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Une esthétique parfaite, mais où est passé la poésie?
Alice a 19 ans. Promise à un mariage dont elle n’a pas envie, elle se réfugie encore une fois dans le pays des merveilles. Le chapelier fou, la reine rouge, le lapin blanc, sont là, fidèles au conte. Mais la poésie est absente. Où sont les devinettes, l’obsession de Caroll pour la logique? Burton crée un monde onirique, à l’esthétique parfaite. La 3D est magistrale, encore plus que pour Avatar. Les aventures se veulent folles, mais on s’ennuie ferme.
Les acteurs eux-mêmes ont l’air de s’ennuyer. On a connu un Johnny Depp plus convaincant et une Helena Bonham Carter plus cruelle. Anne Hathaway est insignifiante. Mia Wasikowska, découverte dans la série In treatment, campe une Alice un peu fade, moins malicieuse que celle du conte, un peu trop sûre d’elle aussi. La musique elle-même, pourtant toujours monumentale dans la filmographie burtonienne, est ici à peine mémorable.
Heureusement, l’abattage médiatique devrait faire le job
La campagne de communication autour du film aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Les sur-couvertures dans les gratuits ces derniers jours, le fond d’écran sur allociné, sont autant de signes que la qualité du film ne suffisait pas à son succès. Voilà le paradoxe du cinéma aujourd’hui. Alice au pays des merveilles est sûrement l’un des moins bons films de Tim Burton, et pourtant c’est celui qui bénéficie de plus de publicité.
Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton, avec Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter – 1h49
Vu: dans la salle 2 du MK2 Quai de Seine, mercredi 24 mars à 14h
Fréquentation: salle à moitié vide
J’y vais: seule
Je grignote: rien
Prix: abonnement illimité +1€ pour les lunettes 3D
Note: 2/5
Source: Noémie Toledano | StreetPress