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    28/02/2011

    Derrière le poète-songwritter se cache un dangereux fan de Hard Rock

    James McMorrow: « Refused, At the drive-in, je continue de les écouter »

    Par Olivia Vigno

    Dans « Early in the morning » James McMorrow distille sa poésie sur les arbres, l'Irlande et « le changement ». Les chansons sont douces et écrites pour glander avec ta copine: Le folkeux revendique pourtant un passé Hardcore.

    Salut James, ton album qui parait en France a été classé numéro 1 dans ton pays l’Irlande à sa sortie: c’est la grosse cote pour toi ?

    C’est génial. J’ai eu une année super. C’est un peu étrange, j’ai commencé sans avoir planifié de grandes choses, sans la moindre idée de ce qui allait se passer après, où j’allais. J’ai juste pris les choses comme elles venaient. Être numéro 1 en Irlande est probablement la meilleure chose que j’ai pu faire. Sauf le respect que j’ai pour tous les autres pays évidement, mais c’est là que j’ai vécu, que j’ai grandi, c’est génial !

    Pourquoi avoir choisi “Early in the morning” comme titre pour d’album ?

    Parce qu’il a presque était fini le matin. C’est aussi simple que je le suis ! J’ai fini la plupart des chansons vers 4 / 6 heures du matin. (…) Donc cela me paraissait couler de source de l’appeler « Early in the morning » !

    Tu es un « songwritter » mais dirais-tu que tu écris des chansons, des histoires ou plutôt des poèmes ?

    Je n’ai jamais beaucoup écrit de poésie. Ce n’est pas vraiment mon format d’écriture. J’écrivais beaucoup d’histoires quand j’étais enfant. Je grattais des pages et des pages. Ce n’est plus le cas. Je ne peux pas m’assoir et écrire les paroles du début à la fin. Je finis la chanson dans ma tête. Et puis, et seulement à partir de ce moment là, je pense aux paroles. La façon dont j’écris les paroles s’accorde avec la façon dont j’écris la musique. Donc ce sont des genres complètement différents pour moi.

    James McMorrow live à la télé irlandaise

    J’ai lu que tu étais fan de Francis Scott Fitzgerald et Roald Dahl. Qu’est-ce qui te fascines chez ces auteurs ?

    Je pense qu’il y a une grande différence entre Fitzgerald et Roald Dahl. En ce qui concerne Fitzgerald, j’aime la façon dont il écrit, les images qu’il peint. Le XIXème siècle, c’est une période incroyable de l’Amérique qui me fascine, je ne sais pas pourquoi. Et puis, Roald Dahl, je l’aime depuis que je suis enfant. Il écrivait des histoires pour enfants. Quand vous lisez ses romans une fois adulte, c’est toujours brillant. Il est incroyablement intelligent. Tout, en ce qui touche ses livres est incroyable et magique, comme les images ! Celles de BFG (Big Friendly Giant, NDLR) illustrent exactement les images comme vous les voyez dans votre tête.

    C’est presque une chose ennuyeuse que d’écrire des chansons

    Avant de jouer de la Folk et de la Soul, tu jouais du Hard Rock dans ta jeunesse. Tu en écoutes encore ?

    Les albums que j’ai aimés, que j’écoutais, comme ceux de certains groupes, Refused, At the drive-in, je continue de les écouter. Je n’écoute pas de trucs nouveaux. Les choses que j’aimais quand j’étais enfant, je continue à les aimer aujourd’hui. Les gens devraient continuer à aimer ce qu’ils aiment et l’utiliser pour devenir quelqu’un d’autre mais toujours garder ce qu’ils aimaient. Je n’ai jamais vraiment retrouvé dans des trucs plus récents des choses que j’aimerai écouter.

    Pourquoi avoir choisi d’écrire cette album dans une maison complètement isolée ?

    Je crois que c’était une nécessité. Me retrouver au milieu de nulle part me paraissait être la meilleure option. Je voulais juste aller là où personne n’était et essayer de faire de la musique et voir ce qui allait se passer. (…) Je ne suis pas la première personne à avoir fait un disque par lui-même. C’est la façon dont nait la musique. Les gens font de la musique dans leurs chambres. ça se passe comme ça, tout simplement.

    Les gens font de la musique dans leurs chambres. ça se passe comme ça, tout simplement.

    Ta musique est super intimiste: ce n’est pas compliqué pour toi de t’exhiber sur scène, devant plein de gens ?

    Non, non, ce n’est pas du tout difficile. C’est la règle, vous savez, vous faites un album, vous l’achevez et puis… Faire l’album était une période intense. Beaucoup de nuits blanches. Il ne m’appartient pas. Mon boulot est de le jouer pour les gens. Donc y’a comme une séparation. Je l’aime, je vis les chansons tous les soirs et ce n’est pas un exercice difficile pour moi.

    Comment écris-tu tes chansons ?

    Doucement ! Je les écris vraiment lentement ! Je ne crois pas que je trouve l’inspiration dans un lieu, une chose. Les musiciens écrivent chacun à leur façon. C’est presque une chose ennuyeuse que d’écrire des chansons. C’est le genre de chose où vous ne savez pas vraiment pourquoi vous les faites. J’entends juste quelque chose dans ma tête et puis je la suis, et ça me mène quelque part. Je ne vois pas un arbre et me dis que j’ai envie de chanter sur lui, si vous me suivez. J’aime explorer des choses différentes et trouver des choses qui iront pour une chanson.

    Est-ce qu’il y a quelqu’un ou un artiste qui t’inspire en particulier ?

    Je ne sais pas. C’est difficile de choisir une seule personne…


    (copyright Bettina Freiberger)

    Deux, si tu préféres…

    Oh deux c’est facile ! Sufjan Stevens est quelqu’un pour qui j’ai toujours eu un amour obsessionnel. La première fois que je ai entendu son album, c’était comme si c’était une chose achevée. Il n’avait besoin de personne. Vous ne pouviez rien changer pour le rendre meilleur car il était déjà parfait. L’entendre m’a fait comprendre qu’on pouvait faire quelque chose comme ça. Il y a des millions d’autres gens, vous savez… Le premier album de D’Angelo est un disque que j’aime écouter quasiment tous les jours. J’ai un amour inconsidéré pour ce genre de musique et eux en particulier, mais bon on pourrait passer toute la journée à parler des artistes que j’aime !

    James McMorrow sur Internet

    Le site officiel et son MySpace

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