💌
 Nos newsletters ici
 Soutenez StreetPress

En ce moment

    25/07/2010

    Expulsion de la barre Balzac à la Courneuve (93): Où en est-on ?

    Par Samba Doucouré

    Expulsées par les forces de l'ordre mercredi matin de leur campement de la barre Balzac, les 190 habitants sont désormais tous relogés de manière temporaire. Reste la question des logements longue durée et des violences pendant l'expulsion.

    1. Une expulsion « brutale » ou « dans le calme » ?

    Notre média est accessibles à toutes et tous

    StreetPress produit un journalisme rigoureux, factuel et populaire grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs. Engagez-vous avec nous, faites un don et faites vivre un média indépendant !

    Suite à l’intervention des forces de l’ordre pour déloger les campeurs de la rue Balzac (voir notre reportage du jeudi 22 juillet), le collectif DAL dénonçait mercredi après-midi une « expulsion brutale » et des « violences policières ». De son côté, la préfecture de Seine Saint-Denis considérait elle, que l’évacuation s’était « faite dans le calme ».

    Mercredi soir nous recueillions des témoignages de femmes affirmant s’être fait brutalisées, elles ainsi que leurs enfants. Si certaines de ces femmes ont manifesté leur souhait de porter plainte, la plupart n’osent pas car elles n’ont pas de papier. Il apparaît qu’aucune plainte n’a été déposée jusqu’ici. Des vidéos amateurs prises par les ex-squatteurs qui témoignent de la scène circulent depuis vendredi matin sur Youtube (Voir les images ci-contre).

    2. Qu’en est-il des relogements temporaires ?

    Vendredi après-midi, la sous-préfecture de Saint-Denis en charge du dossier se bornait à renvoyer à son communiqué de presse de l’avant-veille, sans faire davantage de commentaires. Le communiqué affirmait que 50 chambres triples étaient mises à disposition des occupants de la barre Balzac. Ca n’était pas le cas, le mercredi soir (soir de l’expulsion) quand le sous-préfet Dubaud n’a proposé qu’une dizaine de chambres. Seulement une trentaine de femmes et d’enfants avaient passé la nuit dans les hôtels mis à disposition. Les hommes avaient eux dû se débrouiller par leurs propres moyens.

    A partir du lendemain, toutes les familles (hommes compris) ont obtenu un logement en hôtel. Elles resteront dans ces logements provisoires jusqu’à la résolution des négociations, nous explique une membre du collectif La Colombe, qui rassemble des jeunes militants associatifs de la région parisienne.

    3. Comment avancent les négociations pour les relogements de longue durée ?

    Des négociations ont eu lieu jeudi après-midi à la préfecture de Saint-Denis en compagnie des délégués des familles sans logis et des représentants du collectif DAL et du collectif La Colombe. Toujours selon La Colombe, il existe désormais une liste de 190 personnes qui seront traitées au cas par cas. Un problème délicat reste en suspens, celui des personnes sans titre de séjour et dont la situation reste compliquée.

    Voir aussi :

    22.07 > Vidéo: A la Courneuve le sous-préfet du 93 dépêché en urgence pour reloger des familles expulsées

    Source: Samba Doucouré | StreetPress

    Et après la lecture de cet article, une petite question pour vous, lectrices et lecteurs

    Est-ce que vous vous sentez sereines et sereins dans un monde où une majorité des médias appartient à une poignée de milliardaires aux intérêts pas toujours raccords avec l'intérêt général ?

    Nous non plus. C'est pour ça qu'on s'acharne, chez StreetPress, à produire un journalisme accessible à toutes et tous, en toute indépendance. Parce que nous pensons qu'une information libre, éclairée et éclairante est indispensable.

    Parce que parler des êtres humains se fait à hauteur d'humain. Parce que le journalisme, même engagé, se doit d'être rigoureux et factuel.

    Si ce combat est aussi le vôtre, vous pouvez agir et faire bouger les lignes en nous soutenant. Faites un don, même tout petit, si possible mensuel, et nous en ferons des enquêtes et des reportages qui comptent.