Le choc des paupières.
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Un remake raté
Comme son réalisateur français Louis Leterrier, j’adore le film original Le choc des Titans de Desmond Davis (1981). Rediffusé pendant des années à chaque Noël, il a bercé mon enfance et je ne me lasse pas de le revoir (tout comme le film Jason et les argonautes de Don Chaffey – 1963).
Certes, si vous visionnez ces vieux films, vous leur trouverez un charme suranné, des effets spéciaux dépassés (quoi que car réalisé par le maître Ray Harryhausen ) et une interprétation presque naïve. Et pourtant cela fonctionne toujours.
Alors qu’est-ce qui cloche avec ce choc des titans reloaded dolby digital surround à 70 millions de dollars par le frenchy expat’ Louis Leterrier ?
La première incohérence est sans doute de vouloir faire le remake d’un film réussi.
Ensuite, les dialogues sont d’une nullité digne d’Hélène et les garçons. Tout y est dit sur un ton pompeux et les éléments clés sont radotés à l’envie : il est répété une douzaine de fois que Persée est un demi dieux pendant les 10 premières minutes du film par exemple.
Fiche technique
Le Choc des Titans de Louis Leterrier, avec Liam Neeson, Ralp Fiennes, Sam Worthington, et en guest star Mouloud Achour.
118 min
Vu en salle 1 du Gaumont Disney Village, jeudi à 17h 50
Fréquentation: Salle à moitié vidé
Satisfaction: 0/5
La centrale nucléaire du Tricastin et une ampoule de 25 watts
Pour rendre le récit plus spectaculaire qu’il ne l’est déjà, comme si c’était nécessaire, on a rajouté d’immenses monstres improbables sortis de l’île mystérieuse de Jules Verne ou de ridicules bédouins en pierre au yeux laser.
Le scénario s’est alourdi de longues scènes inutiles. Les vedettes Liam Neeson, Ralph Fiennes interprètent respectivement Zeus et Adès avec une conviction à la hauteur de leur cachet mais dans une mise en scène ultra kitsch. Quant à l’avatartignol Sam Worthington, il court après les pages du scénario en alternant tous les registres de l’Actor’s studio en un minimum de temps.
Finalement, au vu du générique aussi long que l’annuaire téléphonique de la Seine et Marne, quand on fait la somme de toute cette débauche d’argent, de temps et d’énergie pour un résultat aussi faible, c’est comme si toute la production électrique de la centrale nucléaire du Tricastin avait tourné un an pour faire fonctionner une lampe de 25 watts. Youhou…
La bande-annonce
Source: Benjamin Gans | StreetPress