20/01/2010

Jeudi Noir : "C'est la guerre !"

Par Noémie Toledano

Lundi : Jeudi Noir a été sommé de quitter son squat de la Place des Vosges par le Tribunal d'Instance du 5ème arrondissement. Mais le collectif n'a aucune intention d'évacuer les lieux. StreetPress était à leur conférence de presse.

Un jugement très sévère

Dans la cour de l’hôtel particulier de la place des Vosges qu’il occupe depuis trois mois, Jeudi Noir a organisé une conférence de presse sur le “jugement très sévère” qui a été rendu : Le collectif vient d’être condamnée à verser 3.400 euros par mois d’occupation, soit plus de 10.000 euros au total. S’il n’évacue pas les lieux avant le 25 Janvier, les indemnités passeront à 25.000 euros par mois. Stéphane Roques, le porte-parole de Jeudi Noir a réclamé une médiation de la mairie pour que les squatteurs “ne se retrouvent pas endettés à vie”. “Dans six mois, si on en est encore là et qu’on n’est pas expulsés, on aura des centaines de milliers d’euros à payer” a-t-il expliqué.

“C’est la guerre”

Parmi les nombreux soutiens du collectif, Augustin Legrand des Enfants de Don Quichotte, Monseigneur Gaillot et Denis Baupin, chef de file des Verts au conseil de Paris. Christophe Robert de la fondation Abbé Pierre a tiré la sonnette d’alarme : “Ca fait 25 ans qu’on a une politique du logement qui est à côté de la plaque.” a-t-il déclaré avant de lancer véhément “c’est la guerre!”

Jean-Yves Mano (PS), l’adjoint au logement de la Mairie de Paris, a considéré “ce jugement scandaleux”, estimant que “dans une ville où il y a tant de difficultés à trouver un logement l’action de Jeudi Noir est totalement légitime”. Pour lui “ces revendications populaires” sont “écrasées par des amendes injustifiées”. Il s’est engagé à reprendre le dialogue avec la tutelle de la propriétaire du lieu mais n’a pas pu promettre de reloger les étudiants en cas d’expulsion. Il a également appelé l’État à exercer son droit de réquisition.

Des étudiants qui ne quitteront pas la Marquise

Stéphane Roques, porte-parole de Jeudi Noir a insisté sur le fait qu’il était “hors de question d’organiser un départ qui signifierait la fin de l’année scolaire” pour la plupart des squatteurs. La majorité d’entre eux sont des étudiants, une tranche de la population particulièrement touchée par la crise du logement. “On ne peut pas faire comme si ces gens n’existaient pas” a conclu le porte parole de Jeudi Noir, “ce sont des sans-domicile-fixe”.

Damien, 27 ans, en dernière année d’architecture vit à “la Marquise” depuis la rentrée universitaire. Avant de se retrouver à la rue, il a dormi pendant près de huit mois sur les canapés de ses potes. S’il se fait expulser, la fin de ses études sera compromise.


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Source: Noémie Toledano / StreetPress