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« On a entendu gueuler dans un coin de la place. Les mecs annonçaient qu’ils étaient du GUD. Ils haranguaient la foule. »
Les hommes en noir du groupuscule étudiant d’extrême droite, connu pour sa violence, auraient selon le site d’info militant Rebellyon « attaqués violemment 2 participants » posés à l’écart du rassemblement. Rapidement, selon Stéphane, la riposte s’organise :
« On était une trentaine à traîner après Nuit Debout. On s’est levé d’un coup d’un seul. C’était spontané. On a marché sur eux et on les a mis en fuite. »
Ce jeudi 28 avril, après la manif contre la loi Travail, une vingtaine de militants d’extrême droite pointent à nouveau leur museau. D’abord aperçus aux abords de la Place des Célestins où un théâtre était occupé par des intermittents, les gros balaises ont fait un saut à la Place Guichard où se déroule tous les soirs Nuit Debout. Manque de pot, ils sont arrivés trop tôt, raconte Pierre*, un militant antifa de la Capitale des Gaules :
« La manif s’est terminée vers 4h. Quand ils sont arrivés vers 6h, il n’y avait pas grand monde sur la place. Ils ont rapidement été repérés. »
Pendant toute la soirée, lui et ses potes ont suivi l’équipe à la trace. Pour lui, c’est encore un coup du GUD, bien implanté à Lyon :
« Le matin, ils se sont regroupés à Lyon 3, leur QG. Puis ils ont tenté d’intimider des étudiants qui se préparaient à manifester. C’est assez fréquent. On les a suivis toute la journée »
L’Action Française et Egalité & Réconciliation
Le vendredi 22 avril, après le premier passage des gudars, c’est au tour de l’Action Française de montrer les muscles. Sauf que vers 2 heures du mat’ les jeunes royalistes ont un coup dans le nez, raconte Pierre :
« Ils étaient complètement torchés. Ils ont arrachés quelques affiches avant que les policiers qui étaient déjà sur place ne les embarquent »
A Nuit Debout Lyon, c’est un véritable défilé de groupuscules d’extrême droite. Car il y a 2 semaines, ce sont des membres d’Egalité et Réconciliation, le mouvement d’Alain Soral, qui avaient tenté de prendre la parole lors d’une AG rapporte le site Rebellyon. S’ils ont rapidement été « éconduits » par plusieurs militants, l’histoire a quand même fait grand bruit parmi les deboutistes. Pour Pierre, tout ça témoigne de la naïveté de certains membres du mouvement face à l’extrême droite :
« Il y a eu beaucoup de débats pour savoir s’il fallait les laisser parler ou non. Je pense que beaucoup de gens ne sont pas conscients de ce que ça représente. »
Contacté par StreetPress à propos d’éventuelles interpellations, les services de police n’ont pas donné suite à nos demandes d’interviews.
*Son prénom a été modifié.