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    18/03/2024

    Tribune de Clara, lycéenne à Sevran

    « Gabriel Attal, arrête de regarder nos vidéos TikTok et vient voir notre lycée à Sevran »

    Par StreetPress

    « deux milliards d'euros pour des uniformes, ça me révolte ! » Clara, 17 ans, est élève de terminale au lycée Blaise Cendrars à Sevran (93). Elle lance un appel au premier ministre et dénonce un abandon de son établissement public du 93.

    « Les élèves du lycée Louis-Le Grand à Paris ont publié une vidéo TikTok “Bien évidemment que”. Là-bas, ils ont carrément un musée dans leur établissement. Nous, à Sevran, on n’a pas du tout ça. Voilà pourquoi mes camarades ont décidé de faire cette même vidéo pour montrer l’état de notre lycée aujourd’hui.

    Au lycée Blaise Cendrars de Sevran, le bâti commence à se faire vieux : le toit s’effondre et il y a énormément de fuites d’eau. Je pense aussi que l’isolation est mal faite. L’été, c’est compliqué. Il n’y a pas de rideaux dans quasiment toutes les classes. Quand on a le soleil dans les yeux, c’est insoutenable et on meurt littéralement de chaud. L’hiver, quand il y a du chauffage, ça peut aller. Mais quand il n’y en a pas, on a froid. Certains mettent leur manteau, d’autres des écharpes en plein cours.

    Pénurie d’encadrant

    L’année dernière, au moment de mon bac de français, je n’ai pas eu de prof’ de français pendant trois mois. Elle a eu un enfant et n’a pas été remplacée tout de suite. Quand on se retrouve devant sa copie, et qu’on se rappelle que d’autres lycéens ont eu une année de cours entière, on se sent frustré, voire énervé. On aimerait que les professeurs soient remplacés systématiquement. On aimerait, aussi, plus d’assistants d’éducation : ils surveillent les lycéens et l’établissement. Sans eux, on se sent en danger.

    Il manque également des accompagnants d’élèves en situation de handicap. Pourtant, dans le 93, pas mal en ont besoin. Ce n’est pas normal qu’ils n’aient pas le droit à une scolarité normale. Ce n’est pas non plus normal qu’il n’y ait pas assez d’infirmières. Parfois, celle de mon lycée n’est pas là un jour sur deux : une personne qui fait un malaise ne prévoit pas quand elle va le faire.

    Les uniformes ? Ce n’est pas la priorité.

    Quand j’entends que l’État a besoin de deux milliards d’euros pour les uniformes, ça me révolte ! Ces deux milliards d’euros pourraient être utilisés pour améliorer l’école publique, qui en a cruellement besoin. Les uniformes, ce n’est pas une priorité ! Le gouvernement dit s’en servir pour cacher les inégalités, mais c’est plutôt en donnant de l’argent à l’école publique que les inégalités s’effaceront.

    Si je devais m’adresser à Macron, j’aimerais lui demander de mettre en place un plan d’urgence pour le 93. Il faut arrêter de creuser les inégalités. »

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