18/03/2011

Samy Doucouré : « Ces jeunes à qui on a promis de jouer dans un club de foot et qu'on a arnaqués »

Plan week-end: Bernard Lama à la Sorbonne samedi

Par Maud de Bourqueney

L'Association des étudiants Africains de la Sorbonne organise samedi, à la Sorbonne avec Bernard Lama, une conférence contre la « traite » de jeunes footballeurs africains. Samy Doucouré, président de l'association, nous dit tout.

Salut Samba, pourquoi as-tu décidé d’organiser cette conférence?

L’idée m’est venue en regardant un film qui montrait différents cas de ces jeunes à qui on a promis de jouer dans un club et qu’on a arnaqués. Leurs familles payaient des sommes importantes pour qu’on puisse les emmener jouer à l’étranger, au Maghreb ou en Europe. Dans le meilleur des cas, on leur faisait passer des tests et s’ils n’étaient pas bons ils abandonnaient. Dans le pire des cas, une fois arrivés là-bas, on les laissait à l’abandon. Ils se retrouvent coincés parce que souvent ils ont du prendre leurs économies pour venir et finalement il ne leur reste plus rien.

Qui sont ces « négriers du foot » comme les appelle Maryse Ewanjé-Epée ?

Ca peut être des agents véreux, qui se font passer pour des vrais agents alors qu’ils ont finalement très peu de qualifications et ne sont pas certifiés par la FIFA, ou bien des organismes officiels qui ne sont pas forcément respectueux de l’avenir des jeunes. Ils se disent : on va se concentrer sur le football, on ne va pas éduquer les jeunes. Mais s’ils ne deviennent pas footballeurs, finalement ils ne sont rien du tout derrière. Tandis qu’en France, quand les jeunes sont dans des centres de formation, ils suivent un enseignement à côté, ils ne font pas juste du sport !

L’association Diambars et l’un de ses membres fondateurs, Bernard Lama, participeront à la conférence. Que font-ils pour aider les jeunes joueurs en Afrique?
Diambars recrute des jeunes de 12 à 14 ans. Ces jeunes reçoivent un enseignement de très haute qualité sur place. S’ils ne l’ont pas déjà été, ils sont alphabétisés, les autres seront encouragés à continuer leurs études. L’association a construit tout un modèle économique : des grands centres d’hébergement pour les joueurs, mais aussi des équipements et des terrains qu’ils louent. L’autre moyen de rémunération vient des joueurs qui, une fois devenus professionnels, reversent une partie de leur salaire – de l’ordre de 5% maximum- pour pouvoir aider les générations à venir.

Et c’est où ? A Paris 4, Centre Malesherbes, amphi 128. 108, bd Malesherbes (Paris 17e). Métro Malesherbes.

Tout le programme sur le site de Paris IV .

Disclaimer: Cet article est du copinage pur, puisque Samba Doucouré est en plus d’être président de l’Adeas, reporter à StreetPress .