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    15/06/2011

    Les 4 outils web indispensables pour ton mouvement social

    Skype, Twitter ou Framapad: Après la drague la révolution

    Par Mathieu Molard

    Ils se sont rencontrés dans la vraie vie grâce à un Hastag où ont rédigé des pétitons en commun via Framapad: Les outils qui te donnaient une vie sociale sur le web sont devenus des moyens pour mobiliser.

    Jean Moulin rencontrait ses potes en douce Rue du Four, aujourd’hui c’est sur Skype

    L’outil:

    Skype permet des échanges téléphoniques et vidéos privés et gratuits.

    Pour M. Tout le monde:

    Tu peux matter ta meuf pendant son stage aux States (on a pas dit à poil, petit pervers!). 

    Pour un cyber-activiste:

    Mohammed Nabbous journaliste libyen qui a travaillé sur le web pendant le premier mois de la révolution libyenne depuis Benghazi a utilisé Skype, d’abord pour s’organiser avec d’autres journalistes et activistes, ensuite pour contacter et échanger avec certaines personnalités à l’étranger. Mo’ serait entré en contact avec Daniel Cohn-Bendit aka Danny le Rouge (lui aussi révolutionnaire en 68) par l’intermédiaire de Gregory Leclair. Mais impossible pour le député européen de skyper depuis le parlement, il se posait donc dans le bar d’en face. 

    Fini les tracts FLN-style, tout se passe sur Twitter et Facebook

    L’outil:

    Twitter est un outil de réseau social et de microblogging qui permet à l’utilisateur d’envoyer de brefs messages (140 caractères) à sa communauté. Facebook est un réseau social permettant à toute personne possédant un compte, de créer son profil et d’y publier des informations

    Pour M. Tout le monde:

    Tu peux publier des photos de toi bourré ou comme plus de 10 millions d’autres crétins (pardon followers) à travers le monde, suivre la life de @ladygaga.

    Pour un cyber-activiste:

    En pleine révolution arabe, le monde reste scotché aux réseaux sociaux. Imaginez le Che racontant en live la révolution en marche. Ses émules modernes l’ont fait: slim404 et aziz404. Ils témoignent, appellent à la mobilisation. « Pendant la révolution on a via Twitter et Facebook annoncé que les principaux syndicats tunisiens appelaient à manifester. Bien sûr ce n’était pas vrai », blague joint par StreetPress Slim Amamou. L’information circule comme une trainée de poudre et plusieurs milliers de personnes descendent dans les rues.

    Les Htags, symbolisés par un #, sont les mots clefs permettant de suivre une thématique. leclown, msteshi, emaux et melvinmiami ne se connaissaient pas dans la vrai vie. Leur point commun: suivre le tag #bolivar51, du 51 avenue Simon Bolivar à Paris, premier squat ouvert par les migrants Tunisiens dans la capitale. Quand en consultant leurs « Time Line » ils découvrent que la mairie prévoit d’expulser les migrants retranchés dans le gymnase de la Fontaine au Roi, ils enfourchent leur passe Navigo et se retrouvent devant le bâtiment. Répartition des tâches: leclown lance "une pétition en ligne":http://www.petitionpublique.fr/?pi=tunisien, melvinmiami harcèle la mairie, emaux contacte des associations et msteshi campe avec les Tunisiens. Le collectif #bolivar51 est né. Cette fois-ci « In the Real Life ». 

    Radio Londres n’a plus la cote bienvenue aux Livestreaming

    L’outil:

    Des outils comme Livestream ou Coveritlive permettent de regrouper en direct et sous forme de flux, tweets, vidéos, photos, posts dans une même fenêtre.

    Pour M. Tout le monde:

    Tu pouvais suivre en direct le mariage de William et Kate  . 

    Pour un cyber-activiste:

    Mohammed Nabbous, ingénieur en télécommunication lance Alhurra  grâce à l’outil livestream: presque quotidiennement Mo’ partait dans les rues de Benghazi armé de sa seule caméra. Il diffuse ensuite les images sur Alhurra. Un témoignage saisissant qui interpelle le monde entier. Ses images sont reprises par les plus grandes chaînes (CNN, France24…). D’autres Libyens apportaient leurs contributions. Dans le chat on s’échange des liens, des images on poste des tweets…

    C’est sur Alhura que le 19 mars sa femme annonce la mort du héros 2.0 : « Je voulais vous dire que Mohamed est mort. Merci à tous. Priez pour lui. Il faut qu’on continue ce qu’il a fait peut importe ce qu’il s’en suit. Je ne vais pas pouvoir me connecter régulièrement, à cause des funérailles. J’ai besoin de tout le monde (…) S’il vous plaît gardez cette web TV-chat ouvert. Continuez à poster vos vidéos et à poster les informations que vous avez. Ici il y a toujours des bombardements et toujours des tirs. » Son appel sera entendu, puisque Alhurra est encore en activité.

    En France toute une génération découvre la mobilisation des Indignados espagnols sur les réseaux sociaux avant même que les « vieux médias » s’en emparent. L’information circule, certains décident de lancer la #frenchrevolution. Certains comme Louise se sont créés des comptes Twitter pour suivre l’actualité de la #frenchrevolution d’autres suivent l’agrégateur de tweets mis en place sur le site des french-révolutionnaires

    A 578 dans la salle du jeu de paume, ça sentait le bouc: Place aux outils de création collaboratifs

    L’outil:

    Framapad prend la forme d’un traitement de texte en ligne, dans lequel plusieurs personnes peuvent agir sur le contenu, après s’être identifiés grâce à un mot de passe. Un chat permet de discuter du contenu. ClockingIt regroupe les mêmes fonctionnalités que Framapad auxquelles s’ajoutent d’autres possibilités telles que créer plusieurs groupes de travail.

    Pour M. Tout le monde:

    Tu peux répartir les tâches pour l’organisation du super barbeuc’ de ce week-end.

    Pour un cyber-activiste:

    Les cyber-activistes syriens tels que Ausama Monajed lancent, quelques jours après le début de la révolution, la coalition . Y participent des militants résidents en Syrie, mais aussi de nombreux expatriés et soutiens. Leurs objectifs: témoigner, organiser les différents activistes et interpeller l’opinion publique internationale. Pour cela ils rédigent des textes en commun grâce à des outils tels que Framapad. En Tunisie certains militants préparent l’après Ben Ali politique: imaginer un programme politique, centraliser les revendications entre des dissidents répartis sur tout le territoire.

    Le collectif #bolivar51, né grâce à Twitter, n’abandonne pas ses amours numériques maintenant qu’ils se connaissent In Real Life. Ils rédigent une lettre ouverte au maire de Paris, Bertrand Delanoë tous ensemble et chacun derrière son ordinateur. Framapad, bien sûr!

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