarol, édition 2016, c’est Jean-Marie Le Pen. Attablé aux côtés de son épouse Jany et de son lieutenant Lorrain de Saint-Affrique, il multiplie les selfies avec les lecteurs de Rivarol les plus jeunes. Un groupe de femmes, habillées sexy et en bleu-blanc-rouge, s’approche de lui : « Nous sommes les Caryatides, un mouvement féminin nationaliste, explique l’une d’entre elles. Nous voulons rétablir les valeurs traditionnelles de la France : le travail, la famille, la patrie ! »

    Après le bœuf braisé aux pleurotes, Jean-Marie Le Pen prend la parole pour rendre hommage au journal Rivarol :

    « Ce que j’admire le plus, c’est le courage rivarolien. Un courage qui dure 52 semaines par an depuis 65 ans. »

    Sous les « Jean-Marie Président ! » le fondateur du Front National défend la mémoire de Pétain :

    « 1945 a signifié la fin de la guerre avec l’Allemagne, mais la guerre contre Vichy n’a jamais cessé, elle continue. »

    Dans la salle, des prospectus à l’effigie du moustachu demandent « justice pour le Maréchal ». Car depuis 1951, Rivarol entretient la flamme du pétainisme. Le journal a été fondé par le collaborationniste René Malliavin. Parmi ses premières plumes, des anciens de La Milice comme François Brigneau ou des pamphlétaires antisémites tel Lucien Rebatet.

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    Une arrivée remarquée / Crédits : Yann Castanier


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    La presse s'était déplacée pour Le Pen / Crédits : Yann Castanier

    Depuis 2010, Jérôme Bourbon, 44 ans, a repris le flambeau. De sa voix fluette, il confie à StreetPress :

    « Je vous le dis franchement, j’aurais préféré que ce soit les puissances de l’Axe [les alliés du régime nazi, ndlr.] qui gagnassent la guerre. On ne serait pas envahi comme on l’est. »

    Et de détailler :

    « Fabius ne serait pas président du Conseil Constitutionnel, Drucker ne serait pas sur France 2, il n’y aurait pas la loi sur l’avortement de Simone Veil, pas de peintures de Chagall. »

    Le point commun de ces personnalités ? Elles sont toutes juives, pardi !

    Bourbon se revendique aussi du sédévacantisme, un courant catho-intégriste pour qui les papes sont « des faux-papes » depuis la mort de Pie XII, en 1958. « Les occupants du Saint-Siège sont tous amis de la synagogue et de la maçonnerie, des ennemis pourtant séculaires de l’Eglise », dénonce-t-il.

    Star d’un jour

    Alors que Jérôme Bourbon papillonne de table en table pour serrer des mains, un garçon timide s’approche de lui. « Vous pouvez me faire une dédicace ? » demande-t-il, son carton d’invitation sous le bras. Virgile, 26 ans, est venu depuis sa Picardie, où il s’est engagé au groupusculaire Parti de la France il y a 2 ans, après avoir milité au Parti communiste. « Je lui demande un autographe car c’est un homme très courageux. Son journal est le seul à dire ce que la loi m’interdit de vous dire », déclare le rouquin, en référence aux articles négationnistes de Rivarol.

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    B comme Bourbon ? / Crédits : Yann Castanier

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    Sapé comme jamais / Crédits : Yann Castanier

    Puis c’est au tour de Gwénaëlle et de son compagnon Jordan, 29 ans tous les deux, de poser avec l’organisateur du banquet pour une photo. Plus loin, Kévin, 27 ans, a poussé le délire encore un cran au-dessus : il s’est fait imprimé un maillot de foot … au nom de Jérôme Bourbon ! Floqué dans son dos, le numéro 51. « C’est parce que Rivarol a été créé en 1951 », précise le jeune homme aux cheveux ras qui étudie la comptabilité.

