💌
 Nos newsletters ici
 Soutenez StreetPress

En ce moment

    15/01/2010

    SOS-Racisme, qui organise une flash mob avec lâcher de ballons contre les expulsions, devient-il gnangnan?

    Par Noémie Toledano

    Sur StreetPress, la responsable du pôle immigrations et asile de SOS-Racisme revient sur la flash mob contre les expulsions de sans papiers prévue ce samedi après-midi. Interview de Gaëlle Tainmont.

    Vous organisez cet après-midi une « journée des expulsés », avec un freez [les participants s’immobilisent pendant une minute] et un lâcher de ballons. C’est pas un peu gnangnan, votre truc?

    Notre média est accessibles à toutes et tous

    StreetPress produit un journalisme rigoureux, factuel et populaire grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs. Engagez-vous avec nous, faites un don et faites vivre un média indépendant !

    Pas du tout. Loin du côté gnangnan, l’allégorie des ballons renvoie à la liberté de circulation qui nous est si chère. Cette forme d’interpellation de l’opinion publique réalisée par des militants a une visée très symbolique et visuelle. Derrière chaque expulsion c’est une vie qui s’arrête.

    Mais ça ne sert à rien et si aucun journaliste ne vient filmer vos ballons, ça n’aura aucun impact…

    Si je pense que ça a un impact certain sur la politique du gouvernement. Bien sûr, suite à la réalisation de ce flash mob, le gouvernement ne va pas stopper sa politique…

    En fait, la flash mob, c’est le seul moyen que vous avez trouvé pour vous faire remarquer par les médias ?

    Est-ce qu’il y a une nécessité d’exister dans les médias? Pas à notre sens! La mobilisation sera forcément un succès même en l’absence des médias.

    C’est un moyen pour séduire de nouveaux militants ?

    SOS-Racisme n’est pas dans une opération de séduction. On est porté sur les fronts baptismaux des combats de société. On n’a pas de problème de recrutement à SOS-Racisme. Les militants arrivent chaque jour à la porte de notre local. Nous avons 20.000 militants en France, à jour de leur cotisation.

    Alors pourquoi faire des flash mobs à 30 ou 60 ? Avant SOS-Racisme, c’était des concerts avec 100.000 personnes à la Bastille. Qu’est-ce qui s’est passé depuis le temps?

    Tu nous parles du SOS des années 1980 et nous on te parle du SOS des années 2010. Il est hors de question d’organiser un concert en plein air au mois de janvier sauf à voir les artistes et les participants frigorifiés. La période des grands concerts demande beaucoup d’argent. Vu comment se financent les associations en ce moment, c’est difficilement réalisable.

    Quelque chose à ajouter ?

    Rejoignez-nous et créons le nombre qui fera changer les choses.

    SOS-Racisme contre les expulsions de la droite

    Avec sa Journée des expulsés, SOS-Racisme veut s’opposer « aux objectifs chiffrés en matière de d’expulsions ». Avec pour leitmotiv « derrière chaque expulsion, c’est une vie qui s’arrête ».
    Les militants se sont donné rendez-vous samedi 16 décembre à 14h30 pour inauguraer un « boulevard de la honte », au 8 Avenue de Flandre (Paris). Et à 15h30, pour une flash mob sous forme de Freez contre les expulsions et lâcher de ballons Place de la Rotonde Stalingrad (Paris).

    Source: StreetPress | Noémie Toledano

    Et après la lecture de cet article, une petite question pour vous, lectrices et lecteurs

    Est-ce que vous vous sentez sereines et sereins dans un monde où une majorité des médias appartient à une poignée de milliardaires aux intérêts pas toujours raccords avec l'intérêt général ?

    Nous non plus. C'est pour ça qu'on s'acharne, chez StreetPress, à produire un journalisme accessible à toutes et tous, en toute indépendance. Parce que nous pensons qu'une information libre, éclairée et éclairante est indispensable.

    Parce que parler des êtres humains se fait à hauteur d'humain. Parce que le journalisme, même engagé, se doit d'être rigoureux et factuel.

    Si ce combat est aussi le vôtre, vous pouvez agir et faire bouger les lignes en nous soutenant. Faites un don, même tout petit, si possible mensuel, et nous en ferons des enquêtes et des reportages qui comptent.