Critique : The Social Network

J’entends beaucoup de gens se demander si The Social Network vaut la peine de sortir au cinéma et si on a pas plutôt à faire à un film T.V. La question peut être est légitime : toute l’intrigue repose sur des dialogues très chargés à base de jargon informatique algorithmique, de technique marketing et de droit des affaires. Bref, rien de très alléchant. Et pourtant ça prend. La force du film réside dans cette capacité des américains à écrire leur histoire en temps quasi réel.

Au moment où les médias français commencent à parler des dérives de Facebook dans leurs magazines d’investigation, Hollywood nous a déjà pondu un long métrage sur l’état actuel d’internet. Mais cette immédiateté du traitement en fait aussi sa faiblesse. Difficile de prendre du recul sur un phénomène aussi énorme et il sera difficile de distinguer un point de vue là-dedans. Alors on prend une histoire d’amitié pour prétexte et on fait un état des lieux. Voilà… presque un téléfilm…mais surtout une page Facebook.

Update ton statut

Car s’il y a une forme à ce film, c’est bien celle de Facebook. On nous met devant un mur d’informations monumental, délivrées en grande partie par le haut débit de parole de Mark Zuckerberg (chapeau bas à l’interprête Jesse Eisenberg). On zappe entre trois espaces temps différents (deux procès et l’histoire en elle même) comme on passe d’un profil à un autre en fonction de notre degré d’intêret. Et, au milieu du film, pour se reposer de toutes ces informations reçues, on se détend un peu avec un clip de musique (une séquence de course d’aviron ultra stylisée avec plein de ralentis et de la musique à donf ). Le problème c’est que sur une page Facebook, si l’info n’est pas renouvelée, elle est périmée et on ne va plus la voir. C’est ce qui risque d’arriver à ce film qui traite d’un sujet en constante évolution.

La bande-annonce

Source: Olivier Fourny | StreetPress
Crédits photos : jdlasica | Mark Zuckerberg | Flick’r Creative Commons