    Video Agression de Bourbon

    Bourbon superstar ? « Je ne suis pas Johnny Hallyday non plus », corrige-t-il. Avec son physique potelé, son accent du Jura et sa voix qui zozote, il est plutôt habitué aux moqueries. A l’été 2015, il se fait gifler dans un parking parisien. Pas de bol pour lui, son assaillant poste une vidéo de l’agression sur YouTube. On y voit le petit homme dodu fuir avec difficulté par les escaliers, tout en poussant des cris aigus. La vidéo fait marrer tout le monde. « Même dans la mouvance, certains ont trouvé intelligent de se foutre de lui », regrette son camarade Thomas Joly du Parti de la France.

    Bourbon dirige Rivarol seul. Ses collaborateurs ne sont qu’une poignée. La maquette austère du journal n’a pas changé d’un pouce en 65 ans. Seulement 5.500 exemplaires sont vendus par numéro. On est loin de son âge d’or : la guerre d’Algérie, où il tirait à 80.000 et sortait des scoops, comme le récit de l’attentat simulé contre François Mitterrand, rue de l’Observatoire en 1959.

    Aujourd’hui, le bureau du journal se situe porte de Choisy (Paris 13e). Un petit appartement bordélique et sans âme, au 13e étage d’une tour décrépie, en plein Chinatown. D’ailleurs Jérôme Bourbon n’aime pas les asiatiques, qu’il appelle « les jaunes » :

    « Ils sont matérialistes au point d’être prêt à vendre leurs enfants pour de l’argent. »

    Sur le frigo de ce pied-à-terre parisien, une photo de l’un de ses 5 enfants, qu’il a eu avec son épouse Camille de 12 ans sa cadette, qui vit dans la maison familiale en Bourgogne. Fils unique d’une mère au foyer et d’un père patron d’une PME, Bourbon peut aussi compter sur ses parents qui l’ont longtemps aidé financièrement.

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    A la rédac de Rivarol / Crédits : Yann Castanier

    Pu-putsch à Rivarol

    A l’heure du café, une petite dame à l’air ahuri et les cheveux en bataille s’adresse à Eric Delcroix, l’avocat historique du journal. « Ils auraient quand même pu donner la parole à Mme Malliavin ! » peste-t-elle. C’est Françoise Pichard, dite Chard, la caricaturiste de Rivarol depuis 1967, qui s’offusque que la fille du fondateur de l’hebdo ne soit pas mise à l’honneur. Du rififi à Rivarol ? Certaines figures du journal ont même décliné l’invitation au banquet comme Camille Galic, la directrice de 1983 à 2010, ou Jean-Paul Angelelli, un ancien rédacteur passé par l’OAS, qui a démissionné en 2010. Joint par StreetPress, ce dernier s’emporte contre « ce fourbe » de Jérôme Bourbon :

    « Il s’est glissé là-dedans pour faire carrière. Et dire qu’il succède à des hommes de la trempe de Maurice Gaït ! »

    Certains vieux de la vieille accusent en effet le jeune directeur de Rivarol d’avoir fomenté un pu-putsch pour prendre le contrôle du canard en 2010. Car sous son air gauche se cache un vrai opportuniste. Même Jean-Marie Le Pen en a fait les frais. « La dernière fois que je l’avais rencontré, il m’avait un petit peu piégé », rouspète le vieil homme.

    En cause, une interview qu’il lui avait accordée en décembre 2005. Ce jour-là, Bourbon « oublie » d’éteindre son microphone une fois l’entretien terminé. Il discute avec Le Pen de l’occupation allemande. Le président du FN, pensant être off the record, livre le fond de sa pensée :

    « En France du moins, l’occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine. »

    Ses propos sont imprimés dans le journal, engendrant un procès (que Le Pen perdra) et une grave crise au FN entre le père et la fille. 11 ans après l’affaire, Bourbon savoure encore son entourloupe :

    « Quand j’ai entendu ces propos de Le Pen sur l’Occupation, je me suis dit que ça pouvait créer une dissension entre Marine et lui. Et ça a failli marcher puisqu’elle a presque démissionné ! »

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    Copains d'avant / Crédits : Yann Castanier

