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    14/03/2012

    « Devotion » leur nouvel album sort dans les bacs

    Kap Bambino : « Dans 10 ans, on fera peut-être du fromage de chèvre »

    Par Etienne Gin

    Sur StreetPress, le duo français Kap Bambino se projette en mode « no future » pour la sortie de son album « Devotion ». Où l'on en profite aussi pour basher les Crystal Castles et Sexy Sushi.

    Votre groupe a déjà 10 ans. Vous allez continuer à faire une musique aussi sauvage et brute dans les années qui viennent ?

    Orion : On ne sait pas trop. Dans 10 ans on fera peut-être du fromage de chèvre, ou alors on sera morts !
    Caroline : Je pense qu’il n’y a pas de loi sauvage …mais il faudrait le demander à Iggy Pop !

    On peut dire que vous êtes un groupe « no future » ?

    Orion : Bah ouais, il n’y a rien à attendre du futur ! On ne planifie rien, on n’est pas organisés du tout !
    Caroline : On fait de la musique sans plan de carrière ! On ne fait qu’expérimenter. Le côté « no future » et punk, il est plutôt dans notre énergie scénique que dans nos compositions. Mais on ne se revendique pas punks, comme l’écrit parfois la presse. « No future », ce n’est pas exclusivement punk ! Ca concerne tout le monde. Que tu sois musicien, caissier ou en école de commerce, « no future » c’est un truc planant ! Nous, on s’amuse avec cet environnement d’urgence des années 2000. Donc vivons et amusons-nous !

    Vous y croyez à la fin du monde ? Comment l’imaginez-vous ?

    Orion : La fin du monde, c’est nous qui allons la créer. Y’aura rien de maya, ni d’extraterrestre ! Ca arrangerait tellement de gens si l’histoire des Mayas était vraie. Mais c’est nous les pauvres types ! Donc il y aura de la peine et du malheur en 2012, mais pas de fin du monde ! Tu lis un bouquin de science-fiction des années 1940 et c’est exactement ce qui nous attend ! D’ailleurs on est déjà dans ce qu’ils écrivaient. A croire qu’on a été influencés par ça !
    Caroline : Oui, je crois que l’on est mal barré ! On est conditionnés pour vivre au jour le jour. Les perspectives d’avenir pour les enfants nés à partir des années 1980 sont bouchées. On doit tous trouver une porte de sortie, pour nous elle est artistique.


    [Video] Kap Bambino / Devotion

    Les perspectives d’avenir pour les enfants nés après 1980 sont bouchées. Notre porte de sortie, elle est artistique

    Vous revendiquez faire « des sons semblables à ceux d’une gameboy », comme c’est écrit sur votre page wikipedia ?

    Caroline : Ca c’est encore un coup des journalistes !
    Orion : Les mecs qui ont écrit ça, ils n’ont jamais dû y jouer. Et puis, faire ça avec une game boy, il faut être très fort !

    Chanter en criant sur de l’électro, c’est venu comment ?

    Caroline : Par rapport à nos influences noise rock et électro, l’idée était de faire une fusion. Faire quelque chose qui nous ressemble ! Le terme « noise électro » n’a pas été inventé par la presse, mais il nous correspond. Je ne me voyais pas chanter du jazz sur de l’électro ou arriver avec une démarche pop. On voulait expérimenter autre chose. Etre interactif avec le public, sans faire de rock’n‘roll ! Et puis, ma voix n’a rien de lyrique, donc je continue de crier !

    Le fait d’être comparés au duo canadien Crystal Castles, alors qu’ils sont arrivés après vous, ça vous énerve ?

    Caroline : Evidemment ! Je crois qu’à une époque, MySpace a ouvert une fenêtre musicale sur le monde. Et on a tous joué à ce jeu ! Notre page MySpace a été n°1 des groupes indés les plus visités pendant 2 ans. Il y a des gens qui ont repris toute notre imagerie et nos looks. Je crois que c’est la même chose dans le monde des médias, de la vidéo d’aujourd’hui. Donc avec ce groupe, il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison. A la limite, s’ils faisaient une musique intrigante et expérimentale, proche de notre démarche ! Mais en dehors de leur esthétique, quand j’ai écouté leur musique, j’ai hurlé de rire. C’est un truc pour aller manger des sushis ! Je pense qu’ils font une musique commerciale, donc c’est normal qu’ils soient plus connus. Donc la comparaison n’existe pas, il suffit d’aller voir nos discographies. Du coup, on nous en parle plus vraiment.

    Votre opinion sur Sexy Sushi, duo français barré à succès ?

    Orion : Ils sont très proches de Patrick Sébastien et de Marcel et son Orchestre ! Avec eux, c’est la fête à neuneu !
    Caroline : Mais ce sont des gens sympathiques, malgré le niveau de leurs paroles ! Julia, j’aime mieux son écriture avec son projet « Mansfield.TYA ». Nous, on fait de la musique par passion. On la vit, on l’habite et on la transpire ! Je pense que ce sont des gens qui s’amusent, et qui font ça pour blaguer et se faire de la thune. On ne nous a jamais comparés à eux, donc ça me fait moins souffrir !

    Actuellement dans l’électro extrême, vous écoutez de la witch house ?
    Orion : Les boîtes à rythme brutes de décoffrage, ça vient des années 1980 ! Il y avait déjà des morceaux similaires. Mais à l’époque, ça ne s’appelait pas witch house)… En fait, il y a plein de mélanges actuellement. Et ça c’est bien !
    Caroline : En tout cas, Salem et White Ring, ce sont de très bons groupes !

    Et sinon, sur votre album, quelle chanson pour faire la guerre ou tabasser quelqu’un ?
    Orion : Le titre « Buffalo kids ». Pour la baston, il faut un truc lent. Je vois bien une scène de film ultra-violente sur ce morceau là ! Guerre, violence conjugale, toxicomanie…

    Crystal Castles, quand j’ai écouté leur musique, j’ai hurlé de rire. C’est un truc pour aller manger des sushis


    « Pour la baston, il faut un truc lent »

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