💌
 Nos newsletters ici
 Soutenez StreetPress

En ce moment

    17/03/2017

    Oliver Gal raconte l’histoire de la Truskool, le crew phare de la ville rose

    L'âge d'or du graffiti toulousain en photo

    Par Tomas Statius

    Avec son livre Truskool, Une histoire du graffiti à Toulouse, Olivier Gal raconte l'âge d'or du graffiti de la ville rose à travers l'un de ses crews phares. « L’histoire d’une bande de potes qui a fait des trucs de dingues à partir de rien. »

    Notre média est accessibles à toutes et tous

    StreetPress produit un journalisme rigoureux, factuel et populaire grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs. Engagez-vous avec nous, faites un don et faites vivre un média indépendant !

    « Je suis un auteur de circonstances », ironise Olivier Gal quand StreetPress lui passe un coup de fil. L’ancien galeriste, fana de graffiti, a publié une sacré bouquin en mai dernier. Avec “Truskool, Une histoire du graffiti à Toulouse”:http://www.atlantica.fr/livre/22016/Une_histoire_du_graffiti_a_Toulouse, l’homme raconte 30 piges de graff dans la ville rose par l’entremise d’un de ses crews les plus connus. Des balbutiements jusqu’à la reconnaissance de la scène toulousaine par ses glorieux aînés américains :

    « La Truskool, c’est le groupe qui a fait parler de la ville dans les années 1990. »

    Pour raconter cette histoire, l’homme s’est tout d’abord appuyé sur les témoignages des membres de ce collectif culte, qu’il a longuement interviewés. Avant de s’échiner à récupérer des photos d’époque :

    « J’ai même exhumé des boîtes entières de négatifs. Je les ai développé pour l’occasion. »

    Le résultat ? 300 pages d’anecdotes, de photos iconiques et un portrait fourni de cette génération dorée. De Tilt à Cee-T en passant par Der et 2Pon. Pour StreetPress, il commente certains des clichés les plus iconiques du bouquin.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/couverture_truskool.jpg

    Le péril jeune / Crédits : DR

    On est en 1992, dans un terrain vague à Toulouse. Au volant on retrouve Tober, entouré de Tilt qui lève le bras, et de 2pon et Der qui sont sur la banquette. Cette photo représente bien l’esprit du graffiti toulousain : cette bande de jeunes copains branleurs, qui rêvaient de quelque chose, ça respire la légèreté…

    Sur cette photo il n’y a pas de graffiti et à la fois ça raconte tout. Cela dit : on va vous raconter l’histoire d’une bande de pote qui a fait des trucs de dingues à partir de rien.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/001_1.jpg

    Oh Toooooulooouse ! / Crédits : DR

    Cette photo a été prise en 1987. C’est le premier graffiti qui a été peint à Toulouse, aux abords de la gare, sur les voix ferrés. C’est l’oeuvre de Mosquito, l’un des premiers graffeurs toulousains. A cette époque, Mosquito rentre d’un séjour à Hossegor. Là-bas, il a rencontré les mecs de la Force Alphabétique, un groupe de graffiti parisien. C’est avec eux qu’il découvre le graff. De retour à Toulouse, il s’achète trois bombes et se rend sur les voix ferrés.

    En plus d’être iconique, cette photo est assez drôle. Dans le bouquin, je dis que c’est Mosquito au premier plan mais ce n’est pas le cas. Cela doit être un cheminot qui est passé par là.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/007.jpg

    Allez, viens ! / Crédits : DR

    Cette photo a été prise dans un dépôt à Sète. Les Toulousains allaient beaucoup à Sète à cette époque, parce que c’est le plus gros dépôt de train du sud de la France. C’était un peu leur New York à eux.

    Sous le train, on voit Tilt, l’auteur du graff. Cette photo illustre bien la grosse activité de train qu’il y avait à Toulouse. A l’époque Tilt, 20 ans et c’est déjà un graffeur important.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/014.jpg

    Photocall / Crédits : DR

    On est en 1999 ou en 2000. Deux groupes assez importants du graffiti français voyagent ensemble à New York : d’un côté les MAC, un crew parisien et de l’autre la Truskool. Ces deux groupes se ressemblaient beaucoup. Tous les deux pratiquaient un graffiti assez collectif, faisaient de grandes fresques. Cette photo symbolisent bien leur rapprochement. Ils ont même crée un groupe dédié, la TRUMAC.

    C’est à l’occasion de ce séjour que les deux groupes entérinent leur rapprochement avec des graffeurs américains comme Cope2 ou Ink76. Une grande famille franco-américaine se crée. C’est un voyage qui a fait l’objet d’un docu qui s’appelle TRUMAC qui suit cette aventure là. Pour la Truskool, les liens avec ces deux légendes datent de 1994 quand Tilt se rend seul à New York. Ils se retrouvent à New York avec leurs idoles et nouent des liens forts.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/015.jpg

    Une équipe plus performante que le Téfécé / Crédits : DR

    On est en 2001 à Toulouse. Tous les membres de la Truskool, les MAC, l’artiste Fafi et plein d’autres sont réunis pour l’anniversaire du groupe. Plusieurs américains ont même fait le déplacement : Cope2, Tkid, Ink76. Les toulousains ont dégoté un spot caché et vaste pour que tout le monde puisse peindre.

    Cette photo, c’est une photo de famille. Pour la petite histoire, les américains comme Cope2 ou Tkid sont venus à Toulouse avant de venir à Paris. Pour les parisiens, c’était difficile à comprendre.

    Pour commander le livre de Olivier Gal, rendez-vous par ici

    Et après la lecture de cet article, une petite question pour vous, lectrices et lecteurs

    Est-ce que vous vous sentez sereines et sereins dans un monde où une majorité des médias appartient à une poignée de milliardaires aux intérêts pas toujours raccords avec l'intérêt général ?

    Nous non plus. C'est pour ça qu'on s'acharne, chez StreetPress, à produire un journalisme accessible à toutes et tous, en toute indépendance. Parce que nous pensons qu'une information libre, éclairée et éclairante est indispensable.

    Parce que parler des êtres humains se fait à hauteur d'humain. Parce que le journalisme, même engagé, se doit d'être rigoureux et factuel.

    Si ce combat est aussi le vôtre, vous pouvez agir et faire bouger les lignes en nous soutenant. Faites un don, même tout petit, si possible mensuel, et nous en ferons des enquêtes et des reportages qui comptent.