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    14/02/2011

    Rencontre avec les rockeurs lyonnais à l'auto-dérision prononcée

    Glasgow: « Tout le monde ne rit pas en écoutant nos morceaux »

    Par Olivia Vigno

    Réalisé par Djoum, qui bosse pour Superbus, Glasgow sort son premier album Le sexe des anges avec en prime une tournée dans toute la France. « Le seul groupe rock français né en Ecosse » aime le sang, le cynisme et Blur aussi.

    Glasgow pourquoi ce nom ? Vous êtes Écossais ou quoi ?

    Cris: On dit « Glasgow, le seul groupe rock français né en Ecosse ! » On a beaucoup d’influences anglo-saxonnes dans la musique, liées à mademoiselle ( Sofi la guitariste, ndlr) qui a longtemps vécu en Ecosse. Et puis françaises, dans les textes.

    Quelles sont ces influences justement ?

    Sofi: Alors moi je suis très fan de tout ce qui est rock britannique. Depuis les Beatles, les années 60, jusqu’à aujourd’hui. Donc ça passe par des groupes comme les Cure, par des choses plus actuelles comme Coldplay ou Radiohead, plus les années 90, Oasis, Blur. C’est vraiment ce que j’écoute le plus. Je m’inspire de ça pour composer pour Glasgow et ensuite Cris colle ses textes en français sur mes mélodies et ça marche plutôt bien.

    Glasgow sur MySpace et YouTube

    Pourquoi avoir choisi de chanter en Français alors que vous vous revendiquez plutot britpop ?

    Cris: Y’a des tas de groupes qui chantent en anglais et qui le font bien. Y’en a aussi beaucoup qui le font pas bien ! On a choisi le français parce que c’est ridicule de dire qu’on peut pas faire sonner une langue comme le français. C’est tout à fait possible et c’est tout à fait riche en sens, en sonorité, en tout un tas de choses, qu’on ne peut peut-être pas se permettre dans une langue, comme l’anglais, quand on est pas né en Angleterre.

    Quel est le registre de vos textes ?

    Cris: L’autodérision, le cynisme. Des choses sombres et en même temps « drôles ». Enfin, tout le monde ne rit pas en écoutant les morceaux de Glasgow ! On raconte pas des blagues dans les morceaux. On traite des sujets de manière différente. Je pense notamment à un morceau comme Chien et chat qui est une espèce de je t’aime moi non plus un peu revisité. Le refrain de cette chanson là l’exprime tout à fait : « Si on prenait le temps de se toucher, je te rendrais les coups que tu m’as donnés » ! Je me permets juste de rajouter un truc. Parce qu’en plus les textes français dans le rock sont souvent des textes revendicatifs. Nous c’est vrai qu’on est pas dans ce registre là.

    Pourquoi avoir choisi comme nom d’album le « Sexe des anges », titre de l’une des chansons ?

    Cris: A la base, c’est une petite anecdote qui nous est arrivée. On avait un local à Lyon qui se situait en dessous des locaux d’une association. Et puis jusqu’au jour où ça n’a pas plu au voisin du dessus, que des frictions ont commencées à se créer. Moi je suis allé le voir pour essayer de discuter. Et la discussion a peut-être duré une demi-heure, trois quarts d’heure, avant qu’il finisse par me dire : « Non, je crois que c’est complètement stérile. On va arrêter là parce que là on discute du sexe des anges ». Je suis reparti immédiatement les rejoindre, en leur disant : « Je crois que j’ai trouvé le nom de l’album. C’est génial, quoi, le sexe des anges ! ». Je trouvais que cette expression, elle résumait beaucoup de choses.

    Le clip de la chanson a d’ailleurs été censuré, pourquoi ?

    Cris: Il a été démarché auprès de différentes chaines de télévision pour les créneaux auxquels on correspond. Y’en a évidement qui disent non pour des raisons artistiques. Mais y’en a qui on dit non pour des raisons évidentes qui sont le maquillage trop réaliste etc. On a tenté une version plus courte, avec moins de passages « sanglants ». On voit bien qu’il s’agit d’effets spéciaux, que c’est plus de l’humour qu’autre chose. Après, tout le monde n’est pas sensible à cet humour là !

    L’album a été réalisé par Djoum – producteur de Superbus – comment ça s’est passé ?

    Cris: Ça c’est très bien passé. Djoum c’est quelqu’un qui a une très grande expérience, en tant qu’ingénieur du son, que réalisateur. Il a travaillé avec des artistes comme Alain Bashung, Indochine et donc Superbus. On était impressionné par cette expérience là. Mais on a eu la chance de vivre un mois en studio sans jamais se quitter parce qu’on dormait aussi sur place. C’est quelqu’un qui va pointer les choses sans prendre de pincettes mais sans non plus casser pour casser. Nous ça nous a apporté beaucoup.

    Comment en êtes-vous arrivé à travailler avec lui ?

    Cris: On a mis un an à le convaincre de produire notre album. On l’a convaincu grâce à des maquettes qu’on avait justement enregistrées en Ecosse avec Mika (la bassiste pas le chanteur de Love Today, ndlr). Mika le connaissait déjà d’autres expériences studio. Après il a fallu le convaincre. On arrive pas forcément à convaincre quelqu’un qui habite en Belgique de venir dans la campagne à côté de Lyon de rester un mois !

    Glasgow – Le Sexe des anges

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