    Bourbon est malgré tout fan du « Menhir » (le surnom de Le Pen, ndlr.) au point qu’il peut réciter de tête ses calembours douteux. Après la profanation du cimetière juif de Carpentras par des skinheads en 1990, le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Laurent Fabius, rapporte qu’un des cadavres exhumés aurait été « empalé ». « Le Pen avait dit : “Lorsque monsieur Fabius parle d’anus, cela sonne dans sa bouche comme une rime” », se délecte-t-il, son sempiternel rictus aux lèvres. Il admire jusqu’aux chaussettes de Le Pen. Elles sont toujours assorties à sa cravate et sa pochette. « C’est remarquable. A mon avis, c’est l’homme politique qui s’habille le mieux », vante-il. Avant d’ajouter, en amateur de gossip :

    « Mais ça, c’est depuis qu’il est avec Jany. »

    Les loosers du FN

    A la tribune dans son costume bleu Mario Dessuti, Jérôme Bourbon rappelle que « chez Rivarol, le président d’honneur du Front National, Jean-Marie Le Pen, ne souffre d’aucune contestation ». Puis le grisonnant Martin Peltier, qui signe dans l’hebdo sous le pseudonyme d’Hannibal, fait mouche avec une vanne contre un des proches de Marine Le Pen :

    « Je préfère avoir des voisins sûrs. Il vaut mieux être assis à côté de Roger Holeindre que par exemple Wallerand de Saint-Just ! »

    Des allusions à la procédure d’exclusion intentée par le staff de Marine Le Pen à l’encontre de son père, suite à des propos qu’il avait tenus, déjà dans Rivarol en avril 2015. Car le journal mène la fronde contre la présidente du parti, depuis sa prise de pouvoir en 2010. A l’époque, Bourbon l’avait qualifié de « gourgandine sans foi ni loi (…) dont l’entourage est composé de juifs patentés et d’invertis notoires. » Une saillie qui lui vaudra une condamnation.

    Le banquet de Rivarol a des airs de réunions des recalés du FN. A quelques mètres de l’estrade, le crâne chauve de Carl Lang. Cet ancien vice-président du FN a été suspendu du parti en 2008, pour s’être présenté à des élections contre Marine Le Pen, qu’il estimait « parachutée » dans sa région. Un autre pestiféré du FN est dans la place, le Corse Yvan Benedetti , viré en 2011 pour s’être déclaré « antisioniste, antisémite et antijuif ». À StreetPress, il explique :

    « C’est un souhait que Jean-Marie Le Pen prenne la tête de notre camp. »

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    "J’aurai préféré que ce soit les puissances de l’Axe qui gagnassent la guerre" / Crédits : Yann Castanier

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    Après le groseillier au chocolat blanc / Crédits : Yann Castanier

    Jérôme Bourbon lui aussi est passé au FN. Il a pris sa carte à 14 ans après avoir découvert Le Pen, lors de l’émission star d’Antenne 2, l’Heure de vérité. Puis à partir de ses 17 ans, il se rend chaque année à son université d’été, au château de Neuvy-sur-Barangeon (18), la propriété du cofondateur du parti Roger Holeindre. Au programme de ce camp pour ados : lever des couleurs au petit matin, sport et conférences la journée, marches au flambeau le soir. C’est là-bas qu’il découvre les revues d’extrême droite Minute et National Hebdo ou les livres des antisémites Bardèche et Drumont qui lui donnent l’envie d’écrire. « Le FN, c’est ma matrice idéologique », explique-t-il :

    « J’ai toujours aimé être à la marge et détesté le grégarisme. Alors cette famille m’a plu. »

    Contacté par StreetPress, Louis Aliot, l’actuel numéro 2 du FN, se souvient de son passage au mouvement de jeunesse du parti au début des années 1990 :

    « Nous le fuyions en raison de son odeur fétide, tous les matins après notre sport, où il courait en costard 3 pièces. »

    Bourbon était « le souffre-douleur » de ses petits camarades, se souvient Aliot. Le soir venu, les jeunes frontistes communient en chansons nationalistes. Quand vient le tour de Bourbon de pousser la chansonnette, c’est à chaque fois le même cirque : « Il n’a jamais pu ne serait-ce qu’entonner un chant tellement la bronca était générale. Un peu comme le barde Assurancetourix… mais en moins sympa et plus volumineux », continue le compagnon de Marine Le Pen.

