1. Les faits:
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2. Le background :
En février dernier, la secrétaire d’État à la famille a proposé un décret visant à réduire de 50% l’obligation de qualification du personnel de la petite enfance. Concrètement, cela veut dire que seulement une puéricultrice sur deux devra être qualifiée parmi le personnel. Parallèlement la capacité d’accueil dans les crèches sera augmentée de 15%.
Depuis cette annonce, le personnel d’encadrement des crèches se mobilise chaque mois multipliant grèves et manifestations pour protester contre la détérioration de l’accueil de la petite enfance.
3. La vidéo:
4. La réaction de Pierre Suesser, porte-parole de l’association :
« Pas de bébés à la consigne, les bébés ne sont pas des sardines ! » scandent les membres du collectif ‘Pas de bébés à la consigne’ de ponts en ponts, le long des quais à Paris.
Pour Pierre Suesser porte-parole de l’association, il s’agit de marquer une bonne fois le coup : « (Le gouvernement) traite (les enfants) comme des bouteilles à la mer. Donc aujourd’hui nous avons décidé de mettre nos revendications dans des biberons et de les mettre en Seine ! »
Il défend l’idée que les bébés doivent « être accueillis dans des conditions dignes d’un pays comme le notre » et de la dignité, il n’en trouve pas dans la proposition de décret de Nadine Morano qu’il juge irresponsable: « le gouvernement prévoit un décret sur les modes d’accueil collectif qui va faire que les bébés seront accueillis par moins de personnel. Au lieu qu’une personne s’occupe de cinq bébés, elle devra s’occuper de six bébés voir plus et pour les plus grands, au lieu d’accueillir huit enfants, elle devra en accueillir neuf ou dix ». Il revient sur la qualification du personnel de la petite enfance : « Auxiliaires de puériculture, éducatrices de jeunes enfants… les équipes ont besoin d’être constituées de professionnels ayant toutes les qualifications, de façon à apporter la plus grande compétence dans la plus grande pluri-professionnalité, aux besoins des enfants et aux attentes de leur famille. »
Après le jet de biberon, le collectif s’est dirigé vers l’Elysée où il entendait bien se faire recevoir. Mais un car de CRS les a interpellés avant même qu’ils n’aperçoivent les portes du palais présidentiel. Direction le commissariat du 8e arrondissement pour un contrôle d’identité.
A défaut de s’être fait entendre, ils auront pu avoir un avant gout de ce qui les attend en observant la réduction d’effectif… côté police cette fois-ci.
Source: Marine Selles | StreetPress