En ce moment

    12/03/2012

    Les députés répondent à StreetPress

    Et si on proposait des plats halal à la cantine de l'Assemblée Nationale ?

    Par Emmanuelle Germain

    Sur StreetPress Claude Goasguen est catégorique: « ça me dérange pas du tout qu'il y ait du halal à l'Assemblée ». Une fois n'est pas coutume il est d'accord avec le PS Jean-Marie Le Guen. Et si le halal adoucissait les moeurs ?

    Madame, je ne vais pas rentrer dans le jeu du Front National

    1 Les faits:

    Lancée par Marine Le Pen, la polémique dite sur le halal a été reprise par l’UMP au point de devenir un thème de campagne. Paroxysme atteint le 5 mars 2012 avec une sortie de Nicolas Sarkozy qui déclare que « le halal est la première préoccupation des Français » .

    2 Le contexte:

    Les députés sont directement concernés par la question du halal: Le midi ils peuvent déjeuner au self de l’Assemblée. S’il y a peu de députés musulmans, ils retrouvent à la cantine le personnel d’assemblée dans un idéal républicain où se mêlent toutes les réligions et toutes les couleurs de peau.

    3 La question aux députés

    Et si on servait des plats halal à la cantine de l’Assemblée Nationale pour les députés et le personnel musulman ?

    Il m’arrive assez fréquemment dans le cadre de fêtes de l’Aïd de manger du halal

    4 La réponse des députés

    Les multiculturalistes

    Louis-Joseph Manscour – PS – Martinique: « Écoutez, moi je ne suis pas très viande non plus. Mais qu’il y ait de la viande halal ou pas, si j’aime la viande je mangerai. »

    Jean-Marie Le Guen – PS – Paris: « Si un certain nombre de collègues souhaitent manger halal c’est bien leur droit (…) Moi quand j’étais jeune, on mangeait encore du poisson le vendredi, c’est très bien de manger du poisson le vendredi, mais sincèrement on ne peut pas imposer à tous les Français de manger du poisson le vendredi! »

    Claude Goasguen – UMP- Paris: « Mais ça me dérange pas du tout qu’il y en ait. »

    Jacques Myard – UMP – Paris: « S’il y a un député musulman, s’il souhaite du halal, alors il le demande, on verra bien, il sera sans doute servi. Maintenant il s’agit de pas vouloir dire, c’est du halal pour tout le monde, ou c’est du casher pour tout le monde. »

    Qu’il y ait de la viande halal ou pas, si j’aime la viande je mangerai

    S’il y a un député musulman, s’il souhaite du halal, il sera sans doute servi

    Le halal c’est tabou

    Michel Ménard – PS- Loire-Atlantique: « Il n’y a pas, dans une République, à fournir de repas spécifique à une religion. »

    Christian Vanneste – UMP – Nord: « Personnellement, je ne le souhaite pas mais pour des raisons qui tiennent au traitement des animaux. Vous savez il m’arrive assez fréquemment dans le cadre de fêtes de l’Aïd de manger du halal sans que ça me pose un problème. »

    Les indécis:

    Marisol Touraine – PS – Indre-et-Loire: « Je pense que ce qu’il compte, c’est de savoir euhhh… »

    Xavier Bertrand – Ministre du Travail, de l’Emploi, et de la Santé: « Vous avez encore besoin de continuer à faire une polémique là-dessus ? Madame, je ne vais pas rentrer dans le jeu du Front National. »

    Il n’y a pas, dans une République, à fournir de repas spécifique à une religion

    Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

    Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

    StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.

    Nous avons besoin de renforcer StreetPress et garantir son indépendance. Faites aujourd’hui un don mensuel, même modeste. Grâce à ces dons récurrents, nous pouvons nous projeter. C’est la condition pour avoir un impact démultiplié dans les mois à venir.

    Ni l’adversité, ni les menaces ne nous feront reculer. Nous avons besoin de votre soutien pour avancer, anticiper, et nous préparer aux batailles à venir.

    Je fais un don mensuel à StreetPress  
    mode payements

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER