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    16/02/2010

    Tout le monde passera à la télé et tous les jours, mais pas à la «Ferme»

    Les jeunes UMP ont plein d'idées pour la sécurité des Français

    Par Armelle de Rocquigny

    Samedi après-midi, les jeunes UMP se retrouvaient à l'Assemblée nationale pour un forum sur la sécurité. Au programme : vidéosurveillance, restitution de l'autorité et respect.

    « L’insécurité fait penser »

    Dans la salle Colbert de l’Assemblée nationale, les militants UMP se sont rassemblés pour parler sécurité. « On peut affirmer, avec Albert Camus, que l’insécurité, voilà ce qui fait penser », entame Emmanuel Gay après avoir planché toute la nuit sur les propositions faites par les Jeunes populaires. Alors que la loi LOPPSI, autrement dit « loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure », est en discussion à l’Assemblée, les jeunes participent au débat.

    Passer de 22.000 à 60.000 caméras de surveillance

    Au centre de la discussion : la vidéosurveillance. « Nous souhaitons instaurer des caméras de vidéosurveillance dans tous les lycées », insiste-t-on dans les rangs de l’UMP. Et dans les rues, l’objectif est de passer de plus de 22.000 caméras à près de 60.000. «Il ne faut pas laisser dire que c’est Big brother et que ça va se faire n’importe comment. On a des règles concernant le respect des libertés », lance Philippe Goujon, député et maire de la 12ème circonscription de Paris.

    L’efficacité de la vidéosurveillance n’est pourtant pas prouvée

    Il met en exergue la différence entre l’Angleterre et la France : 100 fois plus de caméras chez nos voisins britanniques. « L’installation de caméras peut être assimilée à une révolution et une rupture qui permettra de continuer l’amélioration de la sécurité de ce pays. Et ça, nous le devons à Nicolas Sarkozy », assène Guy Geoffroy, député de Seine-et-Marne et maire de Combs-la-ville. Pourtant, le dernier rapport de cet été ne démontre toujours pas une réelle efficacité de la vidéosurveillance comme arme contre la violence.

    « On ne règlera pas le problème en multipliant par 12 le nombre de pions »

    La violence n’est pas un phénomène nouveau dans les écoles. « Depuis une quinzaine d’années, le lycée est le lieu de tous les règlements de compte. On ne réglera pas le problème en multipliant par 12 le nombre de pions dans les lycées », explique Guy Geoffroy. « Un professeur qui est capable de s’affirmer et de s’imposer devant 20 élèves, il saura le faire devant 30 ou 40 », surenchérit Emmanuel Gay.

    « Le mot autorité est un beau mot »

    Une chose semble rassembler les militants : la prévention. Et ce, par la restitution de l’autorité de l’école. « Le mot autorité est un beau mot, c’est la meilleure garantie de l’identité de l’enfant », explique Guy Geoffroy. « Ce mot fait peur, inquiète, mais en même temps, il n’y a pas le choix », commente Emmanuel Gay.
    Alors, du côté de la Jeunesse populaire, les propositions fusent : « il faut sortir le policier de son rôle répressif et le faire aller à la rencontre des lycéens, il faut suspendre les allocations familiales pour les mineurs condamnés par la justice mais aussi aller vers un retour des entreprises dans les prisons pour faciliter la réinsertion des prisonniers », commente Emmanuel Gay.

    Ok pour le respect. Et l’attention, c’est pour quand ?

    En fait, il y a à boire et à manger dans cette convention sur la sécurité des jeunes UMP. Le tout, contenu dans une petite clé USB blanche remise à Philippe Goujon à la fin de la séance. L’après-midi se déroule donc sans passion. Les rires des jeunes militants sont silencieux, portable greffé à la main tout au long de la séance, SMS envoyés par dizaine et sourires complices aux quatre coins de la salle, les jeunes sont venus faire acte de présence dans la salle Colbert. « On nous a demandé de grossir les rangs », admet une des militantes. Certains ont quand même essayé de suivre, à l’image de cette lycéenne : « C’était bien. J’ai pas tout compris mais c’était bien. » Respecter l’autorité, oui. Comprendre ce qu’on raconte, c’est autre chose.

    « Un professeur qui est capable de s’affirmer et de s’imposer devant 20 élèves, il saura le faire devant 30 ou 40 »

    « C’était bien. J’ai pas tout compris mais c’était bien »

    Source : Armelle de Rocquigny / StreetPress

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