    L’engagement de Bourbon au FN culmine en 1998, quand il se présente à des cantonales dans le Jura. A l’époque, il est aussi membre de l’Œuvre Française, le mouvement pétainiste de Pierre Sidos, spécialisé dans l’entrisme au sein du parti. Il exerce en parallèle comme professeur de français dans un lycée et travaille à une thèse sur l’écrivain royaliste Bernanos, sans succès.

    Au lycée, ses activités politiques lui valent de découvrir une pétition demandant son exclusion, placardée dans la salle des profs. Chaque matin, de nouvelles signatures noircissent la feuille. « J’ai été inspecté par l’Académie mais ils n’ont rien trouvé à redire », s’enorgueillit-il. Il quittera finalement l’éducation nationale et le FN au début des années 2000, après avoir commencé sa carrière à Rivarol. Il arrive à l’hebdo sur la pointe des pieds en proposant des recensions de livres à Camille Galic, alpaguée à la fin d’une commémoration en l’honneur de Robert Brasillach, le 6 février 1999.

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    Chaussée au moine / Crédits : Yann Castanier


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    La nuit des morts-vivants / Crédits : Yann Castanier

    Clown fasciste

    Dans la meeting room de l’hôtel Novotel, les caméras du Petit Journal de Canal + sont braquées sur Jérôme Bourbon, engoncé dans son costume bleu roi. La journaliste lui demande s’il peut répéter le mot Rivarol, 10 fois de suite. Il s’exécute, tel un petit garçon devant son professeur :

    « Rivarol, Rivarol, Rivarol, Rivarol, Rivarol, Rivarol, Rivarol, Rivarol, Rivarol, Rivarol. »

    Deux jeunes militants nationalistes ne comprennent pas pourquoi il laisse les équipes de Yann Barthès filmer son banquet. « Ils font ça pour se foutre de nous. Moi, ça me gêne qu’ils soient là. » Bourbon leur répond :

    « Comme le dit Le Pen : “Qu’on en parle en mal ou en bien, l’important, c’est qu’on en parle”. »

    Car depuis un an, « tout a changé », affirme-t-il. Terminée l’époque où Jean-Marie Le Pen, qui soutenait encore Marine, le qualifiait de « taliban hystérique » ou lui réclamait 50.000 euros pour diffamation. Le patriarche du Front National est de retour au bercail. Dans son sillage, Bourbon est persuadé que son hebdo antisémite peut rassembler plus large. « Quelque part, c’est ma revanche. J’aurais été triste qu’il meure en laissant sa fille jouir de son aura », lâche-t-il, satisfait. Et pour faire parler de lui, il est prêt à tout. Sur Twitter, il multiplie les punchlines racistes qui lui valent des procès tous azimuts. Mais son succès est mitigé puisqu’il plafonne à 3.253 followers.

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    / Crédits : LD

    En cette fin d’après-midi, Jérôme Bourbon a prévu une surprise pour faire exploser l’audimat. Un discours de Robert Faurisson . Il jubile à l’idée que Jean-Marie Le Pen, pas mis au courant de la venue du chef de file des négationnistes, le croise à son insu:

    « Le Pen ne va pas pouvoir partir ! Il va devoir rester pendant Faurisson ! »

    Il est 17 heures, Faurisson arrive dans la salle. C’est l’hystérie. Son garde du corps doit fendre la foule en liesse pour l’escorter. Des septuagénaires se bousculent pour pouvoir prendre une photo. Son compagnon de route Pierre Panet harangue le public, bientôt repris en chœur par des centaines de personnes : « Faurisson a raison ! Faurisson a raison ! » Bourbon exulte. Il tape des mains en rythme sur son pupitre.

    Sur scène, le négationniste grabataire vante les « terrains de volley » du camp d’Auschwitz, explique que « le savon juif n’a jamais existé » ou que « Himmler voulait installer les juifs aux Etats-Unis et en Angleterre ». Avant de conclure sous les hourras :

    « Il n’y a pas eu d’extermination ! »

    Mais Le Pen, lui, s’est déjà dérobé. Le banquet était presque parfait pour Jérôme Bourbon.

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    / Crédits : Yann Castanier

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