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    26/10/2010

    Quand le théâtre s’en prend aux comédiens

    Critique : K-sting de Rafal Kmita à la Comédie Saint Michel

    Par Maud Mazaniello

    Cinq comédiens attendent un casting. Dans la salle d'attente, les caractères se dévoilent, les réflexions sur le métier de comédien aussi, pour faire de cette pièce polonaise un huit-clos déjanté et réussi.

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    Le casting ? C’est un peu l’entretien des acteur. Souvent dans une bonne ambiance de compétition, les comédiens potentiels tentent leur chance devant un jury plus ou moins impatient et intransigeant. Tout le monde attend son tour en déshabillant les uns et les autres du regard, jusque là tout va bien, que le meilleur gagne.

    Mais parfois un casting peut tourner au vinaigre… surtout quand il prend une allure de règlement de compte démentiel ! L’issue de ce K-sting ne sera pas l’attribution du bon rôle au bon comédien, comme on pourrait s’y attendre. La pièce emmène son public vers une question de société, à savoir sur le rôle du comédien aujourd’hui. Un débat qui fait rage, sous l’oeil du public qui assiste au carnage.

    Un théâtre dans un théâtre !

    Dans la salle d’attente, les caractères se dévoilent, Agathe, César, Olo, Monsieur Leroy et Yann patientent en faisant connaissance, en se rassurant ou encore en lançant des pics pour les plus confiants. L’attente perdure et finit par laisser place à la panique générale, face à laquelle les comédiens perdent le contrôle. Car entre états d’âme et menaces, la troupe s’aperçoit être piégée dans un spectacle ou elle est chargée d’une mission. Sous l’affolement, ils s’étudient à leur insu et discutent sur chacun de leur métier, qui pourtant est le même.

    Fiche technique

    Le taux de remplissage du public : 58 %
    Le prénom de mon voisin de droite dans le public : Mathias
    Le prix à la minute : 16 centimes
    Comment s’y rendre?: 95 bd Saint-Michel, 75005 Paris. Métro Luxembourg

    Infos pratiques

    « K-sting » une pièce polonaise de Rafal Kmita, adaptée par Nicolas Luboz et Teresa Kotkowska avec Nicolas Luboz, Virginie Gamel, Michaël Verdier, Jean-Louis Pontabry et Alexis de Villepion. Mise en scène par Claudine Vincent.

    A l’affiche à la Comédie Saint-Michel jusqu’au 1er janvier 2011.

    Prix : de 12 € à 20 €

    Le rôle du comédien remis en question

    Chaque comédien défend son caractère et ses convictions sur la question de la fonction du comédien, qui font d’Agathe, par exemple, une jeune actrice en pleine ascension pour qui cinéma rime avec gloire. Elle séduit complètement Monsieur Leroy, comédien en fin de carrière, qui se vante encore de sa forme physique grâce à laquelle il travaille. César, lui, confond argent et ambition ; et toutes ces idées exaspèrent Yann, qui soutient corps et âme cet art qui autrefois «élevait les gens et sensibilisait la masse». Il ne comprend d’ailleurs pas comment Olo, jeune comédien légèrement niais, ne parvient pas à exprimer son opinion. Mais d’ailleurs, quelle opinion est retenue aujourd’hui ? Que faut-il penser des comédiens, leur comportement et leurs ambitions ?

    La mise en scène sobre et froide alimente l’ambiance sous tension qui va bel et bien finir par éclater… C’est sur un créneau de réflexion que nous emmène l’histoire du K-sting, transformant le public en témoin.

    Un jeu remarquable

    Chaque comédien apporte à la mise scène sa propre touche, accentuée par le caractère très différent des personnages. On remarque notamment Olo (Nicolas Luboz) dans son rôle de novice, finalement attachant, ou encore Yann (Alexis de Villepion) qui réussit à faire douter le public quant à la finalité de la pièce et nous présente la problématique du rôle des comédiens de manière juste. On peut dire qu’on apprécie le jeu des comédiens et s’avouer conquis par l’intensité du spectacle. À la fin de la pièce, petit micro-trottoir réalisé par une chaîne de la TNT… Les spectateurs donnent à l’unanimité un retour positif sur cette troupe qui vaut le détour.

    La bande-annonce de la pièce

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    Pour plus d’informations, c’est ici

    Maud Mazaniello | StreetPress

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